Impôts et fiscalité de l'auto-entrepreneur

Quels impôts pour l’Auto-Entrepreneur ? Fiscalité, taxes, déclaration,…

Quel impôt pour l'auto-entrepreneur en 2020/2021 ? Quelles taxes ? Quelles sont les règles qui encadrent sa fiscalité ? Comment effectuer sa déclaration d'impôts ? Le dispositif du prélèvement à la source s'applique-t-il à son imposition ?

Idéal pour lancer rapidement une activité indépendante, le régime de la micro-entreprise est apprécié pour sa simplicité et ses obligations déclaratives allégées. Mais ce n'est pas tout : la fiscalité de l'auto-entrepreneur est bien souvent avantageuse, grâce à un mode de calcul de l'impôt sur le revenu favorable aux activités nécessitant peu de dépenses.

La question des taxes en micro-entreprise est toutefois relativement complexe. En effet, il vous faudra choisir entre deux modes d'imposition : le régime "classique" et le versement libératoire. Et un mauvais choix pourrait vous priver d'économies fiscales non négligeables !

Comme nous le verrons, l'auto-entrepreneur devra également faire face à d'autres charges fiscales : cotisation foncière des entreprises, taxe pour frais de chambres consulaires, TVA à partir de certains seuils de CA,...

Dans cet article, nous vous présenterons en détail tout ce que vous devez savoir sur le régime fiscal de la micro-entreprise. Nous tenterons notamment de répondre aux questions suivantes :

  • Comment sont imposés les revenus de l'auto-entrepreneur en 2021 ?
  • Qu'est-ce que le régime micro-fiscal ?
  • Comment le prélèvement à la source s'applique-t-il en micro-entreprise ?
  • Qu'est-ce que le Versement Forfaitaire Libératoire (VFL) ? Est-il toujours avantageux ?
  • Comment l'auto-entrepreneur doit-il remplir sa déclaration de revenus complémentaire des professions non salariées (formulaire 2042-C-PRO) ? Quelles sont les nouveautés en termes de fiscalité pour les revenus de 2020 ?
  • Quelles sont les autres taxes à payer en micro-entreprise ?

Nous vous indiquerons également la marche à suivre pour réaliser une simulation d'impôt sur le revenu.

C'est parti pour ce guide complet consacré à la fiscalité de l'auto-entrepreneur !

📌 Bon à savoir : en 2016, l'auto-entreprise a été renommée "micro-entreprise". Ces termes, qui désignent exactement le même régime, sont tous deux couramment utilisés.

Fiscalité de la micro-entreprise : comment sont imposés les revenus de l'auto-entrepreneur en 2021 ?

Les principes de la fiscalité en micro-entreprise

Taxes auto-entrepreneurL’auto-entreprise est une forme particulière d’entreprise individuelle, qui suppose certaines spécificités.

Ce régime repose sur plusieurs principes clés :

➡️ Un calcul fiscal simplifié

➡️ L' impossibilité de déduire ses frais réels

➡️ L'absence d'impôt sur les sociétés (IS)

➡️ Une franchise de TVA : l'auto-entrepreneur débute son activité sans avoir à facturer la TVA (mais sans pouvoir la récupérer)

➡️ Le statut auto-entrepreneur suppose de ne pas dépasser certains plafonds de CA

Quel impôt pour l'auto-entrepreneur ? Le choix entre deux régimes fiscaux

 Choix fiscaux auto-entrepreneurEn tant qu’auto-entrepreneur générant un chiffre d’affaires, vous allez être redevable d’un impôt sur le revenu.

Pour le calcul et le règlement de cet impôt, deux choix s’offrent à vous :

➡️ Le régime fiscal de la micro-entreprise (ou régime micro-fiscal) :

➡️ L'option pour le versement forfaitaire libératoire

Nous aborderons plus en détails les caractéristiques de ces deux modes d'imposition dans la suite de l'article.

Le régime "classique" de la micro-entreprise : le régime micro-fiscal

Régime micro-fiscal : un régime d'imposition simplifié, qui ne prend en compte que votre CA

SimplicitéIl s’agit sans doute de l’un des principaux avantages du statut auto-entrepreneur : la possibilité de bénéficier du régime fiscal de l’auto-entreprise (aussi appelé régime micro-fiscal).

Sauf décision contraire, vous y serez soumis dès la création de votre activité. On dit que ce régime s’applique de plein droit.

Le fonctionnement est simple :

Les bénéfices générés par votre micro-entreprise (autrement dit, votre chiffre d’affaires après abattement) seront imposés au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Ils relèveront de l’un des deux régimes suivants :

  • Le régime micro-BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) si vous exercez une activité de prestation de service commerciale ou artisanale ;
  • Le régime micro-BNC (Bénéfices Non Commerciaux) si vous exercez une activité libérale ou une activité de prestation de services relevant des BNC.

Comment l'auto-entrepreneur déclare-t-il ses revenus ?

La procédure est extrêmement simple.

Tous les ans, entre avril et juin, en plus de la déclaration "classique" 2042, vous devrez remplir un formulaire annexe : il s'agit de la déclaration de revenus complémentaire des professions non salariées (formulaire n°2042-C PRO).

Vous vous contenterez d'y indiquer le montant de chiffre d'affaires hors taxes encaissé au cours de l'année, dans la catégorie "micro-BIC" ou "micro-BNC".

Parallèlement, vous transmettrez tous les mois ou tous les trimestres (selon l'option choisie) vos déclarations d'auto-entrepreneur à l'Urssaf. Ceci lui permettra de calculer le montant de vos cotisations et contributions sociales.

📌 Bon à savoir : vous recevrez chaque année, entre mars et avril, une attestation fiscale délivrée par l'URSSAF. Vous y retrouverez le montant de CA que vous avez déclaré au cours de l'année précédente.

Calcul du revenu imposable : qu'est-ce que l'abattement fiscal pour frais professionnels ?

Abattement fiscal forfaitaire en micro-entrepriseVous êtes auto-entrepreneur ? Contrairement à un salarié, vous ne disposez pas de fiche de paie.

Ainsi, si vous avez par exemple généré 20 000 € de CA au cours de l’année, les services fiscaux savent bien que vous ne vous êtes pas tout mis dans la poche : votre activité suppose nécessairement des frais.

Mais alors, comment l’administration va-t-elle déterminer votre revenu imposable ?

