Qu’est-ce que le versement libératoire de l’impôt pour l’auto-entrepreneur ? Conditions, calcul et simulations pour faire le bon choix fiscal
Réponse rapide : Le versement libératoire est un régime fiscal simplifié, réservé aux auto-entrepreneurs.
Il leur permet de régler leurs impôts d'indépendant en même temps que leurs charges sociales (tous les mois ou tous les trimestres), au fur et à mesure de leurs encaissements. Le calcul est très simple : un pourcentage fixe supplémentaire (de 1%, 1,7% ou 2,2%) est appliqué à leur chiffre d'affaires.
Mais attention : si cette option peut lui permettre de réaliser des économies d'impôt, elle peut parfois s'avérer préjudiciable pour l'auto-entrepreneur !
Vous avez décidé de devenir auto-entrepreneur ?
Lors de la création de votre activité, vous devrez prendre plusieurs décisions. L'une d'entre elles concerne la fiscalité de votre micro-entreprise, puisque vous devrez faire un choix entre :
L’imposition classique de la micro-entreprise : vos revenus de travailleur indépendant sont ajoutés aux autres revenus de votre foyer fiscal, afin de déterminer le montant de votre impôt ;
Le versement libératoire auto-entrepreneur (parfois appelé "prélèvement forfaitaire libératoire"). Ce dispositif vous permet de payer, en même temps que vos cotisations sociales, des impôts calculés selon votre chiffre d'affaires mensuel ou trimestriel,
Si le versement libératoire regorge d'avantages, il ne constitue pas toujours le choix fiscal le plus optimal. Avant de prendre une décision, vous devrez prendre en compte votre chiffre d'affaires prévisionnel, mais également vos autres sources de revenus et la composition de votre foyer fiscal.
On vous dit tout dans ce guide complet dédié au versement forfaitaire libératoire de l'auto-entrepreneur.
Nous répondrons notamment aux questions suivantes :
Qu'est-ce que le versement libératoire de l'impôt sur le revenu pour les auto-entrepreneurs ? Qu'est-ce qui le différencie du régime d'imposition classique de la micro-entreprise ?
Quelles sont les conditions à remplir pour pouvoir choisir cette option fiscale en 2021 ?
Comment opter pour ce mode de calcul fiscal ? L'auto-entrepreneur peut-il ensuite annuler l'option pour le prélèvement libératoire ?
Quels sont les principaux avantages du versement forfaitaire libératoire en micro-entreprise ?
Versement libératoire ou imposition classique : quelle est l'option la plus intéressante d'un point de vue fiscal ?
Bon à savoir : le statut auto-entrepreneur a été renommé "statut micro-entrepreneur" en 2016. Les deux appellations, qui désignent un seul et unique régime juridique, sont toutes deux couramment utilisées.
Versement libératoire auto-entrepreneur 2021 : quelles différences avec le régime normal ?
Deux options fiscales s'offrent à vous pour le calcul de vos impôts d'auto-entrepreneur :
le régime normal (ou "imposition classique") ;
le versement libératoire.
Bon à savoir : en tant qu'auto-entrepreneur, vous n'êtes pas soumis à l'impôt sur les sociétés (IS), mais à l'impôt sur le revenu (IR).
Imposition classique : quelle fiscalité pour l'auto-entrepreneur qui n'opte pas pour le versement libératoire ?
Par défaut, l'auto-entrepreneur est imposé selon le régime micro-fiscal.
Ses revenus d'indépendant relèvent :
des bénéfices industriels et commerciaux (micro BIC) s'il exerce une activité commerciale ou artisanale ;
des bénéfices non commerciaux (micro BNC) s'il exerce une activité libérale, ou certaines activités de prestations de services.
Vous êtes auto-entrepreneur ? Laissez-nous vous présenter les différentes étapes de votre imposition, en l'absence d'option pour le versement forfaitaire libératoire.
Déclaration annuelle de revenus
Tous les ans au printemps, vous devez remplir une déclaration de revenus.
Vous indiquez notamment votre chiffre d’affaires HT encaissé au sein du formulaire n° 2042-C-PRO (il s’agit de la déclaration de revenus complémentaire des professions non salariées).
En l’absence de choix pour le versement libératoire, cette déclaration permettra à l’administration de déterminer le montant de votre imposition. Celle-ci dépendra de vos revenus d’auto-entrepreneur, mais également des autres revenus de votre foyer fiscal.
Bon à savoir : Parallèlement, vous devrez déclarer votre CA à l'Urssaf tous les mois ou tous les trimestres. Elle pourra ainsi déterminer le montant de vos charges sociales.
