Les avantages et les inconvénients du statut d’Auto-Entrepreneur
La simplicité du statut auto-entrepreneur (désormais appelé "micro-entrepreneur") a déjà séduit plus d'un million de Français.
Né en 2009, il permet de lancer une petite activité en bénéficiant de nombreux avantages : un mode de calcul des charges sociales et fiscales simplifié et généralement favorable, des démarches administratives et d'obligations comptables réduites, une exonération de TVA,...
Malgré ses nombreux atouts, le statut auto-entrepreneur comporte également plusieurs inconvénients. La plupart d'entre eux sont liés au fait que ce régime n'a pas été pensé pour des projets de grande envergure, qui nécessitent des investissements et du personnel.
Dans cet article, nous allons vous présenter les 15 principaux avantages et inconvénients du statut auto-entrepreneur. À travers notre avis sur ce régime particulier, vous pourrez découvrir ses principales caractéristiques. Ceci vous aidera à juger s'il peut être pertinent ou non pour lancer votre projet entrepreneurial.
Pas le temps de lire notre article ?
Retrouvez en un clin d’œil, grâce à ce tableau récapitulatif, les principaux avantages et inconvénients du statut auto-entrepreneur en 2021 :
Avantages et inconvénients du statut auto-entrepreneur en 2021
Avantages
Inconvénients
Des formalités de création simplifiées
Des plafonds de CA
Des obligations comptables et déclaratives allégées
L'impossibilité de déduire ses charges
Une franchise de TVA au démarrage
L'impossibilité de récupérer la TVA
Un calcul simplifié des charges sociales
Retraite : CA minimum pour valider des trimestres
ACRE : réduction des charges de 50% la 1ère année
Une couverture sociale parfois restreinte
Un calcul simple des impôts
Des charges opérationnelles même en cas de CA nul
L'option pour le VFL
Le patrimoine personnel à risque
Exonération de CFE la 1ère année
Un manque de crédibilité
Une protection sociale
Le risque de radiation en cas de CA nul
La possibilité de cumuler les statuts
Le risque d'isolement
La possibilité de cumuler les activités
Des activités exclues du régime
De nombreuses activités sont éligibles
Des assurances parfois obligatoires
Des aides financières
Une incidence sur vos allocations chômage
Il est facile de fermer son auto-entreprise
La prospection de clients est souvent nécessaire
Une grande liberté
L'exclusion à certaines aides
Les 15 avantages du statut auto-entrepreneur
Avantage n°1 : les formalités de création d'une auto-entreprise sont très simples
Premier avantage du statut auto-entrepreneur : il est très facile de démarrer son activité, qui peut être commerciale, artisanale ou libérale.
Ce régime, qui a été pensé pour encourager l’entrepreneuriat, s’accompagne de formalités de création extrêmement simples et totalement gratuites. Celles-ci sont bien plus allégées que celles qui prévalent dans le cadre d’une société : pas besoin de publier une annonce légale, de réaliser un apport de capital, de rédiger des statuts,…
Pour créer votre auto-entreprise, il vous suffit de réaliser une déclaration de début d’activité sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr. Vous avez également la possibilité de transmettre le formulaire P0 CMB micro-entrepreneur à votre Centre de Formalités des Entreprises (la CCI pour une activité commerciale, la CMA pour une activité artisanale, ou l’Urssaf pour une activité libérale).
Et les pièces à fournir sont peu nombreuses :
Une copie de votre carte d'identité ou de votre passeport ;
Une déclaration sur l'honneur de non-condamnation ;
Une pièce justificative d'utilisation d'un local (quittance de loyer, contrat de bail,...).
Vous n'avez ensuite plus rien à faire : vous serez automatiquement enregistré auprès de toutes les administrations concernées par votre activité (les services fiscaux, l'URSSAF,...)
Vous recevrez votre extrait K ou D1 auto-entrepreneuret votre numéro SIRET dans un délai d'1 à 4 semaines. Vous pourrez alors émettre vos premières factures.
Cette immatriculation est totalement gratuite.
Bon à savoir : l'ensemble des autres formalités de l'auto-entrepreneur sont, elles aussi, totalement gratuites (changement d'adresse, reprise d'activité, cessation d'activité,...)
L'auto-entrepreneur sera immatriculé :
au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) s'il exerce une activité commerciale ;
au Répertoire des Métiers (RM) s'il exerce une activité artisanale.
Bon à savoir : jusqu'en 2014, l'auto-entrepreneur était dispensé d'immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés ou au Répertoire des Métiers (à condition que son activité artisanale ne soit exercée qu'à titre accessoire) (1).
Depuis le 24 mai 2019 et la promulgation de la loi PACTE, les artisans n'ont plus l'obligation de suivre un Stage de Préparation à l'Installation (SPI) (2).
Attention : lors de la création de votre auto-entreprise, vous devrez tout de même prendre certaines décisions qui auront un impact fort sur votre activité :
le choix entre imposition "classique" et versement forfaitaire libératoire (VFL) ;
la périodicité (mensuelle ou trimestrielle) de déclaration et de paiement de vos cotisations sociales
Avantage n°2 : Des obligations comptables et déclaratives allégées
Si vous n’aimez pas la paperasse, le statut auto-entrepreneur est fait pour vous !
En effet, un autre atout majeur de la micro-entreprise, c’est la possibilité de profiter d’une gestion très simple de votre activité au quotidien (déclarations, facturation,…).
Contrairement au dirigeant d’une “véritable” société (EURL, SASU, SAS,…), l’auto-entrepreneur n’est pas contraint de respecter des obligations comptables strictes. Il n’a ainsi pas à tenir des livres comptables complets (livre-journal, livre d’inventaire,…), ni à établir des comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe légale).
Une comptabilité allégée en micro-entreprise
Vos obligations comptables seront très réduites, puisqu'il vous suffira de :
Tenir un livre journal sur lequel figureront l'ensemble de vos recettes, enregistrées de manière chronologique. Vous y ferez apparaître les éléments suivants : date de la transaction, montant, nom du client, mode de paiement et référence des pièces justificatives. Cette comptabilité allégée vous permettra de connaître précisément votre chiffre d'affaires mensuel ou trimestriel, et facilitera vos déclarations. Vous pourrez anticiper vous-même le montant de vos charges sociales et fiscales, afin de savoir ce que vous devez mettre de côté.
Tenir un registre des achats si vous exercez une activité de vente de marchandises, de restauration ou de prestation d'hébergement. Vous y inscrirez au fur et à mesure l'ensemble de vos dépenses professionnelles.
Émettre des factures aux normes, que vous numéroterez de manière chronologique.
Conserver l'ensemble des pièces justificatives de vos recettes (et éventuellement de vos dépenses) : factures, tickets de caisse,... Celles-ci pourront vous être demandées par l'administration en cas de contrôle.
Ouvrir un compte bancaire auto-entrepreneur, dédié à votre activité d'indépendant. Cette obligation ne s'applique que si votre chiffre d'affaires annuel dépasse les 10 000 € durant 2 années consécutives.
Bon à savoir : Vous pouvez tenir vous-même cette comptabilité allégée sur un cahier ou sur un classeur Excel.
Attention : Si vous ne bénéficiez plus de la franchise du TVA du fait d'un chiffre d'affaires trop élevé, vous devrez respecter certaines obligations comptables supplémentaires.
Des déclarations simplifiées
Vous devez déclarer votre chiffre d'affaires, chaque mois ou chaque trimestre. Il vous suffit de vous rendre sur le site de l'URSSAF, qui calculera ainsi le montant de vos cotisations sociales pour la période concernée.
Vous n'aurez plus qu'à payer la somme qui vous sera demandée, par carte bancaire ou par télépaiement.
Des économies en argent et en temps
Du fait de ces obligations comptables réduites, vous pouvez exercer votre activité sans avoir à vous attacher les services d'un expert-comptable. À la clé, vous bénéficierez d'économies importantes par rapport au dirigeant d'une société.
Bon à savoir : Vous n'aurez pas besoin d'adhérer à un centre de gestion agrée (soit entre 150 et 350 euros d'économies par an).
Et comme vous n'avez pas à vous tracasser avec des problématiques comptables et déclaratives, vous aurez plus de temps à consacrer au développement de votre activité !
En résumé, voici les principaux points forts du statut auto-entrepreneur en termes d'obligations comptables :
Pas de comptes annuels : vous vous contentez de noter vos recettes (et dans certains cas vos achats) ;
Vous déclarez votre CA sur internet tous les mois ou tous les trimestres ;
Ces allègements vous permettent de gagner du temps et de l'argent.