Elle va procéder à un calcul simplifié.

Plutôt que de prendre en compte vos dépenses réelles, elle va appliquer à votre chiffre d’affaires un abattement fixé à l’avance, dit “forfaitaire”. Cette déduction est censée être représentative de l’ensemble de vos dépenses professionnelles.

📌 Bon à savoir : vous devez indiquer votre chiffre d'affaires brut sur votre déclaration. L'administration fiscale appliquera elle-même l'abattement.

Le taux de cet abattement va dépendre de la nature de l'activité que vous exercez :

  • 71% pour des activités de vente et de fourniture de prestations d'hébergement (chambre d'hôtes, meublés de tourisme ou hôtels) ;
  • 50% pour des prestations de services commerciales et artisanales, ainsi que la location d'habitation meublée ;
  • 34% pour les activités libérales et les autres prestations de services relevant des BNC.

📌 Bon à savoir : Quelle que soit la nature de votre activité et le montant de votre chiffre d'affaires, vous pouvez bénéficier d'un abattement minimum de 305 €.

Le résultat ainsi obtenu sera ajouté aux autres revenus de votre foyer fiscal. C'est ce qui permettra au fisc de calculer votre revenu brut global.

Ce dernier sera ensuite soumis au barème progressif par tranches de l'impôt sur le revenu.

📌 Bon à savoir : On parle de barème progressif, car le taux d'imposition augmente avec vos revenus. Ainsi, plus vos revenus sont élevés, plus votre taux d'imposition est élevé.

🔎 Exemple d'application d'un abattement auto-entrepreneur

💼 Vous exercez différentes activités, adossées à des taux d'abattement différents ?

Déduction des charges : impossible en micro-entreprise

ImpossibleDans la mesure où vous bénéficiez déjà d’un abattement forfaitaire, vous n’avez pas la possibilité de déduire vos charges réelles de votre chiffre d’affaires. Vous ne pouvez pas non plus amortir vos achats.

Il vous sera donc impossible de déduire :

  • vos achats de matériel et de marchandises ;
  • vos dépenses marketing ;
  • vos cotisations sociales ;
  • la location d'un local ;
  • vos frais de transport / de port ;
  • etc.

Enfin, vous n'avez pas la possibilité d'imputer un éventuel déficit sur le revenu global de votre foyer fiscal.

❓ Vous pensez que l'abattement forfaitaire risque de vous "pénaliser", car votre activité suppose des frais importants ?

Comment est calculé l'impôt dû par l'auto-entrepreneur ? 

Intéressons-nous aux différentes étapes que va suivre l'administration fiscale pour calculer le montant de votre impôt sur le revenu.

📌 Ces étapes ne vous intéressent pas, et vous aimeriez seulement connaître le montant de votre impôt sur le revenu en fonction de votre CA d'auto-entrepreneur et de vos autres revenus ?

N'hésitez pas à utiliser ce simulateur proposé par le site impots.gouv.fr (calcul de l'impôt 2020 sur les revenus 2019)

☑️ 1ère étape : détermination de votre revenu net imposable

☑️ 2ème étape : calcul de votre quotient familial d'auto-entrepreneur (revenu net imposable divisé par le nombre de parts du foyer fiscal)

☑️ 3ème étape : détermination de votre impôt brut en appliquant le barème progressif et en multipliant le résultat par le nombre de parts

☑️ 4ème étape : calcul de votre impôt net (plafonnement du quotient familial)

🔎 Simulation impôt auto-entrepreneur : calcul de l'impôt 2021 sur les revenus de 2020 d'un auto-entrepreneur marié, avec un enfant

Le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu des auto-entrepreneurs

📌 Bon à savoir : Vous n'êtes pas concerné par le prélèvement à la source si vous avez opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu.

Un système d'acomptes

Prélèvement à la sourceEntré en vigueur le 1er janvier 2019, le prélèvement à la source ne concerne pas que les salariés : il s’applique également aux auto-entrepreneurs n’ayant pas opté pour le versement fiscal libératoire (5).

Vous êtes concerné ? Vous allez ainsi devoir régler vos impôts de travailleur indépendant sous forme d’acomptes. Ceux-ci seront prélevés tout au long de l’année sur votre compte bancaire d’auto-entrepreneur.

Des retenues seront effectuées les 15 du mois, à une fréquence mensuelle ou trimestrielle. Le premier prélèvement aura lieu le 15 janvier (ou le 15 février si vous avez opté pour un prélèvement trimestriel).

📌 Bon à savoir : le prélèvement à la source n'a aucune incidence sur le mode de calcul de votre impôt. Il n'impacte que la manière dont cet impôt sera payé.


Vos revenus continueront d'être soumis au barème d'imposition de l'impôt sur le revenu. Par ailleurs, vous pourrez toujours bénéficier de crédits d'impôt et de déductions fiscales (dons à des associations, aide à domicile,...).


Notez que le dispositif du prélèvement à la source ne vous dispense pas de déclarer chaque année le chiffre d'affaires de votre micro-entreprise (à travers le formulaire 2042-C-PRO), mais également l'ensemble des autres revenus de votre foyer fiscal.

Pourquoi des acomptes ?

Contrairement aux salariés ou aux retraités, l'auto-entrepreneur n'a pas de tiers payeur. De ce fait, aucun organisme n'est en mesure de procéder à une retenue à la source de l'impôt dû.

C'est la raison pour laquelle il va devoir régler lui-même ses impôts de travailleur indépendant à l'administration fiscale, à travers le versement d'acomptes.

👔 Je suis à la fois auto-entrepreneur et salarié : comment ça se passe ?

Comment les acomptes de l'auto-entrepreneur sont-ils calculés ?

Calcul des acomptes de l'auto-entrepreneurSuite à votre déclaration annuelle de revenus, les services fiscaux vont déterminer votre taux personnalisé.

Celui-ci va dépendre :

  • des revenus indiqués dans votre dernière déclaration ;
  • de la composition de votre foyer fiscal.

Ce taux unique va s'appliquer à l'ensemble de vos revenus.

Il va notamment permettre de déterminer le montant des acomptes à verser pour le paiement de vos d'impôts d'auto-entrepreneur, mais également pour tous vos éventuels revenus non-liés à un tiers collecteur (revenus fonciers, pensions alimentaires,...).