Application d'un abattement forfaitaire
Vous le savez sans doute : en tant qu’auto-entrepreneur, vous vous contentez de déclarer votre CA tous les mois ou tous les trimestres. Vous ne pouvez donc déduire aucune charge.
Ainsi, seule une partie de votre chiffre d’affaires sera intégré à votre revenu imposable
Le taux de cet abattement va dépendre de la nature de l’activité que vous exercez :
71% pour des activités d'achat-revente, de restauration ou de fourniture de prestations d'hébergement ;
50% pour des prestations de services commerciales ou artisanales ;
34% pour des activités libérales ou des prestations de services relevant des BNC.
Bon à savoir : quel que soit le CA généré par votre micro-entreprise, vous pourrez bénéficier d'un abattement forfaitaire minimum de 305 €.
Calcul de l'impôt sur le revenu
Une fois l’abattement appliqué, vos revenus d’auto-entrepreneur seront ajoutés aux autres revenus imposables de votre foyer fiscal. L’administration fiscale pourra ainsi, à l’aide du barème progressif par tranches, déterminer le montant de votre impôt (1).
N’hésitez pas à dérouler l’onglet ci-dessous afin de connaître en détails les étapes de calcul suivies par les services fiscaux :
Quelles sont les différentes étapes du calcul de l'impôt sur le revenu ?
Pour calculer votre impôt d'auto-entrepreneur, l'administration fiscale va :
Calculer votre revenu net imposable (à savoir la somme de vos revenus imposables, après déduction d'éventuels abattements et charges) ;
Déterminer votre quotient familial. Il s'agit de votre revenu net imposable, divisé par le nombre de parts de votre foyer fiscal (avec une part par adulte et une demi-part par enfant à charge) ;
Soumettre ce montant au barème progressif de l'impôt, puis multiplier le résultat obtenu par le nombre de parts ;
Déterminer votre impôt net (en appliquant notamment le mécanisme du plafonnement du quotient familial).
Et voici le nouveau barème progressif, utilisés pour calculer vos impôts de 2021 (revenus de l'année 2020) :
Comme vous pouvez le voir, le taux applicable va dépendre de la tranche d'imposition dans laquelle se situe votre foyer fiscal.
Depuis la mise en place du prélèvement à la source, vous n’allez pas directement régler l’imposition calculée par l’administration.
Celle-ci va, en fait, permettre de déterminer :
Le montant de vos acomptes de prélèvement à la source (2), pour la fiscalité de vos revenus d'auto-entrepreneur ;
Le taux d'imposition appliqué chaque mois à vos autres sources de revenus (comme par exemple votre salaire).
Bon à savoir : Le montant de vos acomptes sera réactualisé tous les ans.
Au début de l'année N, ils seront basés sur votre dernier CA déclaré : il s'agit de votre CA de l'année N-2 ;
Au printemps de l'année N, vous transmettrez votre déclaration annuelle, dans laquelle figurera votre CA d'auto-entrepreneur de l'année N-1. Les services fiscaux s'en serviront, dès le mois de septembre, pour recalculer vos acomptes et votre taux personnalisé.
Exemple pour 2021 : de janvier à août, vos acomptes correspondront à vos revenus d'auto-entrepreneur de 2019. Dès septembre, l'administration fiscale prendra en compte vos revenus d'auto-entrepreneur de 2020.
Fiscalité de l'auto-entrepreneur n'ayant pas opté pour le versement libératoire : exemple
Lucie est e-commerçante en tant qu'auto-entrepreneure. Elle est célibataire et n'a pas d'enfant.
Son chiffre d'affaires de l'année 2020 s'est élevé à 10 000 €.
Afin de déterminer son bénéfice imposable, l'administration fiscale va lui appliquer l'abattement de 71% :
10 000 € x (100% - 71%) = 10 000 € x 29% = 2 900 €
Ce montant sera ajouté aux autres revenus de Lucie pour calculer son revenu net imposable.
Ceci permettra de déterminer le montant de son impôt, puis celui de ses acomptes d'auto-entrepreneur. Les services fiscaux pourront également déterminer le taux d'imposition appliqué à ses éventuels autres revenus.
Qu'est-ce que le versement libératoire auto-entrepreneur ?
Une option fiscale réservée aux auto-entrepreneurs
Pour le calcul et le paiement de leur impôt, les auto-entrepreneurs peuvent, sous certaines conditions que nous détaillerons par la suite, choisir une option spécifique : il s’agit du versement libératoire.
Un unique paiement pour s'acquitter de ses charges fiscales et sociales
Comment ça se passe concrètement ?