Avantage n°3 : La franchise de TVA en micro-entreprise
C’est l’un des principaux avantages du statut auto-entrepreneur : la franchise en base de TVA (exonération de TVA) au démarrage de l’activité.
En clair, l’auto-entrepreneur :
ne facture pas la TVA à ses clients : tout se passe comme si cet impôt n'existait pas ;
n'a pas à transmettre de déclarations de TVA aux services fiscaux ;
ne peut, en contrepartie, la récupérer sur ses achats.
Bon à savoir : pour pouvoir bénéficier de cette exonération de TVA, vous devrez impérativement ajouter la mention suivante sur vos factures :
"TVA non applicable - Article 293B du CGI"
L'auto-entrepreneur continuera à bénéficier de cette franchise tant qu'il ne dépasse pas certains plafonds de chiffre d'affaires.
Ceux-ci s'élèvent, en 2021, à :
34 400 € par an pour des activités de prestations de services commerciales et artisanales (BIC), des activités libérales (ou non) relevant des BNC et de la location de locaux d'habitation meublés
85 800 € par an pour des activités d'achat-revente de marchandises, de restauration, des prestations d'hébergement (hors locations meublées autres que les chambres d'hôtes, les gîtes ou les locations meublées de tourisme)
Bon à savoir : Il est toutefois possible de dépasser (légèrement) ces seuils une année sur deux sans perdre le bénéfice d'une exonération de TVA. Retrouvez plus en détail les règles de sortie du régime de franchise de TVA dans la partie "Inconvénient n°3" de cet article.
Cette exonération de TVA permet de bénéficier de plusieurs avantages :
Un avantage concurrentiel
Vous pouvez proposer des prix plus attractifs que vos concurrents. La TVA n'apparaît pas sur vos factures, tandis que ceux-ci sont contraints de majorer leurs tarifs de 20%.
Prenons l'exemple d'une prestation proposée à 100 € HT. Une entreprise concurrente soumise à la TVA devra la facturer 120 € (avec une TVA à 20%) afin de pouvoir obtenir la même somme que vous. Sur ces 120 €, elle devra reverser 20 € aux services fiscaux.
Cette exonération est particulièrement intéressante si vous vous adressez à des particuliers, puisque ceux-ci n'ont pas la possibilité de récupérer la TVA sur leurs achats.
Un avantage en termes de marges
Vous pouvez également décider de vous aligner sur les prix de vos concurrents. Vous pourrez ainsi viser des marges plus confortables, puisque vous n'aurez pas à reverser 20% du montant encaissé à l'administration fiscale.
Un avantage déclaratif
Vous n'avez aucune déclaration de TVA à transmettre et continuez à profiter d'une comptabilité ultra-simplifiée.
Un avantage en termes de trésorerie
La gestion de votre trésorerie est facilitée : pas besoin de conserver la TVA collectée pour la reverser ensuite à l'administration fiscale.
En contrepartie, vous ne pouvez pas récupérer la TVA payée sur vos achats – contrairement à vos concurrents soumis à la TVA. Ceci peut être très pénalisant, puisque vous allez dépenser jusqu'à 20% de plus qu'eux pour les mêmes acquisitions.
Bon à savoir : Notez que vous avez la possibilité de renoncer à cette franchise de TVA si vous l'estimez pénalisante pour votre activité.
Avantage n°4 : un calcul simplifié et prévisible des charges sociales
” /> Un calcul forfaitaire
En tant qu’auto-entrepreneur, vous relevez du régime micro-social simplifié. Vos cotisations sociales sont calculées selon un pourcentage de son chiffre d’affaires réellement encaissé.
Mais pourquoi parle-ton de régime “simplifié” ?
Tout d’abord, vos obligations déclaratives sont allégées. Vous déclarez votre chiffre d’affaires tous les mois ou tous les trimestres sur le site Autoentrepreneur.urssaf.fr. Vos cotisations sont payées selon la même périodicité.
Ensuite, le calcul de vos cotisations est lui aussi simplifié. L’administration va déterminer leur montant en appliquant un pourcentage au chiffre d’affaires déclaré :
12,8% de votre CA pour des activités d'achat-revente, de restauration et les prestations d'hébergement – à l'exception des activité de location de locaux d'habitations meublés (22% du CA) et de location d'habitations meublées de tourisme (6%) ;
22% de votre CA pour des prestations de services artisanales ou commerciales (BIC) ou des activités (libérales ou non) relevant des BNC.
Bon à savoir : Vous devrez également vous acquitter d'autres charges indexées sur votre chiffre d'affaires. Celles-ci seront payées en même temps que vos cotisations sociales :
la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) (de 0,1 à 0,3% du CA) ;
la taxe pour frais de chambre consulaire (de 0,015 à 0,83% du CA).
Retrouvez dans le tableau ci-dessous le total des charges sociales que vous devrez régler en fonction de la nature de votre activité :
Charges sociales de l'auto-entrepreneur en 2021
Type d'activité
Cotisations sociales
Contribution à la Formation Professionnelle (CFP)
Taxe pour Frais de Chambre Consulaire (TFC)
Total
Vente de marchandises, hébergement et restauration
12,8%
0,1%
0,015%
12,915%
Prestations de services artisanales
22%
0,3%
0,48% ** (ou 0,22% pour l'achat/revente *)
22,78%
Prestations de services commerciales
22%
0,2%
0,044%
22,244%
Professions libérales
22%
0,2%
0%
22,2%
* 0,29 % en Alsace et 0,37 % en Moselle ** 0,65 % en Alsace et 0,83 % en Moselle
De nombreux avantages
Plusieurs avantages découlent de ce mode de calcul :
Vous ne payez des charges sociales que si vous encaissez du chiffre d'affaires
Puisque le montant de vos cotisations sociales ne dépend que de votre chiffre d'affaires encaissé durant la période précédente, vous n'aurez rien à payer si votre activité ne décolle pas.
En effet, le principe est le suivant :
Pas de chiffre d'affaires encaissé Pas de cotisations sociales à régler
Vous pouvez donc parfaitement lancer votre auto-entreprise dès aujourd'hui, même si vous n'êtes pas certain de parvenir à générer rapidement du chiffre d'affaires.
Vous n'avez pas de mauvaises surprises
Contrairement à d'autres statuts, vous n'avez pas à verser de cotisations minimales. Il n'y aura pas non plus de prélèvement provisionnel.
Par ailleurs, l'administration n'effectuera pas de calcul sur une base forfaitaire au démarrage de votre activité (comme c'est le cas pour l'entreprise individuelle "classique").
Vous pouvez anticiper vous-même vos charges, en appliquant à votre chiffre d'affaires le taux dont relève votre activité.
La gestion de votre trésorerie est facilitée
Ceci suppose de gros avantages en termes de trésorerie : vous savez immédiatement quelle part de votre chiffre d'affaires vous allez pouvoir conserver.
Et vous n'avez pas d'argent à avancer : vous réglez ces charges après l'échéance de chaque période déclarative.
Attention : même si vous ne réalisez aucun chiffre d'affaires au cours d'une période déclarative, vous devrez tout de même produire une déclaration. Vous indiquerez la mention "néant" dans la case correspondant à votre activité.
Malheureusement, cette aide, autrefois très avantageuse, est restreinte depuis le 1er janvier 2020 (3) :
Elle ne concerne plus qu'une partie de la population : certains demandeurs d'emploi, certains bénéficiaires d'aides sociales (RSA, ASS,...), ou encore les jeunes âgés de 18 à 25 ans ;
Elle est désormais limitée à la première année d'activité pour les auto-entrepreneurs qui se lancent à partir du 1er janvier 2020. Ils bénéficient ainsi d'une exonération de leurs cotisations sociales de 50% (contre 75% auparavant) pendant les 4 premiers trimestres civils d'activité. Ensuite, ils doivent payer les mêmes cotisations que les autres auto-entrepreneurs.
Cette exonération reste toutefois intéressante si vous êtes concerné. Vos cotisations sociales seront ainsi, pendant vos 12 premiers mois en tant qu'auto-entrepreneur, réduites à :
6,4 % de votre CA pour des activités d'achat-revente, de restauration et les prestations d'hébergement – à l'exception des activité de location de locaux d'habitations meublés (11%) et de location d'habitations meublées de tourisme (3%) ;
11% de votre CA pour des prestations de services artisanales ou commerciales (BIC) ou des activités (libérales ou non) relevant des BNC.
Avantage n°6 : un abattement fiscal forfaitaire pour calculer le bénéfice imposable
Leur calcul, qui obéit aux règles du régime micro-fiscal, est lui aussi simplifié.