🔎 D'autres possibilités : le taux neutre et le taux individualisé

📌 Bon à savoir : Le calcul de ces acomptes s’appuie sur des revenus passés ou estimés. Par conséquent, vos versements ne seront pas définitifs : ils feront l'objet, dès la prise en compte de votre nouvelle déclaration de revenus, d'une régularisation.

Des acomptes réactualisés tous les ans

Réactualisation annuelleAfin de déterminer votre taux personnalisé et vos acomptes, les services fiscaux vont s’appuyer, au début de l’année N, sur votre dernier chiffre d’affaires déclaré. Mentionné dans votre dernière déclaration, il s’agit de votre chiffre d’affaires de l’année N-2.

Chaque année, entre avril et juin, vous transmettez une nouvelle déclaration de revenus, dans laquelle vous déclarez vos revenus de l’année N-1

L’administration s’en servira, dès le mois de septembre suivant, pour recalculer votre taux personnalisé et vos acomptes.

Ainsi, en 2021 :

  • De janvier à août, votre taux sera celui calculé selon vos revenus 2019
  • De septembre à décembre, ce taux sera réajusté (tout comme vos mensualités) en fonction de vos revenus générés en 2020, déclarés au printemps 2021

🔎 Exemple

Première année d'activité : quels impôts pour l'auto-entrepreneur ?

Première annéeIl existe un décalage important entre vos revenus d’auto-entrepreneur et l’évolution de vos acomptes – un décalage qui pourrait vous être particulièrement préjudiciable si vous venez de lancer votre activité.

La raison est simple :

Par défaut, vous ne paierez pas d’impôts au titre de votre activité indépendante lors de l’année de création de votre auto-entreprise (année N). En effet, l’administration fiscale ne disposera d’aucune référence concernant vos revenus de travailleur indépendant.

Votre nouveau taux d’imposition (et donc vos mensualités) ne seront appliqués qu’en septembre de l’année N+1, après prise en compte de votre déclaration du printemps N+1.

Vous devrez donc verser, entre septembre et décembre de l’année N+1, la totalité des impôts liés à vos revenus d’auto-entrepreneur de l’année N.

De fait, plusieurs choix s’offrent à vous :

➡️ Attendre le mois de septembre de l'année suivante

➡️ Commencer à verser des acomptes avant votre première déclaration de revenus

➡️ Opter pour le versement libératoire

📌 Bon à savoir : si votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur varie de manière importante, sachez que vous avez la possibilité de demander, en cours d'année, une modification de vos acomptes.

Option fiscale alternative : le versement forfaitaire libératoire (VFL)

📌 Bon à savoir : Le dispositif du prélèvement à la source ne vous concerne plus (en tant qu'auto-entrepreneur) si vous optez pour le versement forfaitaire libératoire.

Une fiscalité qui colle au plus près à votre activité

Versement fiscal libératoireEn tant qu’auto-entrepreneur, vous avez la possibilité, sous certaines conditions, de bénéficier d’un autre dispositif pour payer votre impôt sur le revenu.

Il s’agit du versement forfaitaire libératoire – aussi appelé “prélèvement forfaitaire libératoire” ou “versement fiscal libératoire”.

À chaque déclaration de chiffre d’affaires (tous les mois ou tous les trimestres, selon la périodicité choisie), vous paierez non seulement vos cotisations sociales, mais également votre impôt d’auto-entrepreneur.

Ainsi, ce mode de prélèvement va vous permettre de remplir définitivement, en un unique versement, l’ensemble de vos obligations sociales et fiscales d’auto-entrepreneur.

📌 Bon à savoir : On dit que ce versement est libératoire car vos revenus d'auto-entrepreneur ne seront pas à nouveau imposés lorsque vous établirez votre déclaration d'impôts annuelle.


Ainsi, plutôt que de payer vos impôts d'auto-entrepreneur avec un décalage, le VFL vous permet de les régler quasi-immédiatement, au fur et à mesure de vos encaissements. Vous limiterez le risque de problèmes de trésorerie, grâce à une fiscalité qui s'adaptera rapidement à l'évolution de votre chiffre d'affaires.

Un autre mode de calcul

Calcul de la fiscalitéEn choisissant cette option, votre impôt d’auto-entrepreneur sera calculé de manière différente.

En plus des taux de cotisations sociales, l’Urssaf appliquera un taux supplémentaire fixe à votre chiffre d’affaires ou à vos recettes. Ce taux dépendra de la nature de l’activité que vous exercez.

Ainsi, la composition de votre foyer fiscal et vos autres revenus n’auront aucune influence sur le montant de votre impôt d’auto-entrepreneur.

⚠️ Attention : Afin d'éviter un double prélèvement, nous vous recommandons de vous rendre sur votre espace particulier impots.gouv.fr. Vous cliquerez sur "gérer mon prélèvement à la source", puis sur "gérer vos acomptes", et enfin sur "supprimer".

Même en optant pour le versement libératoire, vous devrez fournir chaque année une déclaration de revenus : 2042, mais aussi 2042-C-PRO.

Sur cette dernière, vous indiquerez votre CA d'auto-entrepreneur dans le cadre "Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu".

⚠️ Attention : Même s'il ne sera pas à nouveau imposé, votre revenu d'auto-entrepreneur pourra avoir un impact sur la fiscalité appliquée à vos autres revenus. En effet, il permettra de déterminer :

  • le revenu fiscal de référence de votre foyer ;
  • le taux d'imposition appliqué aux autres revenus de votre foyer.

Dès lors, si vous ou votre conjoint disposez d'autres sources de revenus, votre CA d'auto-entrepreneur risque d'accroître le taux d'imposition auquel celles-ci seront soumises.

📌 Bon à savoir : Si vous ne générez pas de chiffre d'affaires pendant une période déclarative (1 mois ou 1 trimestre), vous n'aurez aucun impôt à payer au titre du versement forfaitaire libératoire.

Versement libératoire de l'auto-entrepreneur : quels taux d'imposition ?

TauxL’administration fiscale va prélever un pourcentage sur le CA ou les recettes hors taxes encaissées par votre auto-entreprise.

Il s’agit de l’un des taux fixes suivants (6) :

  • 1% pour des activités de vente et de fourniture de prestations d'hébergement (chambre d'hôtes, meublés de tourisme ou hôtels) – sauf pour la location de locaux d'habitation meublée ;
  • 1,7% pour les prestations de services commerciales et artisanales, ainsi que la location d'habitation meublée ;
  • 2,2 % du chiffre d’affaires pour les activités libérales et les autres prestations de services relevant des BNC.