Le versement libératoire consiste à verser immédiatement les impôts dus au titre de votre activité d’auto-entrepreneur à l’Urssaf, après chaque déclaration de chiffre d’affaires (chaque mois ou chaque trimestre).
En plus de vos cotisations sociales, vous vous acquitterez ainsi d’un pourcentage supplémentaire de votre chiffre d’affaires (le taux du versement libératoire). Ce pourcentage correspond à l’impôt sur vos revenus d’auto-entrepreneur.
De fait, un seul et unique prélèvement sera réalisé sur votre chiffre d’affaires : il vous permettra de régler l’ensemble des charges sociales et fiscales dont vous êtes redevable.
Bon à savoir : À travers ce dispositif, l'Urssaf collecte l'impôt des auto-entrepreneurs ayant pour le versement libératoire pour le compte de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP).
Un dispositif pratique et simple
Avec le versement libératoire, il n’y a aucun décalage : votre fiscalité sera payée de manière quasi-immédiate, au fur et à mesure de vos encaissements. Elle s’adaptera rapidement à l’évolution de vos revenus d’indépendant, et vous limitez les risques de problèmes de trésorerie.
Par ailleurs, le calcul est bien plus simple qu’avec l’imposition classique, qui suppose de payer des acomptes au titre de vos revenus d’auto-entrepreneur de l’année N-2 (au début de l’année N) puis de l’année N-1 (à la fin de l’année N).
Bon à savoir : avec le versement libératoire, vos autres revenus et la composition de votre foyer fiscal n'ont aucune incidence sur le montant de vos impôts d'auto-entrepreneur. Ceux-ci ne dépendront que d'une seule variable : votre chiffre d'affaires de la période écoulée.
Les deux caractéristiques principales du versement libératoire auto-entrepreneur
Ce versement est :
libératoire, car il vous libère définitivement du paiement de l'impôt lié à vos revenus d'auto-entrepreneur. Puisque vous vous serez acquitté de vos obligations fiscales tout au long de l'année, à travers des paiements adressés à l'Urssaf, vous n'aurez plus d'impôt à verser en fin d'exercice pour votre micro-entreprise. Aucune régularisation n'interviendra.
forfaitaire : car son taux est fixe. Il reste identique, quel que soit le montant de votre chiffre d'affaires.
Attention : Même si ce versement est "libératoire" et que votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur ne sera pas imposé une deuxième fois, vous devrez indiquer celui-ci chaque année sur votre déclaration complémentaire 2042-C-PRO. Cette mention devra être effectuée dans le cadre "Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu"
Le CA déclaré permettra de déterminer :
le revenu fiscal de référence (RFR) (3) de votre foyer (votre CA après abattement sera pris en compte) ;
et le taux moyen d'imposition (TMI) appliqué aux autres revenus de votre foyer fiscal.
Par conséquent, si vous (ou votre conjoint) bénéficiez d'autres sources de revenus, ceux-ci risquent d'être taxés plus lourdement du fait de votre activité d'auto-entrepreneur.
Exemple
Michel est célibataire et salarié à mi-temps.
Il est également auto-entrepreneur (il exerce une activité de prestations de services). Il a opté pour le versement libératoire lors de la création de sa micro-entreprise.
En 2020, il a généré un chiffre d'affaires de 20 000 €. Avec un taux de versement libératoire de 1,7%, il a déjà versé à l'Urssaf, tout au long de l'année, un total de 20 000 € x 1,7% = 340 €.
Il ne paiera donc plus d'impôts au titre de son CA de 2020.
En revanche, ses revenus d'auto-entrepreneur de 2020 (soit 10 000 €, après application de l'abattement forfaitaire) seront réintégrés fictivement à son revenu imposable. Ils pourront avoir une influence sur le taux d'imposition qui sera appliqué à son salaire.
Bon à savoir : Si vous optez pour le versement libératoire, le prélèvement à la source ne s'appliquera pas pour vos revenus d'auto-entrepreneur. C'est assez logique : le versement libératoire constitue déjà, en quelque sorte, une forme de prélèvement à la source.
Pas toujours intéressant d'un point de vue fiscal
Le versement libératoire ne constitue pas toujours une optimisation fiscale !
L’exemple le plus évident concerne les auto-entrepreneurs qui ne sont pas imposables. En effet, ce dispositif suppose de payer chaque mois ou chaque trimestre des impôts sur leur chiffre d’affaires d’auto-entrepreneur, dès le premier euro – alors qu’ils n’auraient eu aucun impôt à payer en optant pour le régime normal.
D’autant qu’ils ne pourront prétendre, en cas de mauvais choix fiscal, à aucun remboursement.