Ainsi, afin de déterminer votre bénéfice imposable, l’administration fiscale ne va pas vous demander de tenir une comptabilité. Elle va se contenter de retenir votre chiffre d’affaires et de lui appliquer un abattement fiscal forfaitaire.
Cet abattement va lui permettre de tenir compte de vos charges professionnelles présumées, puisque celles-ci ne sont pas déductibles pour leur montant réel.
Son taux va dépendre de la nature de l’activité que vous exercez :
71% de votre CA pour des activités d'achat-revente, de vente de denrées à consommer sur place et de prestations d'hébergement ;
34% de votre CA pour des activités libérales et les activités de prestations de services relevant des BNC.
Exemple
Stéphanie est célibataire. Elle est monitrice d'auto-école en tant qu'auto-entrepreneure. Son activité relève de l'abattement de 50%.
En 2020, elle a généré un chiffre d'affaires de 30 000 €.
Pour calculer son revenu d'auto-entrepreneure de 2020, l'administration va appliquer un abattement de 50% à son chiffre d'affaires :
30 000 € - (30 000 € * 50%) = 15 000 €.
Cette somme va être ajoutée à son revenu imposable, qui sera ensuite soumis au barème de l'impôt sur le revenu.
Bon à savoir : Si votre activité est déficitaire, vous n'aurez pas la possibilité d'imputer ce déficit sur vos autres revenus.
Bon à savoir : Depuis la mise en place du prélèvement à la source, vous réglerez vos impôts à travers des acomptes, versés tous les mois ou tous les trimestres.
Chaque année, en septembre, leur montant sera réactualisé en fonction de votre dernière déclaration de revenus.
Avantage n°7 : une option possible pour le Versement Forfaitaire Libératoire (VFL)
Ce dispositif vous permet de régler vos impôts d’auto-entrepreneur chaque mois ou chaque trimestre. Vous paierez ainsi, à travers un unique versement, à la fois vos impôts et vos cotisations sociales.
Là aussi, c’est très simple : un pourcentage supplémentaire sera appliqué à votre chiffre d’affaires encaissé.
On dit que ce versement est “libératoire” car vos revenus de micro-entrepreneur ne seront pas à nouveau imposés à travers votre déclaration d’impôts annuelle.
Attention : votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur, après abattement forfaitaire, sera toutefois utilisé pour déterminer le taux d'imposition auquel seront soumis les autres revenus de votre foyer fiscal.
Le taux applicable va dépendre de la nature de votre activité :
1% de votre CA pour les activités de vente de marchandises, de restauration et d'hébergement (chambre d'hôtes, meublés de tourisme ou hôtels) – sauf pour la location de locaux d'habitation meublée ;
1,7% de votre CA pour les prestations de services artisanales ou commerciales, les activités libérales non réglementées relevant des BIC et la location d'habitation meublée ;
2,2% de votre CA pour les professions libérales réglementées et les autres prestations de services relevant des BNC.
Il a opté pour le versement forfaitaire libératoire. Il règle ses charges sociales et fiscales d'auto-entrepreneur de manière mensuelle.
En janvier 2021, il a généré un chiffre d'affaires de 1 600 €.
Le taux qui sera appliqué à son chiffre d'affaires afin de déterminer ses charges (impôts + cotisations) va correspondre à la somme des taux :
de cotisations sociales : 12,8% ;
de contribution à la formation professionnelle : 0,2% ;
de taxe pour frais de chambre consulaire : 0,044% ;
de versement forfaitaire libératoire : 1,7%.
Soit un total de 14,744%.
Il devra donc verser à l'Urssaf, au titre du mois de janvier 2021, la somme de 1 600 € * 14,744% = 236 €.
Ce dispositif, réservé aux auto-entrepreneurs, nécessite toutefois le respect de deux conditions. Afin de pouvoir en bénéficier au titre de l'année N :
votre chiffre d'affaires de l'année N-1 doit être inférieur aux plafonds de CA de la micro-entreprise (176 200 € pour des activités de vente de marchandise et d’hébergement, 72 500 € pour des prestations de services commerciales ou artisanales ou des activités libérales);
le revenu de référence de votre foyer fiscal sur l'année N-2 doit être inférieurs à 27 519 € (RFR de 2018 pour un VFL en 2020) par part de quotient familial.
Bon à savoir : afin de pouvoir bénéficier du VFL, vous devez contacter votre caisse de Sécurité sociale (ou l'Urssaf si vous êtes professionnel libéral).
Vous devez en faire la demande avant le 30 septembre afin de pouvoir bénéficier de ce dispositif à partir de l'année civile suivante.
Si votre auto-entreprise vient tout juste d'être créée, vous devez exercer cette option avant le dernier jour du 3ème mois suivant le démarrage de votre activité. Le VFL sera alors immédiatement appliqué.
Comme pour les cotisations sociales, vous n'aurez pas d'impôt à payer au titre d'une période déclarative si votre auto-entreprise n'encaisse aucun chiffre d'affaires.
Attention : le versement forfaitaire libératoire n'est pas toujours avantageux.
Même s'il peut dans certains cas vous permettre de payer moins d'impôts, il risque de vous pénaliser si vos revenus sont faibles et que vous n'êtes pas (ou peu) imposable.
Afin de juger de sa pertinence, vous pouvez comparer le taux du prélèvement libératoire avec le taux d'imposition progressif qui aurait été appliqué à vos revenus dans le cas d'une imposition à l'impôt sur le revenu.
Vous pouvez pour cela vous appuyer sur les deux simulateurs suivants :
le simulateur de mon-entreprise.fr, pour connaître le montant de votre impôt en cas d'option pour le VFL ;
le simulateur d'impots.gouv.fr, afin de calculer le montant de votre impôt en fonction des revenus de votre foyer fiscal.
En résumé, voici les 3 principaux avantages de la fiscalité en micro-entreprise :
Vous pouvez anticiper très facilement le montant de vos impôts d'auto-entrepreneur ;
Pas de décalage : votre impôt colle au plus près aux évolutions de votre activité ;
Dans certains cas, vous pouvez bénéficier d'un allègement fiscal par rapport au régime d'imposition classique.
Avantage n°8 : Cotisation foncière des entreprises : une exonération pour la première année d'activité
L’auto-entrepreneur dispose d’un autre avantage de poids face aux autres entreprises :
Il bénéficie d’une exonération totale de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) pour sa première année d’activité.
Bon à savoir : Cet impôt local, souvent présenté comme "une taxe d'habitation pour les entreprises", participe au financement du budget des communes.
Afin de pouvoir bénéficier de cette exonération temporaire, vous devez transmettre un formulaire de Déclaration initiale de cotisation foncière des entreprises aux services fiscaux avant le 31 décembre de l'année de début d'activité (ou dans les 3 mois pour une création entre octobre et décembre).
Bon à savoir : Si vous exercez votre activité sans local professionnel, ou utilisez un bien dont la valeur locative est faible, vous n'êtes pas exonéré de CFE.
Vous serez redevable d'une cotisation minimum. Le montant de votre CFE dépendra alors de deux facteurs :
la commune dans laquelle est déclarée votre activité ; et votre chiffre d'affaires de l'année N-2.
L'auto-entrepreneur profite par ailleurs de deux autres avantages liés à la CFE :
Il bénéficie d'un abattement de 50% de sa base d'imposition au titre de sa deuxième année d'activité ;
Depuis 2019, si son CA annuel est inférieur à 5 000 €, il ne sera pas redevable de la CFE l'année suivante (4).
Bon à savoir : certains micro-entrepreneurs bénéficient d'une exonération permanente de CFE (certains artisans, certains vendeurs à domicile indépendants, certains sportifs,...).
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes affilié au régime général de la Sécurité sociale ou à la Cipav (seules 19 professions libérales sont toutefois concernées).
À ce titre, vous allez pouvoir bénéficier de certains droits sociaux, dont notamment :
des taux de remboursements identiques à ceux des salariés pour vos soins de santé (consultations chez le médecin, médicaments, séjours hospitaliers,...) ;
des prestations familiales (sous condition de revenu);
un congé maternité (sous réserve d'être affiliée à une caisse sociale depuis au moins 10 mois et d'avoir généré un revenu supérieur à 4 046,40 € par an en moyenne au cours des 3 dernières années pour bénéficier d'un taux plein).
Bon à savoir : le droit à d'autres prestations sociales (retraite, formation, indemnités journalières) va être également conditionné à votre chiffre d'affaires. On vous en dit plus dans la partie "inconvénients" de cet article.