📌 Bon à savoir : Si vous exercez des activités relevant de catégories différentes, chaque portion de chiffre d'affaires sera imposée à un taux différent.

Quelles conditions remplir pour bénéficier du versement libératoire ?

ConditionsVous êtes auto-entrepreneur, et vous aimeriez bénéficier du versement libératoire de l’impôt ?

Vous devez respecter les deux conditions suivantes (7) :

1️⃣ Première condition : les revenus de votre foyer fiscal en N-2 doivent être inférieurs à 27 519 € par part de quotient familial

2️⃣ Deuxième condition : votre CA de l'année N-1 ne doit pas avoir dépassé certains plafonds

📌 Bon à savoir : vous ne pourrez pas rester rattaché au foyer fiscal de vos parents si vous souhaitez opter pour le versement libératoire.

🤔 Je ne remplis pas/plus les conditions pour bénéficier du VFL. Que puis-je faire ?

Comment souscrire au versement libératoire ?

Option versement forfaitaire libératoireVous souhaitez opter pour le versement libératoire ? Il vous suffit d’adresser une demande d’adhésion à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI) ou à l’Urssaf si vous exercez une activité libérale.

Pour bénéficier de ce dispositif dès l’année suivante, votre demande devra être adressée au plus tard le 30 septembre (6). La date est identique pou dénoncer l’option : vous relèverez à nouveau régime micro-fiscal dès l’année suivante.

Notez que si vous venez de créer votre auto-entreprise, vous devrez exercer cette option au plus tard le dernier jour du 3e mois qui suit le début de votre activité. Son application sera alors immédiate.

Exemple : <img  alt=” /> Sébastien a lancé son auto-entreprise en février 2020. Il pourra opter pour le VFL au plus tard le le 31 mai 2019.

🔎 Exemple : 👨 Sébastien a lancé son auto-entreprise en février 2020. Il pourra opter pour le VFL au plus tard le 31 mai 2020, et bénéficiera alors d'une application immédiate.

S'il transmet sa demande entre le 1er juin 2020 et le 30 septembre 2020, alors sa demande ne sera prise en compte qu'à partir du 1er janvier 2021.

📌 Bon à savoir : Vous aurez ensuite la possibilité, tout au long de la vie de votre micro-entreprise, de révoquer cette option. Vous devez le faire avant le 30 septembre pour une application dès le début de l'année suivante. Vous serez alors soumis régime fiscal de la micro-entreprise.


Notez que cette sortie sera automatique si vous décidez d'abandonner le statut d'auto-entrepreneur, ou si vous quittez ce régime suite à un dépassement des seuils de CA pendant deux années consécutives.

Risque de dépassement du seuil : comment conserver le bénéfice du versement forfaitaire libératoire ?

dépassement seuilAfin de pouvoir continuer à bénéficier du versement libératoire, vous devrez surveiller étroitement les variations de votre revenu imposable.

La règle est simple : si votre revenu fiscal de référence reste inférieur au seuil (27 519 €) au cours de l’année N, vous gardez la possibilité de bénéficier du VFL au cours de l’année N+2.

Vous êtes sur le point de dépasser le seuil en fin d’année ? Voici ce que vous pouvez faire pour minorer votre chiffre d’affaires :

  • Attendre le début de l'année suivante pour facturer certaines prestations ;
  • Contacter certains clients en leur demandant d'attendre le début de l'année suivante pour régler votre facture ;
  • Facturer une partie de vos prestations à travers une société de portage, qui sera susceptible de vous rémunérer à partir de l'année suivante.

🔎 Exemple

Régime micro-fiscal ou prélèvement forfaitaire libératoire : comment choisir ?

Choix entre imposition classique et versement fiscal libératoireVous êtes auto-entrepreneur ?

En résumé, deux choix s’offrent à vous en matière de fiscalité :

  • Soit vous choisissez le régime "classique" : votre chiffre d'affaires après abattement sera ajouté à vos autres revenus imposables, pour votre déclaration d'impôt sur le revenu de l'année suivante. Il sera imposé selon les différentes tranches d'imposition du barème  (0%, 11%, 30%,...). Avec le prélèvement à la source, vous verserez des acomptes, chaque mois ou chaque trimestre ;
  • Soit vous optez pour le versement libératoire : les services fiscaux prélèveront 1%, 1,7% ou 2,2% directement sur votre chiffre d'affaires. Ce prélèvement aura lieu à la suite de votre déclaration d'auto-entrepreneur, tous les mois ou tous les trimestres. Vous ne paierez ensuite plus d'impôt sur ces revenus. Ceux-ci pourront toutefois avoir un impact sur la fiscalité appliquée à vos autres revenus.

📌 Bon à savoir : dans les deux cas, vous vous acquitterez de votre impôt tous les mois ou tous les trimestres.


Cependant, le calcul diffère :

  • Avec le régime classique, des acomptes sont calculés en fonction de votre dernière déclaration de revenus. Il peut donc y avoir un décalage : vous devez mettre suffisamment de côté pour payer vos acomptes afin d'être en mesure de faire face à une baisse brusque de votre CA. Vous aurez toutefois la possibilité de moduler ces acomptes ;
  • Avec le VFL, votre imposition colle au plus près à votre activité. Vos versements correspondent au chiffre d'affaires indiqué dans votre dernière déclaration mensuelle ou trimestrielle. Vous évitez ainsi les décalages de trésorerie.

À première vue, le versement fiscal libératoire semble représenter la solution la plus avantageuse :

  • Les taux sont faibles : entre 1 et 2,2% de votre chiffre d'affaires ;
  • C'est plus simple : vous vous acquittez en un seul versement de la quasi-totalité de vos obligations sociales et fiscales d'auto-entrepreneur ;
  • Vous réglez votre impôt au fur et à mesure de l'encaissement de votre chiffre d'affaires.

Pourtant, il ne s'agit pas nécessairement du choix le plus judicieux : le régime classique reste, dans de nombreux cas, plus intéressant.

Mais alors, quel régime d'imposition choisir ?

Il n'existe pas de réponse tranchée. La solution la plus optimale d'un point de vue de fiscal va dépendre :

  • de votre situation familiale (marié ou non, avec ou sans enfants) ;
  • de votre chiffre d'affaires ;
  • de vos autres sources de revenus.

📌 Bon à savoir : si vous avez opté pour le versement libératoire, vos paiements seront définitifs.


Ainsi même s'il s'avère, en fin d'année, que vous n'êtes pas imposable, vous ne pourrez pas vous faire rembourser les sommes versées tout au long de l'année au titre de ce dispositif.


Notez que vous serez imposé même si vos revenus d'auto-entrepreneur sont très faibles.

Commençons par nous intéresser à la situation la plus simple : celle d'un auto-entrepreneur célibataire et sans enfant, qui a pour seuls revenus ceux issus de son activité d'auto-entrepreneur.

Le cas d'un célibataire sans enfant, qui ne dispose pas d'autres sources de revenus

a. Chiffre d'affaires auto-entrepreneur faible : mieux vaut opter pour le régime classique

Auto-entrepreneur célibataireAvec le versement libératoire, vous êtes imposé dès le premier euro de chiffre d’affaires encaissé.

Or vous n’étiez peut-être pas, du fait de vos revenus modestes, imposable si vous aviez opté pour le régime classique. 

En effet, le plafond d’imposition 2020 s’élève à 15 303 € par part de quotient familial. En dessous de ce seuil, vous êtes exonérés d’impôt (après application de la décote et en prenant en compte le seuil de mise en recouvrement de l’impôt).

🔎 Seuil de non imposition en 2020, en fonction de la composition de votre foyer fiscal

Ce montant correspond, pour un auto-entrepreneur célibataire et sans enfant, après prise en compte de l'abattement forfaitaire de la micro-entreprise, à un CA annuel inférieur à :

  • 52 769 € (15 303 € / (100% - 71%)) pour une activité de vente de marchandises ;
  • 30 606 € (15 303 € / (100% - 50%)) € pour une activité de prestations de services relevant des BIC ;
  • 23 186 €  (15 303 € / (100% - 34%) pour une activité libérale ou une activité de prestations de services relevant des BNC.

📌 Vous n'exercez pas d'autre activité en parallèle de votre activité d'auto-entrepreneur ? Afin de connaître le plafond de chiffre d'affaires qui vous permet de ne pas payer d'impôt, il vous suffit de reprendre nos calculs en remplaçant 15 303 € par votre seuil de non-imposition.

Si vous anticipez un chiffre d'affaires inférieur à ces seuils, le choix est simple : mieux vaut, a priori, ne pas opter pour le versement libératoire !

Le régime classique reste également plus intéressant si vous dépassez ces seuils de quelques milliers d'euros. Il va vous permettre de bénéficier :

  • d'un abattement forfaitaire (de 71, 50 ou 34%) avant d'être ajouté à votre revenu imposable ;
  • d'une première tranche à 0% pour vos 10 064 premiers euros de revenus (CA après abattement).

🔎 Exemple : auto-entrepreneur célibataire avec des revenus modestes : le régime classique est plus intéressant

📌 En conclusion : si vous êtes célibataire sans enfant, que votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur est modeste et que vous ne générez pas (ou peu) d'autres types de revenus, mieux vaut a priori ne pas prendre l'option du versement libératoire forfaitaire.


Cela suppose toutefois d'anticiper correctement son chiffre d'affaires de l'année – ce qui est souvent loin d'être évident.


Comme nous allons le voir, le versement libératoire peut malgré tout, dans certains cas, constituer un choix judicieux.

b. Chiffre d'affaires auto-entrepreneur important : le versement fiscal est plus intéressant

Si votre CA est important, il devient plus intéressant d'opter pour le versement fiscal libératoire.

En effet, vous éviterez ainsi de "subir" de plein fouet les deuxième et troisième tranche d'imposition (11 et 30%) – et ce même si vous bénéficiez d'un abattement.

📌 Bon à savoir : gardez bien en tête le fait que vous ne pourrez plus bénéficier du versement libératoire si les revenus de votre foyer fiscal deviennent trop importants.

🔎 Exemple : auto-entrepreneur célibataire avec des revenus élevés : l'option pour le VFL est plus judicieuse

c. À partir de quel chiffre d'affaires faut-il opter pour le VFL ?

Puisque nous supposons que vous êtes célibataire et n'avez pas d'autres sources de revenus, une seule et unique variable entre en jeu : vos revenus d'auto-entrepreneur.

D'après nos calculs, il est intéressant d'opter pour le VFL en 2021 lorsque vos revenus d'auto-entrepreneur (CA après abattement) dépassent le seuil des 14 500 € annuels. Ce point mort correspond à environ 500 € d'impôt.

Ce seuil va correspondre à un chiffre d'affaires différent selon la nature de l'activité que vous exercez :

Seuils de CA à partir desquels il devient intéressant d'opter pour le VFL en 2021
(auto-entrepreneur célibataire sans autres sources de revenus)

Nature de votre activité

Votre chiffre d'affaires HT annuel

Choix optimal

CA maximal pour bénéficier du VFL en N+2 (27 519 € de revenus), CA de 2018

Vente de marchandises

CA < 50 000 €

Régime micro-fiscal

94 893 €

CA > 50 000 €

VFL

Prestations de services BIC

CA < 29 000 €

Régime micro-fiscal

55 038 €

CA > 29 000 €

VFL

Prestations de services BNC

CA < 22 000 €

Régime micro-fiscal

41 696 €

CA > 22 000 €

VFL

Comme indiqué dans ce tableau, vous ne devrez pas dépasser un CA maximal (qui correspond à un revenu annuel de 27 519 €) afin de pouvoir continuer à bénéficier de ce dispositif en N+2.

Vous êtes marié/pacsé 👰, vous avez des enfants  👨‍👧‍👦  et/ou disposez d'autres sources de revenus 💶 : c'est plus compliqué

Auto-entrepreneur marié, avec des enfantsLe choix est plus compliqué si vous êtes marié, que vous avez des enfants et/ou que votre foyer fiscal génère d’autres revenus.

Il peut s’agir de vos autres sources de revenus personnelles : pension de retraite, allocation chômage, salaire,…

Mais cela peut également concerner les revenus de votre conjoint ou de vos enfants.

Car même si le versement fiscal est “libératoire”, il va avoir un impact fiscal sur les autres revenus de votre foyer.