Avantage n°10 : L'auto-entrepreneur peut avoir plusieurs casquettes
10ᵉ avantage du statut auto-entrepreneur : ouvert à tous, il peut permettre de se constituer une nouvelle source de revenus.
Vous allez pouvoir ainsi compléter vos revenus actuels (salaire, allocations chômage, retraite,…) avec des revenus supplémentaires de travailleur indépendant.
Vous pouvez notamment être à la fois auto-entrepreneur et :
Salarié : vous ne devrez toutefois pas concurrencer votre employeur, et vous devrez veiller à la présence de clauses dans votre contrat de travail qui empêcheraient ce cumul ;
Chômeur : il est possible de bénéficier du versement d'une ARE tout en exerçant une activité d'auto-entrepreneur. Si vous avez lancé votre activité indépendante après la perte de votre emploi, cette allocation chômage sera toutefois diminuée en fonction du montant de votre chiffre d'affaires ;
Avantage n°11 : Il est possible de cumuler plusieurs activités sous le statut auto-entrepreneur
En tant qu’auto-entrepreneur, vous avez la possibilité de cumuler plusieurs activités.
Vous pourrez ainsi exercer :
une activité principale ;
une ou plusieurs activités secondaires, qui seront liées ou non à votre activité principale.
Ces différentes activités peuvent être :
de même nature : par exemple, deux activités de prestations de services ;
de nature différente : par exemple, une activité de prestations de services et une activité de vente de marchandises. On parle alors de micro-entreprise "mixte". Certaines règles particulières s'appliqueront afin d'apprécier le dépassement des limites de chiffres d'affaires (seuils de TVA et plafonds de la micro-entreprise).
Exemple
Alexandra propose depuis quelques mois des services de rédaction en tant qu'auto-entrepreneure. Il s'agit de son activité principale.
Rien ne l'empêche de proposer, en parallèle, des services de Community Management. Il s'agira de son activité secondaire.
Ces deux activités sont de même nature. Elles appartiennent toutes deux à la catégorie des prestations de services commerciales.
Alexandra peut également exercer des activités de nature différente, comme par exemple :
continuer à proposer des services de rédaction (prestations de services commerciales) ;
et ouvrir un site e-commerce spécialisé dans les articles de sport (activité d'achat-revente).
Bon à savoir : vous n'aurez qu'une seule déclaration de chiffre d'affaires à fournir. Toutefois, si vous exercez des activités de nature différente, vous devrez veiller à bien répartir votre chiffre d'affaires dans les catégories correspondantes.
Notez par ailleurs que si vous exercez à la fois une activité commerciale et une activité artisanale, vous devrez être inscrit à la fois au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) ainsi qu'au Répertoire des Métiers (RM).
Avantage n°12 : De nombreuses activités sont éligibles au statut
Le statut auto-entrepreneur permet d’exercer une multitude d’activités, dans divers domaines : commerce, formation, artisanat, métiers du numérique, services à domicile,…
Agent commercial, chauffeur VTC, électricien, psychologue, influenceur, mécanicien, moniteur de ski, esthéticien, youtubeur,… malgré quelques exclusions, les possibilités offertes par le statut sont extrêmement variées.
Qu’il s’agisse d’une passion ou d’une activité vous permettant de valoriser votre expérience professionnelle, ce statut vous offrira une grande liberté pour orienter votre carrière. Il peut notamment vous permettre de tester une activité et de voir si celle-ci est susceptible de vous plaire et de générer un chiffre d’affaires suffisant.
Enfin, il peut aussi être pertinent dans le cadre d’une reconversion professionnelle.
Avantage n°13 : des aides financières ouvertes aux auto-entrepreneurs
En plus de l’ACRE, le statut auto-entrepreneur va vous permettre de bénéficier de certaines aides.
le dispositif NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d'Entreprise). Il vous permet de bénéficier, en amont, d'un accompagnement pour développer votre projet. Une fois votre auto-entreprise lancée, vous aurez également la possibilité d'obtenir un prêt à taux zéro ;
l'aide à la création d’entreprise de l’AGEFIPH : une subvention de 5 000 € réservée aux personnes handicapées ;
Le Fonds de Garantie à l’Initiative des Femmes (FGIG) : une garantie pour obtenir un prêt bancaire, réservée aux femmes.
Si vous êtes chômeur indemnisé, vous pouvez :
continuer à percevoir votre allocation mensuelle. Celle-ci sera toutefois réduite en en fonction du montant de vos revenus d'auto-entrepreneur ;
ou opter pour l'ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise). Ce dispositif vous permet de percevoir 45% du montant des droits à l'ARE qui vous restent. Le premier versement est immédiat, le second a lieu 6 mois après la date de création de votre auto-entreprise (sous réserve que vous exerciez toujours cette activité)
Avantage n°14 : Il est facile de fermer son auto-entreprise
Vous souhaitez mettre un terme à votre activité ?
C’est extrêmement simple : il vous suffit de transmettre une déclaration de cessation d’activité au Centre de Formalité des Entreprises (CFE) dont vous relevez.
La procédure est totalement gratuite.
Avantage n°15 : une grande liberté
Dernier atout de l’auto-entreprise : la liberté offerte par ce statut.
En effet, en l’absence de contrat de travail, vous n’êtes pas soumis aux mêmes obligations qu’un salarié. Si vous devez fournir un résultat à vos clients, libre à vous de vous organiser comme vous l’entendez. Lieu de travail, horaires, dates de vacances,… C’est vous le chef !
En contrepartie, cette autonomie requiert une certaine autodiscipline. Vous devrez être réactif, livrer vos clients dans les temps et ne pas tomber dans la procrastination !
Bon à savoir : un client professionnel ne pourra pas vous imposer des horaires, une obligation de présence, une exclusivité, un rapport hiérarchique... sous peine de voir la relation qui vous unit potentiellement requalifiée en contrat de travail.
Les 15 inconvénients de l'auto-entreprise
Comme nous l'avons vu, le statut auto-entrepreneur regorge d'atouts. Il permet de lancer facilement une petite activité, en bénéficiant d'obligations déclaratives allégées et d'un calcul de charges sociales et fiscales souvent très avantageux.
Pensé principalement pour des projets de petite envergure, il présentera toutefois de nombreux inconvénients. Ceux-ci seront particulièrement prégnants aux yeux des individus qui souhaitent se lancer dans des aventures entrepreneuriales plus ambitieuses, qui demandent :
des investissements importants ;
de faire entrer des associés au capital pour lever des fonds ;
d'obtenir des prêts bancaires ;
d'embaucher du personnel.
Avant de foncer tête baissée vers l'auto-entreprise, nous vous recommandons donc de jeter un coup d’œil à ses principaux inconvénients.
Bon à savoir : Comme vous allez le constater, les défauts du régime de l'auto-entreprise constituent, dans plusieurs cas, le revers de la médaille de ses atouts.
Ainsi, pour certaines activités plus gourmandes en capitaux, les avantages et les allègements du statut auto-entrepreneur représenteront des freins.
Quelques exemples :
La franchise de TVA sera pénalisante si vos investissements sont importants ;
L'abattement fiscal forfaitaire sera moins intéressant qu'une fiscalité au réel ,
La comptabilité ultra-simplifiée rendra difficile l'obtention d'un prêt.
Inconvénient n°1 : Un chiffre d'affaires plafonné qui exclut les projets entrepreneuriaux de grande envergure
Des plafonds de chiffre d’affaires
Premier inconvénient de l’auto-entreprise : ses plafonds de chiffre d’affaires.
Même s’ils ont été doublés depuis le 1er janvier 2018, ils constitueront un frein pour certains projets d’entreprise.
Ces plafonds s’élèvent à :
176 200 € HT pour les activités de vente de marchandises, de restauration et d'hébergement (hors locations meublées autres que les chambres d'hôtes, les gîtes ou les locations meublées de tourisme) ,
72 500 € HT pour les prestations de services artisanales et commerciales, les activités (libérales ou non) relevant des BNC et la location de locaux d'habitation meublés.
En cas de dépassement durant deux années consécutives, vous sortirez du régime de la micro-entreprise et relèverez du régime de droit commun de l'entreprise individuelle.
Par conséquent, vous ne bénéficierez plus du régime micro-fiscal, ni du régime micro-social simplifié. Vos impôts et vos cotisations seront calculés en fonction de votre résultat réel, et vous devrez tenir une comptabilité bien plus lourde.
Notre avis : Il s'agit toutefois de plafonds importants pour des structures qui supposent généralement un faible investissement financier et ne comptent aucun employé. Peu d'auto-entrepreneurs parviendront à les atteindre !