En effet, même s’ils ne feront pas l’objet d’une seconde imposition, vos revenus d’auto-entrepreneur vont être réintégrés fictivement dans votre revenu imposable afin de calculer le taux effectif appliqué à ces autres revenus. Vos revenus d’indépendant vont ainsi venir “manger” les premières tranches du barème.

🤔 VFL ou régime classique ? Exemple de calcul pour un auto-entrepreneur salarié

 Je pense pouvoir anticiper mon chiffre d'affaires et mes autres revenus : comment savoir quel régime est le plus avantageux en fonction de ma situation ?

Vous pensez être en mesure d'anticiper vos revenus d'auto-entrepreneur, mais également vos éventuelles sources de revenus complémentaires ?

Voici la marche à suivre afin de connaître, grâce à des simulations, le choix le plus avantageux.

💶 Estimez votre imposition si vous releviez du régime micro-fiscal

💸 Puis calculez votre imposition si vous optiez pour le VFL

📊 Enfin, comparez ces deux montants

Notre conseil : dans le doute, optez pour le versement libératoire afin de jouer la sécurité

Sécurité financièreVous n’avez pas suffisamment de visibilité pour anticiper votre CA d’auto-entrepreneur (et éventuellement les autres revenus de votre foyer fiscal) ? Malgré vos simulations, vous ne savez pas quoi choisir et vous avez peur de vous tromper ?

Alors mieux vaut opter pour le versement fiscal libératoire.

La raison est la suivante :

  • Si vous avez opté pour le VFL alors qu'il aurait mieux valu choisir le régime normal, ce n'est pas excessivement grave : cette erreur ne vous coûtera, au maximum, "que" quelques centaines d'euros.
  • À l’inverse, si vous avez choisi le régime normal alors que le VFL était plus intéressant, cela peut vous coûter beaucoup plus cher.

➡️ Si vous avez la moindre hésitation, mieux vaut choisir le VFL. En effet, l'imposition supplémentaire à supporter sera bien plus faible si vous vous "trompiez" en choisissant le VFL qu'elle ne le serait si vous vous "trompiez" en optant pour le régime classique.

Comment remplir sa déclaration d'impôt auto-entrepreneur (formulaire 2042-C-PRO) en 2020 ?

Remplir déclaration d'impôt auto-entrepreneurChaque année, comme tout contribuable, vous allez devoir déclarer les revenus de votre foyer fiscal en remplissant le formulaire 2042.

En tant que travailleur indépendant, vous devrez également remplir le formulaire 2042-C-PRO “Déclaration de revenus complémentaire des professions non salariées”.

Mais comment s’y prendre ?

📌 Bon à savoir : Vous devez désormais impérativement effectuer votre déclaration de revenus en ligne.


Dans certains cas (vous êtes une personne âgée, vous êtes en situation de dépendance, vous résidez dans une "zone blanche"...), vous avez toutefois la possibilité d'envoyer une déclaration papier.


Vous pouvez accéder aux formulaires 2042 et 2042-C-PRO en cliquant sur ce lien.

Identification de l'auto-entrepreneur

Dans le cadre "Identification des personnes exerçant une activité non-salariée", vous devrez préciser certaines informations :

  • Votre nom et votre prénom ;
  • L'adresse à laquelle est domiciliée votre auto-entreprise ;
  • Son numéro SIRET ;
  • La nature des revenus que vous avez perçus au cours de l'année (BA, BIC et/ou BNC).
Informations générales micro-entreprise déclaration 2042-C-Pro

Vous devrez également préciser le nombre de mois d'activité de votre auto-entreprise si celle-ci été créée ou radiée en cours d'année.

➡️ Cas n°1 : Vous n'avez pas opté pour le versement libératoire de l'impôt (vous relevez donc du régime fiscal de la micro-entreprise)

Vous n'avez pas opté pour le versement forfaitaire libératoire ? Le montant de vos revenus d'auto-entrepreneur (CA après abattement), ajouté à vos autres revenus, permettra de déterminer le montant de votre impôt.

✔️ Si votre auto-entreprise génère des Bénéfices Industriels et Commerciaux (micro BIC) :

Vous devez compléter le cadre "Revenus industriels et commerciaux professionnels" en y indiquant votre chiffre d'affaires HT brut (sans abattement) dans la case :

Déclaration de revenus industriels commerciaux et professionnels du micro-entrepreneur sur le formulaire 2042-C-Pro
  • 5KO (flèche rose) : pour des ventes de marchandises et activités assimilées ;
  • 5KP (flèche bleue) : pour des prestations de services et locations meublées.

✔️ Si votre auto-entreprise génère des Bénéfices non Commerciaux (micro BNC)

Vous êtes alors concerné par le cadre "Revenus non commerciaux professionnels".

Vous devez déclarer vos recettes HT brutes (sans abattement) dans la case 5HQ (flèche rose) :

Déclaration de revenus non commerciaux professionnels de l'auto-entrepreneur sur le formulaire 2042-C-Pro

➡️ Cas n°2 : Vous avez opté pour le versement libératoire de l'impôt

Dans ce cas, vous avez déjà payé l'impôt dont vous étiez redevable en tant qu'auto-entrepreneur : vous n'aurez pas à le payer une seconde fois.

Vous devrez toutefois préciser votre chiffre d'affaires de l'année.

Même si vos revenus d'auto-entrepreneur ne feront pas l'objet d'une nouvelle imposition, ils seront toutefois pris en compte dans le calcul du revenu fiscal de votre foyer, et donc de votre taux d'imposition.

Vous devez vous reporter au cadre "Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu" et remplir la case :

Déclaration de revenus de l'auto-entrepreneur : versement fiscal libératoire de l'impôt sur la déclaration 2042-C-Pro
  • 5TA (flèche rose) : pour des ventes de marchandises et activités assimilées ;
  • 5TB (flèche bleue) : pour des prestations de services et locations meublées ;
  • 5TE (flèche verte) : pour des revenus non commerciaux.

📌 Bon à savoir : Vous devez également déclarer, le cas échéant, les plus-values et moins-values réalisées suite à la cession de biens affectés à l'exploitation de votre activité.

C'est fini pour ce tutoriel rapide destiné à vous présenter les conditions de déclaration de votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur aux impôts !