Et si c'est votre cas, pas d'inquiétude. Il sera alors toujours possible de vous tourner vers une forme juridique plus adaptée le moment venu.
Vous souhaitez en savoir plus sur les plafonds de chiffre d'affaires en micro-entreprise ? N'hésitez pas à consulter notre article dédié.
Des seuils de TVA
Des plafonds moins élevés, auxquels on pense parfois moins, pourraient être dépassés bien avant : il s'agit des seuils de franchise de TVA.
Comme exposé précédemment, l'auto-entrepreneur bénéficie d'une franchise de TVA au démarrage de son activité. Il ne facture pas cet impôt à ses clients (et ne peut, en contrepartie, le récupérer sur ses achats).
Pour conserver cet avantage, son chiffre d'affaires ne devra pas dépasser :
85 800 € pour des activités d'achat-revente, de restauration et d'hébergement (hôtellerie, chambres d'hôtes, locations meublées de tourisme, gîtes,...) ;
34 400 € pour des activités de prestations de services commerciales et artisanales (BIC) ainsi que des activités libérales (BNC).
L'auto-entrepreneur perd le bénéfice de la franchise de TVA s'il dépasse légèrement ces seuils durant deux années consécutives.
Il existe également des seuils plus élevés, appelés "seuils de tolérance" :
94 300 € pour des activités d'achat-revente, de restauration et d'hébergement (hôtellerie, chambres d'hôtes, locations meublées de tourisme, gîtes,...) ;
36 500 € pour des activités de prestations de services commerciales et artisanales (BIC) ainsi que des activités libérales (BNC).
Cette fois, en cas de dépassement au cours d'une année, l'auto-entrepreneur est redevable de la TVA dès le 1er jour du mois de dépassement. Il devra facturer cet impôt à ses clients, et sera soumis à des obligations déclaratives plus lourdes. En contrepartie, il pourra récupérer la TVA sur ses achats.
Attention : Les plafonds de chiffre d'affaires du régime de la micro-entreprise sont calculés au prorata temporis ! Si vous lancez par exemple votre activité un 1er décembre, ils seront considérés comme ayant été dépassés si votre CA est supérieur au douzième du plafond.
Le prorata temporis s'applique également aux seuils de TVA. Il n'est toutefois pris en compte rétroactivement qu'à partir de la deuxième année d'activité.
En résumé, les 3 principaux inconvénients liés aux limites de chiffre d'affaires de l'auto-entrepreneur sont les suivants :
Vous ne pourrez plus bénéficier des atouts du statut auto-entrepreneur si vous dépassez les plafonds de CA concernés ;
Un risque pèse sur votre activité : la gestion de votre auto-entreprise risque d'être bouleversée si vous devez facturer la TVA ;
Le dépassement des seuils de tolérance de TVA vous oblige à facturer cet impôt dès le 1er jour du mois de dépassement.
Inconvénient n°2 : L'auto-entrepreneur ne peut déduire ses charges de son chiffre d'affaires
Autre désavantage majeur : vous n’avez pas la possibilité de déduire vos frais réels d’auto-entrepreneur pour calculer votre bénéfice.
Un calcul forfaitaire
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le mode de calcul du bénéfice de l’auto-entrepreneur est à double tranchant.
Certes, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire pour le calcul de vos impôts. Celui-ci est censé être représentatif de vos frais professionnels. Il va dépendre de la nature de l’activité que vous exercez (71, 50 ou 34%).
Vos dépenses présumées sont également prises en compte pour le calcul de vos cotisations sociales. Le taux retenu par l’administration (12,8 ou 22%) va tenir compte d’un certain niveau de charges d’exploitation.
Pas de prise en compte des frais réels
En contrepartie, vous n'aurez pas la possibilité de déduire vos frais professionnels réels – ni d'un point de vue fiscal, ni d'un point de vue social.
Vos dépenses n'auront ainsi aucune incidence sur le montant de vos charges fiscales et sociales : achat d'une machine, de marchandises, location d'un local, primes d'assurances, frais de déplacement, de restauration et d'hébergement, dépenses marketing abonnements à des services numériques,... Seul votre chiffre d'affaires sera retenu pour déterminer ces charges.
Impossible donc de chercher à minorer votre bénéfice afin de réduire le montant de vos cotisations sociales et de vos impôts, comme peut le faire un travailleur indépendant "classique".
Un régime qui peut être pénalisant
Ce mode de calcul peut vous porter préjudice si vous exercez une activité qui nécessite un niveau important de dépenses.
La raison est simple : il est possible que le montant réel des dépenses effectuées soit supérieur au montant des dépenses pris en compte de manière forfaitaire.
Bon à savoir : même si votre activité est déficitaire, vous aurez des charges fiscales et sociales à régler à partir du moment où vous encaissez du chiffre d'affaires.
Dans certains cas, il aurait ainsi été alors plus intéressant que ces charges soient calculées en fonction de votre bénéfice réel.
Notre conseil : afin de tenter de savoir si ce mode de calcul est intéressant d'un point de vue fiscal, vous pouvez comparer :
En conclusion : il est généralement déconseillé d'opter pour le statut auto-entrepreneur si votre activité suppose un niveau important de dépenses par rapport à votre chiffre d'affaires.
Exemple
Luc est auto-entrepreneur en tant que prestataire de services commerciaux. Il bénéficie d'un abattement de 50%.
Son chiffre d'affaires s'élève à 20 000 € en 2020. L'administration va appliquer un abattement de 50% à celui-ci. Elle va donc retenir 10 000 € de revenus, qui seront ajoutés à son revenu imposable.
En réalité, Luc a réalisé 15 000 € de dépenses la même année. Si son revenu imposable avait été calculé en tenant compte de ses frais réels, il aurait été égal à 20 000 - 15 000 € = 5 000 €, et pas 10 000 €.
Il aurait donc payé moins d'impôts. L'impossibilité de déduire ses frais réels a été désavantageuse.
Bon à savoir : En tant qu'auto-entrepreneur, vous ne pourrez pas non plus amortir vos investissements.
Pour rappel, l'amortissement permet de prendre en compte la détérioration de certains biens au fil du temps : matériel, outillage, mobilier, fonds de commerce... . Cette perte de valeur va constituer une charge comptable, qui va permettre à une société de minorer son bénéfice – et donc son imposition.
En résumé, les 3 principales limites liées à la non-déductibilité des chargesen micro-entreprise sont les suivants :
Le calcul forfaitaire des charges peut être, dans certains cas, pénalisant ;
Vous pouvez être amené à payer des cotisations et des impôts même si votre activité est déficitaire ;
Le statut n'est généralement pas adapté aux activités qui nécessitent de lourdes dépenses.
Inconvénient n°3 : au démarrage de l'activité, il est impossible de récupérer la TVA sur ses achats professionnels
Comme nous l’avons vu précédemment, vous démarrez votre activité d’auto-entrepreneur en régime de franchise de TVA. Et vous continuez sous ce régime tant que vous ne dépassez pas certains plafonds de chiffre d’affaires.
Cette exonération est généralement avantageuse, puisque vous n’avez pas à collecter la TVA auprès de vos clients. Vous avez ainsi la possibilité de proposer des tarifs plus compétitifs qu’eux, ou de bénéficier de marges plus importantes.
Mais la franchise de TVA peut être, dans certains cas, handicapante.
En effet, vous ne pourrez pas, en contrepartie, récupérer la TVA sur ses achats, investissements et frais professionnels : machines, outils, fournitures, matériel informatique, frais de déplacement, d’hébergement et de restauration,…
Une bonne partie de vos dépenses seront ainsi payées avec un surcoût de 20% par rapport à vos concurrents soumis à la TVA.
Exemple
Julien est auto-entrepreneur. Il exerce une activité d'achat-revente de pièces détachées automobiles sur son site e-commerce. Il relève du régime de franchise de TVA.
Il achète un condenseur de climatisation auprès de son fournisseur, à 100 € TTC (80 € HT + 20 € de TVA).
Ses concurrents vont acheter cet article au même prix, mais ils pourront récupérer les 20 € de TVA sur cet achat. In fine, le condenseur de climatisation ne leur coûtera que 80 €.
Julien conserve toutefois un avantage : il n'aura pas à facturer la TVA sur ce produit lorsqu'il le proposera sur son site e-commerce.
Ainsi, si votre activité suppose des frais importants, la franchise de TVA peut être pénalisante.
Ceci est particulièrement vrai si elle nécessite des investissements de départ élevés.