Imposition de l'auto-entrepreneur : les autres taxes à payer

TVA en micro-entreprise : franchise en dessous de certains seuils

Collecte de TVA par l'auto-entrepreneurLa Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est un impôt indirect sur la consommation. Son taux s’élève, sauf exceptions, à 20%.

Toutes les entreprises en sont, en principe, redevables. Il faut toutefois bien comprendre qu’elles ne “paient” pas directement la TVA : elles collectent cet impôt pour le compte de l’Etat, qui est en fait à la charge du consommateur final.

Certaines entreprises sont toutefois dispensées de cette obligation : elles bénéficient de ce que l’on appelle une franchise en base de TVA.

C’était d’ailleurs le cas de toutes les auto-entreprises, lors de la création du statut en 2008.  La raison était simple : les plafonds de CA des auto-entrepreneurs correspondaient aux plafonds de TVA.

Mais depuis le 1er janvier 2018, les limites de CA de la micro-entreprise ont quasiment doublé, tandis que les seuils de la franchise de TVA sont restés identiques.

Vous êtes en micro-entreprise ? Vous allez donc démarrer votre activité en bénéficiant de cette franchise – et vous devrez potentiellement, si votre chiffre d’affaires dépasse certains niveaux, facturer la TVA à vos clients tout en restant auto-entrepreneur.

a. Principe de la franchise en base de TVA

Lorsque vous bénéficiez d'un régime de franchise :

  • Vous ne facturez pas la TVA à vos clients ;
  • En contrepartie, vous n'avez pas la possibilité de récupérer la TVA sur vos achats (9).

📌 Bon à savoir : Si vous bénéficiez du régime de franchise, vous devrez justifier l'absence de TVA dans vos prix en apposant la mention suivante sur l'ensemble de vos devis et factures d'auto-entrepreneur :

"TVA non applicable - Article 293B du CGI"

La conséquence sur votre activité :

  • Vous pouvez proposer des prix plus attractifs que ceux des entreprises assujetties à la TVA, ou bénéficier de marges plus confortables (notez que cet avantage s'"efface" si vous vous adressez à des entreprises assujetties à la TVA, qui peuvent récupérer cet impôt) ;
  • Vous bénéficiez d'obligations allégées : vous n'avez pas besoin de transmettre de déclaration de TVA ;
  • En revanche, les différentes dépenses engagées dans le cadre de votre activité vous coûteront plus cher qu'à vos concurrents soumis à la TVA.

📌 Vous estimez que la franchise de TVA est pénalisante pour votre activité car celle-ci suppose des investissements importants ?


Vous pouvez y renoncer, et ce à tout moment de la vie de votre auto-entreprise. Même si cela vous obligera à collecter la TVA, vous aurez la possibilité, en contrepartie, de récupérer cette taxe sur vos frais professionnels.


Pour ce faire, vous devez contacter le Service des Impôts des Entreprises (SIE) auquel vous êtes rattaché. Cette renonciation sera effective dès le premier jour du mois au cours duquel vous aurez effectué votre demande.


Notez toutefois que vous ne pourrez plus bénéficier du statut d'auto-entrepreneur : vous relèverez du régime de l'entreprise individuelle "classique".

b. Passage à la TVA de l'auto-entrepreneur au-delà de certains seuils de CA

Mais à partir de quels plafonds l'auto-entrepreneur est-il assujetti à cet impôt ?

Vous ne pouvez plus bénéficier du régime de franchise de TVA si votre CA est compris, pendant deux années consécutives, entre les seuils de franchise de TVA et les seuils de tolérance (10) :

  • entre 34 400 € et 36 500 € pour une activité de prestation de services ou une activité libérale ;
  • entre 85 800 € et 94 300 € pour une activité de vente de marchandises ou de prestation d'hébergement.

L'assujettissement à la TVA prendra alors effet dès le 1er anvier de l'année suivante.

🔎 Exemple

Dans le même temps, votre CA ne devra pas, au cours d'une année civile, dépasser les seuils de tolérance :

  • 36 500 € pour une activité de prestation de services ou une activité libérale ;
  • 94 300 € pour une activité de vente de marchandises ou de prestation d'hébergement.

Si c'est le cas, l'assujettissement à la TVA prendre effet dès le premier jour du mois de dépassement.

🔎 Exemple

c. Perte de la franchise de TVA : quelles conséquences ?

La sortie du régime de franchise de TVA suppose deux conséquences :

➡️ L'obligation de facturer la TVA à vos clients

➡️ La possibilité de récupérer la TVA sur vos achats

Et voici d'autres informations complémentaires sur la TVA en micro-entreprise 👇

📝 Je suis redevable de la TVA : quelles démarches dois-je accomplir ?

🧾 Numéro de TVA intracommunautaire : obligatoire dans certains cas

➡️ Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter notre guide complet sur la TVA en micro-entreprise.

Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) de l'auto-entrepreneur : une exonération temporaire

Cotisation foncière des entreprisesLa fiscalité de l’auto-entrepreneur comprend également une autre taxe, à laquelle vous n’aviez peut-être pas pensé : il s’agit de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) (12).

Depuis 2015, les auto-entrepreneurs sont redevables de cet impôt local qui vient remplacer la taxe professionnelle.

Souvent présentée comme une “taxe d’habitation pour les entreprises”, son montant dépend en principe de ces deux facteurs :

  • la commune dans laquelle est basée votre auto-entreprise ;
  • la valeur locative du bien au sein duquel votre activité est exercée durant l'année N-2 ;

Toutefois, si vous exercez votre activité depuis chez vous, en clientèle ou disposez d'un bien professionnel dont la valeur locative est très faible, vous n'aurez à payer qu'une cotisation minimum.

Celle-ci dépendra de la commune dans laquelle vous exercez votre activité d'auto-entrepreneur, mais également de votre CA.

📌 Bon à savoir : Vous êtes redevable d'une cotisation minimale ? Si votre chiffre d'affaires de l'année N est inférieur à 5 000 €, vous n'aurez pas de CFE à payer en N+2.

💸 Exonération la première année, 50% d'abattement la deuxième année

💰 Montant de la CFE

La Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE)

Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) de l'auto-entrepreneurLa Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), dont le produit est versé aux collectivités locales, ne concerne qu’une poignée de micro-entreprises (13).

Depuis la hausse des plafonds de chiffre d’affaires de l’auto-entrepreneur, seuls certains commerçants sont désormais assujettis à la CVAE : ceux dont le chiffre d’affaires est compris entre 152 500 et 176 200 €.