On peut prendre l'exemple d'un auto-entrepreneur qui doit effectuer des dépenses importantes au lancement de votre activité (achat de machines, de matériel,...), sans pouvoir récupérer la TVA sur celles-ci. Il risque, au cours des premiers mois, de ne pas pouvoir "compenser" ce handicap avec ses ventes – des ventes qui devraient, à terme, être favorisées par des tarifs plus attractifs que ceux de ses concurrents.
Quelles solutions ?
Pour surmonter ce handicap, plusieurs possibilités s'offrent à vous :
acheter des marchandises d'occasion à des particuliers, puisque celles-ci sont exonérées de TVA ;
acheter des biens (ou des services) dans des pays où la TVA est plus faible qu'en France.
Vous pouvez également vous tourner vers un autre statut, plus adapté à des activités gourmandes en capitaux, comme ceux de la SASU ou de l'EURL.
Enfin, vous avez la possibilité de renoncer au régime de franchise de TVA.
En résumé, les 2 principaux points négatifs liés à la franchise de TVA sont les suivants :
Vous ne pouvez pas récupérer la TVA sur vos achats ;
Vous n'êtes pas plus compétitif vis-à-vis de vos clients professionnels (ils peuvent récupérer la TVA sur leurs achats).
Inconvénient n°4 : Des seuils de chiffre d'affaires à dépasser pour pouvoir valider des trimestres de retraite
L’auto-entrepreneur cotise pour la retraite de base auprès du régime général de la Sécurité sociale (ou de la CIPAV pour certaines activités libérales).
Néanmoins, afin qu’il puisse bénéficier de droits à la retraite, son chiffre d’affaires devra dépasser certains seuils. Ces seuils vont dépendre de la nature de l’activité qu’il exerce :
Auto-entrepreneur : chiffre d'affaires minimum pour valider des trimestres de retraite en 2021
Nature de l'activité
Chiffre d'affaires à réaliser pour valider...
1 trimestre
2 trimestres
3 trimestres
4 trimestres
Vente de marchandises, hébergement et restauration
4 137 €
7 286 €
10 426 €
20 740 €
Prestations de services commerciales ou artisanales (BIC)
2 412 €
4 329 €
6 071 €
12 030 €
Prestations de services BNC et activités libérales ne relevant pas de la CIPAV
2 880 €
5 062 €
7 266 €
9 675 €
Activités libérales relevant de la CIPAV
2 280 €
4 560 €
6 840 €
9 120 €
Bon à savoir : il n'existe pas de seuil minimal de chiffres d'affaires pour obtenir des points au titre de la retraite complémentaire.
Voilà donc un inconvénient majeur du statut auto-entrepreneur : vous allez pouvoir exercer votre activité pendant une année complète, sans savoir à l'avance si vous parviendrez à valider l'ensemble de vos trimestres de retraite.
Vous cotisez pour la retraite au titre de plusieurs régimes (vous êtes par exemple auto-entrepreneur et salarié) ?
Sachez que vous n'aurez pas la possibilité de valider plus de 4 trimestres de retraite par an.
Ainsi, si votre activité salariée vous permet déjà de valider 4 trimestres, votre activité de micro-entrepreneur ne vous permettra pas de bénéficier de trimestres supplémentaires.
Si vous êtes retraité et auto-entrepreneur, notez que le cumul de votre pension de retraite et de vos revenus d'auto-entrepreneur pourra être, dans certains cas, plafonné.
Inconvénient n°5 : D'autres composantes de la couverture sociale sont parfois restreintes
Votre auto-entreprise constitue votre seule et unique activité ?
Vous n’allez bénéficier que d’une couverture sociale limitée si votre chiffre d’affaires est faible.
Bon à savoir : Depuis 2020, la majorité des auto-entrepreneurs sont rattachés au régime général de la Sécurité sociale. Cela n'a aucune incidence ni sur leur niveau de protection sociale, ni sur le montant de leurs cotisations.
De leur côté, certains auto-entrepreneurs libéraux sont affiliés à la Cipav (cela ne concerne qu'une vingtaine de professions libérales).
Voici les prestations qui pourront être concernées :
Indemnités journalières en cas de maladie ou d'accident
Vous ne pourrez en bénéficier que si votre revenu annuel moyen (chiffre d'affaires après abattement forfaitaire de 34, 50 ou 71%) est supérieur à 3 982,80 € (seuil 2020).
Vous devrez observer un délai de carence de 3 jours. Enfin, vous devrez avoir cotisé pendant au moins 1 an en tant qu'auto-entrepreneur.
Bon à savoir : les auto-entrepreneurs professionnels libéraux affiliés à la Cipav ne peuvent bénéficier d'indemnités journalières.
Prestations maternité
Vous allez pouvoir bénéficier :
d'une indemnité journalière forfaitaire d'interruption d'activité : 56 à 112 jours d'arrêt, avec 56,35 € / jour au minimum ;
d'une allocation forfaitaire de repos maternel : 3 377 € versés en deux fois (fin du 7e mois puis juste après l'accouchement).
Mais pour cela, une condition doit être respectée : vos revenus annuels (CA après abattement) doivent être en moyenne supérieurs à 4 046,40 € par an au cours des 3 dernières années. Dans le cas contraire, vous ne pourrez toucher que 10% des montants présentés ci-dessus.
Financement d'une formation
Afin de faire financer une formation professionnelle, votre CA ne devra pas avoir été nul au cours des 12 derniers mois qui précèdent votre demande.
Assurance décès invalidité
Cette assurance va vous permettre de percevoir une pension en cas d'invalidité vous empêchant d'exercer votre activité, ou permettre à vos proches de bénéficier d'un capital décès en cas de décès.
Le montant de ces prestations reste toutefois relativement faible.
Absence de droits au chômage
En tant que travailleur indépendant, l'auto-entrepreneur ne cotise pas pour le chômage. À moins de contracter une assurance privée, vous ne pourrez donc pas (sauf dans certains cas très spécifiques) bénéficier d'une allocation en cas d'échec de votre aventure entrepreneuriale.
Bon à savoir : L'auto-entrepreneur a toutefois la possibilité d'opter pour le paiement de cotisations sociales minimales afin d'améliorer sa protection sociale (indemnités journalières, droits à la retraite et à la formation,...).
Il peut également se tourner des sociétés privées pour souscrire un contrat de prévoyance et/ou une mutuelle santé.
Inconvénient n°6 : l'existence de certaines charges opérationnelles, même en cas de chiffre d'affaires nul ou faible
Vous ne générez pas de chiffre d’affaires ? Même si vous n’aurez ni impôt ni cotisation sociale à verser, vous devrez tout de même faire face à certains frais.
Voici quelques exemples :
Achat de fournitures, de matériel, d'un véhicule ;
Location d'un bureau ou d'un local ;
Dépenses en énergie, en eau ;
Dépenses de connectivité ;
D'éventuels frais bancaires (un compte bancaire dédié n'est toutefois obligatoire qu'en cas de CA > 10 000 € durant 2 années consécutives) ;
etc.
Inconvénient n°7 : L'auto-entrepreneur engage son patrimoine personnel
Une auto-entreprise est une entreprise individuelle, immatriculée au nom de son dirigeant.
À ce titre, il n'existe pas de distinction entre :
La personne morale (l'auto-entreprise)
La personne physique (l'auto-entrepreneur)
Le patrimoine de l'auto-entrepreneur et de son entreprise sont confondus.
Par conséquent, en tant qu'auto-entrepreneur, votre responsabilité personnelle est engagée de manière illimitée. Si vous n'êtes pas en mesure de régler vos dettes professionnelles (crédit bancaire, cotisations sociales, réparations dues à un client...), votre patrimoine personnel (véhicule, compte bancaire,...) pourra être saisi afin de rembourser vos créanciers.
Bon à savoir : depuis 2015, les créanciers professionnels n'ont plus la possibilité de faire saisir la résidence principale de l'auto-entrepreneur.
Ainsi, vous ne bénéficiez pas de la même protection que le dirigeant ou associé d'une société – par exemple d'une SASU ou d'une EURL. En effet, leur responsabilité financière est généralement limitée au montant de leur investissement dans leur société.
Afin de vous prémunir face à ce risque et limiter votre responsabilité, deux possibilités s'offrent à vous :
L'option pour l'EIRL
Afin de remédier à ce risque, vous pouvez opter pour le régime de l'Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL) tout en restant micro-entrepreneur.
Celui-ci va vous permettre de réaliser une déclaration d'affectation. Vous y mentionnerez l'ensemble des biens qui seront affectés à votre activité professionnelle – ce seront les seuls qui pourront être saisis par vos créanciers.
Cette déclaration, qui doit être réalisée auprès du CFE dont vous dépendez, vous coûtera 50,68 € en 2020.
Bon à savoir : Vous pourrez continuer à profiter du régime fiscal et social de la micro-entreprise. En revanche, vous serez soumis à certains règles déclaratives et comptables plus strictes.
La déclaration d'insaisissabilité
Hormis votre résidence principale, vous disposez d'autres biens immobiliers ?
Vous avez la possibilité de les protéger en réalisant une déclaration d'insaisissabilité devant notaire.
Inconvénient n°8 : Un manque de crédibilité qui peut être contraignant
8ᵉ inconvénient de l’auto-entreprise : ce statut risque de vous handicaper via-à-vis de vos partenaires bancaires ou commerciaux, de vos fournisseurs, de vos clients,…
Voici les principaux obstacles que vous risquez de rencontrer tout au long de l’exercice de votre activité :
Il sera très difficile de "revendre" votre auto-entreprise
La raison est simple : vous ne disposerez d'aucun document comptable certifié qui pourra attester de la performance de votre activité.
Avec une entreprise difficilement valorisable, il sera très compliqué de recevoir des offres de la part d'acheteurs.
Bon à savoir : ce ne sera pas l'auto-entreprise en tant que telle qui pourra être éventuellement revendue (elle est indissociable de son propriétaire), mais le fonds de commerce qui lui est rattaché.
L'obtention d'un prêt sera plus complexe
Les banques sont généralement peu enclines à accepter les demandes de prêt des auto-entrepreneurs.
Là encore, il est plus difficile pour elles d'apprécier la pérennité de votre activité que lorsqu'une telle demande émane d'une "vraie" société.
Impossible de lever des fonds
De nombreux dirigeants de société décident de faire entrer des associés à leur capital. Ils peuvent ainsi lever des fonds pour financer le développement de leur activité.
Avec le statut auto-entrepreneur, c'est impossible ! Vous devrez constituer une "véritable" société si vous souhaitez accueillir des investisseurs.
Des relations parfois compliquées avec les tiers
C'est un inconvénient majeur : certains partenaires commerciaux, habitués à traiter avec des entreprises d'une taille importante, pourront parfois avoir tendance à ne pas vous prendre très au sérieux.
Ce sera également potentiellement le cas de certains de vos clients, qui pourraient préférer se tourner vers les produits ou les services proposés par une société plus réputée.
Si vous sentez une certaine réticence, ne vous découragez pas ! Faites vos preuves, montrez que vous êtes digne de confiance, et vous pourrez tenter de convaincre de potentiels partenaires ou clients au fil des mois.
Vos clients professionnels ne pourront pas récupérer la TVA sur leurs achats
Comme nous l'avons vu, l'auto-entrepreneur facture sans TVA au démarrage de son activité.
Si cela lui confère un avantage certain lorsqu'il s'adresse à des particuliers, la donne est différente dans le cas d'offres visant des professionnels.
En effet, les sociétés assujetties à la TVA n'auront alors pas la possibilité de récupérer cet impôt sur leurs achats. Il pourrait être donc plus difficile de les convaincre – à moins de vous aligner sur les tarifs HT de vos concurrents.
Inconvénient n°9 : Le risque de radiation en cas de chiffre d'affaires nul
Ce risque est toutefois limité : il vous suffit de facturer une prestation d’un faible montant (même quelques euros) à un proche pour éviter la radiation.
Inconvénient n°10 : le risque d'isolement
Dans l’immense majorité des cas, l’auto-entrepreneur travaille seul.
En effet :
il ne peut pas s'associer ;
il lui est difficile d'embaucher : du fait de l'impossibilité de déduire ses charges et des plafonds du statut auto-entrepreneur, il est généralement peu pertinent de recruter un salarié.
Si cette autonomie conviendra parfaitement à certains indépendants, d'autres pourront avoir du mal à gérer cette solitude.
C'est votre cas ? Une solution existe : vous tourner vers un espace de coworking afin de sortir de l'isolement. Vous pourrez y travailler au calme, tout en ayant la possibilité de discuter avec d'autres travailleurs indépendants, dans la même situation que vous. Par ailleurs, cela vous aidera à instaurer une frontière entre votre vie privée et votre vie professionnelle.
Enfin, quel que soit le lieu dans lequel vous travaillez, il est recommandé de profiter de votre temps libre pour voir du monde et vous changer les idées : sport, restaurant, sorties entre amis,...
Inconvénient n°11 : Certaines activités sont exclues du régime
Certaines activités sont exclues du statut auto-entrepreneur, et ne permettent donc pas de bénéficier de ses atouts.
des activités relevant de la TVA immobilière (marchand de biens, courtier en immobilier,...) ;
du commerce de véhicules neufs dans l'UE ;
des opérations effectuées sur les marchés financiers ;
de la location d'immeubles nus à usage professionnel ;
des activités artistiques ;
etc.
Bon à savoir : l'exercice de certaines activités nécessite des qualifications ou des diplômes bien spécifiques.
Vous devrez par ailleurs veiller à appliquer scrupuleusement les dispositions réglementaires qui prévalent en matière de normes techniques, de sécurité et d'hygiène.
Inconvénient n°12 : Certains assurances sont parfois obligatoires
Certains auto-entrepreneurs ont l’obligation de contracter une assurance responsabilité civile professionnelle (aussi connue sous le nom de “RC Pro”).
Celle-ci va assurer la prise en charge des dommages qu’ils pourraient causer à des tiers dans l’exercice de leur activité indépendante : blessures accidentelles, produit ayant affecté la santé d’un client,…
Sont notamment concernés par cette obligation les professionnels :
du bâtiment (ils doivent par exemple contracter une assurance décennale) ;
du droit ;
de santé ;
du tourisme ;
etc.
Pour en savoir plus sur les assurances professionnelles obligatoires, nous vous invitons à cliquer sur ce lien.
Notez que pouvez également être amené à contracter d'autres assurances, cette fois facultatives, afin de bénéficier d'une sécurité accrue :
pour couvrir votre responsabilité : une assurance protection juridique ;
pour assurer vos biens et votre activité : une assurance multirisque, une assurance auto professionnelle et/ou une assurance perte d'exploitation.
Inconvénient n°13 : Vous êtes chômeur ? Vos revenus d'auto-entrepreneur sont susceptibles de faire baisser le montant de votre allocation
Un autre inconvénient de l’auto-entreprise, si vous êtes chômeur : l’impact de vos revenus d’activité sur le montant de votre ARE.
Si vous avez lancé votre activité indépendante après la perte de votre emploi salarié, votre agence Pôle Emploi pourra réduire le montant de vos indemnités chômage. En effet, elle prendra en compte vos revenus d’auto-entrepreneur (c’est-à-dire votre chiffre d’affaires après abattement forfaitaire) afin de déterminer le montant de votre allocation mensuelle.
Elle utilisera la formule de calcul suivante :
ARE auto-entrepreneur = ARE initiale - 70% des revenus d'activité (CA après abattement)
Vous devrez déclarer tous les mois votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur à votre agence, qui vous versera une avance de :
80% de votre "nouvelle" ARE si vous êtes en mesure de transmettre chaque mois des justificatifs de votre CA ;
70% de votre ARE initiale sinon.
Vous n’obtiendrez l'éventuel reliquat qu'après avoir fourni une attestation de déclaration de vos revenus à l'URSSAF. Vous pourrez toutefois avoir à rembourser un trop-perçu.
Bon à savoir : Vous avez également la possibilité d'opter pour l'ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise). Vous recevrez ainsi, en deux versements, 45% du montant de vos droits restants à l'ARE. Vos revenus d'auto-entrepreneur n'auront aucun impact sur le montant de cette aide.
Inconvénient n°14 : vous devrez, dans certains cas, prospecter des clients
Contrairement à un salarié, l’auto-entrepreneur devra trouver des clients.
Mise en place d’un profil LinkedIn, d’un site internet, participation à des salons, networking,.. de nombreuses possibilités s’offrent à lui afin de faire connaître ses produits ou ses services.
Cette obligation ne concerne toutefois pas tous les auto-entrepreneurs. C’est notamment le cas de ceux qui rendent des services à travers des plateformes numériques (Deliveroo, Uber,…). En effet, celles-ci se chargeront de leur trouver des clients. Ils devront toutefois veiller à fournir un travail irréprochable s’ils souhaitent continuer à travailler avec ces plateformes.