📌 Bon à savoir : la CVAE et la CFE constituent les deux composantes de la Contribution Économique territoriale (CET).

Vous êtes concerné ? Afin de déterminer l'assiette de cet impôt, les services fiscaux procèdent au calcul suivant :

Valeur ajoutée auto-entrepreneur =
80% * (Montant des recettes - Montant des achats).

Cela n'aura toutefois aucune conséquence fiscale, puisque vous ne serez pas redevable de cet impôt : le taux applicable est fixé à 0% pour les entreprises qui génèrent un chiffre d'affaires annuel inférieur à 500 000 €.

Malgré tout, vous serez soumis à certaines obligations déclaratives : vous devrez remplir le Cerfa n°14030*09 (déclaration de la valeur ajoutée et des effectifs salariés). Vous y indiquerez votre chiffre d'affaires, le montant de votre valeur ajoutée ainsi que l'éventuel effectif salarié employé par votre auto-entreprise.

Vous pouvez toutefois, sous certaines conditions, bénéficier d'une dispense de dépôt de la déclaration N°1330-CVAE (14)

📌 Bon à savoir : les exonérations prévues en matière de CFE s'appliquent également, sur demande, à la CVAE.

La taxe pour frais de chambres consulaires

Taxes pour frais de chambre consulaireEnfin, les auto-entrepreneurs vont également être redevables d’une taxe pour frais de chambre consulaires.

Cet impôt va permettre de financer l’une des chambres consulaires suivantes :

  • La CMA (Chambre de Métiers et de l'Artisanat) pour les artisans ;
  • La CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie) pour les commerçants.

📌 Bon à savoir : les taxes pour frais de chambre consulaire ne concernent pas les micro-entrepreneurs qui exercent une activité libérale.

Vous devrez payer cette taxe en même que vos cotisations sociales – c’est-à-dire tous les mois ou tous les trimestres.

📌 Vous bénéficierez d'une exonération de taxe pour frais de chambre consulaire

  • Lors de votre première année d'activité en tant que micro-entrepreneur ;
  • Les années suivantes si votre CA annuel est inférieur ou égal à 5 000 €.

Pour calculer son montant , l'administration fiscale va appliquer un taux forfaitaire à votre chiffre d'affaires. Celui-ci va dépendre de la nature de votre activité :

Taxes pour frais de chambre consulaire de l'auto-entrepreneur en 2021

Nature de l'activité

Taux de la taxe

Chambre concernée

Vente de marchandises, restauration et hébergement

0,015%

CCI

Prestations de services commerciales

0,044%

CCI

Prestations de services artisanales

0,48% *

CMA

Achat-revente pour un artisan

0,22% **

CMA

Artisans en double immatriculation (CCI-CMA)

Taxe des artisans + taxe additionnelle à 0,007%

CCI

* 0,65 % en Alsace et 0,83 % en Moselle
** 0,29 % en Alsace et 0,37 % en Moselle

Vous souhaitez en savoir plus sur les taxes pour frais de chambre consulaire de l'auto-entrepreneur ? N'hésitez pas à cliquer sur ce lien.

Attention : en plus des impôts, vous êtes également redevables de cotisations et contributions sociales !

Cotisations sociales et fiscalesLes charges sociales (cotisations et contributions sociales) ne font pas partie, à proprement parler, de la fiscalité de l’auto-entrepreneur. Il convient toutefois de bien les anticiper !

En tant que micro-entrepreneur, vous relevez d’office du régime micro-social simplifié pour le calcul et le paiement de vos charges sociales. Chaque mois ou chaque trimestre, vous allez déclarer votre chiffre d’affaires.

Celui-ci sera alors soumis à un taux forfaitaire unique, qui va dépendre de la nature de votre activité.

Ces charges vont vous permettre de bénéficier d’une couverture sociale :

  • une assurance maladie-maternité et invalidité-décès ;
  • des indemnités journalières ;
  • une pension de retraite si votre chiffre d'affaires dépasse certains seuils ;
  • etc.

📌 Bon à savoir : les auto-entrepreneurs n'ont pas à remplir annuellement la déclaration sociale des indépendants (DSI). Leurs cotisations et contributions sociales seront calculées à travers leur déclaration de chiffre d'affaires, établie de manière mensuelle ou trimestrielle.


Les déclarations de CA et le paiement des cotisations sociales se font sur le site www.autoentrepreneur.urssaf.fr.

Enfin, vous serez également redevable de la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP), calculée selon un pourcentage de votre chiffre d'affaires de l'année précédente.

Le taux applicable va lui aussi dépendre de la nature de votre activité. Cette contribution va vous permettre, en contrepartie, d'obtenir le financement de certains de vos frais de formation continue.

Voici un tableau récapitulatif de vos charges sociales en micro-entreprise :

Taux de charges sociales de l'auto-entrepreneur en 2021

Type d'activité

Cotisations sociales

Contribution à la formation professionnelle (CFP)

Total

Vente de marchandises, hébergement et restauration

12,8%

0,1%

12,9%

Activités artisanales (BIC)

22%

0,3%

22,3%

Prestations de services commerciales (BNC)

22%

0,2%

22,2%

Professions libérales

22%

0,2%

22,2%

N'hésitez pas à utiliser le simulateur proposé par le site mon-entreprise.fr afin d'obtenir une estimation de vos charges sociales d'auto-entrepreneur.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à vous référer à notre article consacré aux charges en micro-entreprise. Vous y trouverez l'ensemble des obligations sociales et fiscales qui incombent à l'auto-entrepreneur.

📌 Bon à savoir : sous certaines conditions, les auto-entrepreneurs peuvent bénéficier de l'ACRE. Il s'agit d'une exonération partielle de leurs cotisations sociales au cours des premiers trimestres de leur activité. N'hésitez pas à cliquer sur ce lien afin d'obtenir plus d'informations.

Fiscalité de l'auto-entrepreneur : foire aux questions

Foire aux questionsVous êtes auto-entrepreneur, et vous souhaitez en savoir plus concernant vos obligations fiscales ?

Retrouvez ci-dessous nos réponses aux questions fréquemment posées au sujet de l’imposition de la micro-entreprise.

Formalités déclaratives

📅 À quelle date vais-je recevoir ma déclaration de revenus ?