Inconvénient n°15 : vous ne pouvez pas bénéficier de certaines aides
Dernier inconvénient du statut auto-entrepreneur : vous ne pourrez pas bénéficier de certaines aides.
les exonérations d’impôt pour les entreprises implantées en zones de revitalisation rurale (ZRR) ou en zones franches urbaines (ZFU) ;
l'exonération permanente de CFE (sauf si vous exercez certaines activités éligibles).
Le statut auto-entrepreneur est-il fait pour vous ? À qui s'adresse-t-il ? Notre avis en 2021
Le régime de la micro-entreprise est fait pour vous si...
Le statut auto-entrepreneur est-il adapté à votre projet ?
Il est probablement pertinent si vous souhaitez :
Tenter de prendre un tournant dans votre carrière, si votre emploi ne vous convient plus ;
Essayer de revenir sur le marché de l'emploi après une période d'inactivité, tout en continuant à bénéficier de toute ou partie de vos allocations chômage ;
Exercer une activité complémentaire afin d'arrondir vos fins de mois (salariés, étudiants, retraités, certains fonctionnaires,...) ;
"Tester" un projet d'entreprise – avec la perspective de créer une société en cas de réussite.
Plus spécifiquement, il est idéal si vous comptez exercer une activité :
qui ne nécessite pas (ou peu) d'investissements au démarrage ;
qui suppose des dépenses réduites pour pouvoir fonctionner efficacement ;
qui peut être exercée depuis chez vous, ou au domicile de vos clients (vous réduirez ainsi vos coûts) ;
pour laquelle la franchise de la TVA est avantageuse (c'est notamment le cas de si vous vous adressez principalement à des particuliers et que vos dépenses sont maîtrisées).
Le régime de la micro-entreprise n'est pas recommandé si...
Du fait de ses inconvénients, le statut auto-entrepreneur risque parfois d’être handicapant.
C’est notamment le cas si :
votre activité suppose des dépenses importantes : machines, marchandises, communication, assurances,...
vous risquez de dépasser rapidement les plafonds de chiffre d'affaires ;
vous prévoyez de recruter des salariés ;
vous souhaitez contracter un prêt bancaire ou lever des fonds.
Quelles sont les alternatives au statut auto-entrepreneur ?
Le statut d'auto-entrepreneur est loin d'être la seule structure juridique pour exercer une activité indépendante.
Afin de vous proposer des alternatives pertinentes, nous avons choisi de distinguer deux cas :
vous voulez lancer une petite activité indépendante ;
vous portez un "véritable" projet d'entreprise, plus ambitieux (mais sans doute plus risqué).
Vous souhaitez exercer une petite activité
Voici quelques alternatives au statut de la micro-entreprise pour lancer une petite activité :
le portage salarial : vous êtes salarié d'une société de portage, tout en conservant une grande autonomie. Vous pouvez ainsi éviter certains inconvénients du statut auto-entrepreneur (couverture sociale, plafonds,...), mais perdez le bénéfice de certains avantages (calcul avantageux des charges sociales, ACRE, cumul avec une allocation chômage,...) ;
les coopératives d'activité et d'emploi (CAE) : vous devenez "entrepreneur salarié" et bénéficiez d'un accompagnement, avant de pouvoir éventuellement créer votre société ;
le chèque emploi service universel (CESU) : il vous permet de réaliser des activités de services à la personne ;
les entreprises de travail à temps partagé (ETTP) : vous pouvez travailler pour plusieurs employeurs ;
une association loi de 1901 : une alternative parfois intéressante pour exercer votre activité.
Vous voulez lancer un projet plus ambitieux
Vous comptez lancer une activité de plus grande envergure ?
Vous serez peut-être amené à recruter du personnel ou à lever des fonds afin de soutenir vos ambitions.
Si c'est le cas, il est recommandé de vous tourner vers la création d'une "véritable" société.
Même si celle-ci suppose plusieurs inconvénients, dont notamment des obligations administratives comptables beaucoup plus lourdes, vous profiterez de certains avantages :
Vous pourrez obtenir plus facilement des prêts bancaires ;
Vous pourrez faire entrer des investisseurs à votre capital ;
Votre responsabilité sera limitée, puisqu'il existera une distinction entre votre société et votre patrimoine personnel ;
Vous pourrez revendre votre société si votre aventure entrepreneuriale est couronnée de succès.
Voici deux possibilités pour vous lancer :
une EURL, dont vous serez le gérant (travailleur non salarié)
une SASU, dont vous serez le président (dirigeant assimilé salarié)
Avantages et inconvénients de la micro-entreprise : questions fréquentes
Certains points abordés dans cet article restent encore obscurs ?
Voici nos réponses aux questions fréquemment posées au sujet des avantages et des inconvénients du statut auto-entrepreneur :
Quels sont les principaux avantages du statut auto-entrepreneur ?
Le statut auto-entrepreneur permet de bénéficier de nombreux avantages : formalités de création simplifiées, franchise de TVA au lancement de l'activité, obligations comptables et déclaratives allégées, cotisations sociales indexées sur le chiffre d'affaires, exonération de CFE la première année, option possible pour le versement forfaitaire libératoire,...
Quels sont les principaux inconvénients de la micro-entreprise ?
Dans certains cas, les caractéristiques du statut auto-entrepreneur pourront représenter des freins pour les porteurs de projet.
Voici les principaux inconvénients de la micro-entreprise : limite de chiffre d'affaires, couverture sociale limitée, impossibilité de déduire ses charges et de récupérer la TVA, validation de trimestres de retraite conditionnée au chiffre d'affaires, patrimoine personnel à risque, couverture sociale limitée,...
Comment sont calculées les cotisations sociales de l'auto-entrepreneur ?
Chaque mois ou chaque trimestre, vous devez déclarer votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur.
L'Urssaf va alors calculer vos cotisations sociales en appliquant un pourcentage à votre chiffre d'affaires :
12,8% de votre CA pour des activités d'achat-revente, de restauration et les prestations d'hébergement – à l'exception des activités de location de locaux d'habitations meublés (22% du CA) et de location d'habitations meublées de tourisme (6%) ;
22% de votre CA pour des prestations de services artisanales ou commerciales (BIC) ou des activités (libérales ou non) relevant des BNC.
Ainsi, vos dépenses réelles ne seront jamais prises en compte pour déterminer le montant de ces cotisations.
L'auto-entrepreneur peut-il déduire ses charges ?
Non – et cette impossibilité constituera d'ailleurs, dans certains cas, un inconvénient important.
L'auto-entrepreneur ne peut pas déduire ses charges de son chiffre d'affaires (stock, machines, outils, abonnements, frais de restauration et déplacement,...).
En contrepartie, il bénéficie d'un abattement fiscal forfaitaire pour le calcul de ses impôts (de 71, 50 ou 34%) ainsi que de taux de cotisations sociales réduits (12,8 ou 22%).
Quelles sont les alternatives au statut auto-entrepreneur ?
Les inconvénients de la micro-entreprise vous semblent handicapants pour lancer votre activité ?
Pas de panique ! Il existe de nombreuses alternatives au statut auto-entrepreneur :
pour exercer une petite activité indépendante : le portage salarial, le chèque emploi service universel, les coopératives d'activité et d'emploi,...
pour exercer une activité plus ambitieuse : la SARL, l'EURL, la SASU, la SAS...
Conclusion
Voilà, c'est terminé pour cet article consacré aux 15 principaux avantages et inconvénients du statut auto-entrepreneur.
Comme nous l'avons vu, ce statut, lancé pour encourager la création d'entreprise, se caractérise par sa simplicité, sa souplesse et ses allègements administratifs. Des atouts qui pourront toutefois devenir des défauts si votre activité nécessite des investissements importants, l'embauche de personnel, l'entrée d'associés,…
Ainsi, le statut auto-entrepreneur est particulièrement intéressant pour lancer une petite activité indépendante sans prendre de risques financiers. Vous pourrez proposer des services à des particuliers ou à des entreprises, en toute autonomie.
Il peut également être pertinent si vous souhaitez travailler sur un projet d'entreprise plus ambitieux – avant de basculer vers un autre statut juridique si votre aventure rencontre le succès.
(4) : BOFiP-Impôts - BOI-IF-CFE-20-20-40-10 : IF - Cotisation foncière des entreprises - Détermination de la base d'imposition - Cotisation minimum - Règles générales
Et vous, que pensez-vous du statut auto-entrepreneur et de ses nombreux atouts ? Avez-vous d'autres avantages ou inconvénients de la micro-entreprise à nous suggérer ?
N'hésitez pas à vous manifester dans l'espace commentaires ci-dessous !
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