Les choses se compliquent encore si l’auto-entrepreneur ou son conjoint disposent d’autre sources de revenus. En effet, leur activité pourra avoir un impact sur le taux d’imposition auquel ces revenus annexes seront soumis.
On vous en dit plus dans la suite de l’article !
Taux du versement libératoire auto-entrepreneur : quel pourcentage va-être prélevé ?
Le taux du versement libératoire de l’impôt sur le revenu est un taux fixe, qui va être appliqué à votre chiffre d’affaires. Contrairement à l’impôt sur le revenu “classique”, il n’est pas progressif. On dit qu’il est “forfaitaire”.
De ce fait, le calcul du montant de vos charges fiscales est extrêmement simple.
Afin de connaître votre imposition, il vous suffit de multiplier par votre chiffre d’affaires encaissé (au cours du dernier mois ou du dernier trimestre d’activité) par le taux du versement libératoire.
Celui-ci va dépendre de l’activité exercée par votre auto-entreprise (4) :
1% pour des activités de vente, de restauration et de prestations d'hébergement (chambre d'hôtes, meublés de tourisme ou hôtels) – à l'exception de la location de locaux d'habitation meublée, taxée à 1,7% ;
1,7% pour des prestations de services artisanales et commerciales ;
2,2% pour des professions libérales et des prestations de services relevant des bénéfices non commerciaux (BNC).
Il convient d'y ajouter le taux de cotisations sociales, qui s'élèvent à :
12,8% de votre CA pour des activités d'achat-revente, de restauration et d'hébergement ;
22% de votre CA pour des prestations de services et des activités libérales.
Enfin, l'Urssaf prélèvera également sur votre CA une contribution à la formation professionnelle (entre 0,1 et 0,3% de votre CA), ainsi qu'une taxe pour frais de chambre consulaire (entre 0,015 et 0,83% de votre CA).
Retrouvez dans le tableau ci-dessous un récapitulatif des charges sociales et fiscales de l'auto-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire :
Charges sociales + versement libératoire de l'auto-entrepreneur en 2021
Type d'activité
Cotisations sociales
Versement Forfaitaire Libératoire (VFL)
Contribution à la Formation Professionnelle (CFP)
Taxe pour Frais de Chambre Consulaire (TFC)
Total
Vente de marchandises, hébergement et restauration
12,8%
1%
0,1%
0,015%
13,915%
Prestation de services artisanales
22%
1,7%
0,3%
0,48% * (0,22% pour de l'achat revente **)
24,48%
Prestations de services commerciales
22%
1,7%
0,2%
0,044%
23,944%
Professions libérales
22%
2,2%
0,2%
0%
24,4%
* 0,65 % en Alsace et 0,83 % en Moselle ** 0,29 % en Alsace et 0,37 % en Moselle
Bon à savoir : si vous n'avez pas encaissé de chiffre d'affaires au cours du dernier mois ou du dernier trimestre, vous n'aurez aucun impôt à verser.
Conditions du versement libératoire auto-entrepreneur : deux plafonds à respecter
L’option pour le versement libératoire n’est pas ouverte à tous les auto-entrepreneurs.
En effet, afin de pouvoir en bénéficier, deux conditions de revenus doit être respectées (5) :
Condition n°1 : le revenu fiscal de référence de votre foyer de l'année N-2 ne doit pas dépasser un certain seuil
Afin de pouvoir bénéficier du versement libératoire au cours de l'année N, le revenu fiscal de référence (RFR) de votre foyer de l'avant-dernière année (N-2) ne doit pas dépasser un certain montant.
Ce ne sont donc pas seulement vos revenus d'auto-entrepreneur qui seront pris en compte, mais l'ensemble des revenus de votre foyer fiscal.
Où trouver mon revenu fiscal de référence ?
Votre revenu fiscal de référence de l'année N figure sur votre avis d'impôt de l'année N-1.
Dans l'image ci-dessous, qui montre un avis d'impôt de l'année 2019, on peut apercevoir le revenu fiscal de référence de l'année 2018 du contribuable.
Le RFR est indiqué sur la page de garde, en haut à gauche, dans le cadre "Vos références".
Exemple : pour une application du versement libératoire en 2020, il faudra s'intéresser à votre RFR de 2018, indiqué sur votre avis d'impôt 2019.
Le plafond à ne pas dépasser va dépendre de la composition de votre foyer fiscal.
En 2020, il s'élève à 27 519 € par part de quotient familial. Ce montant correspond au plafond de la deuxième tranche du barème de l'IR de l'année précédente.
Afin de connaître votre plafond de RFR, il vous suffit de multiplier cette somme par le nombre de parts de votre foyer fiscal.
Ainsi, ce plafond correspond, pour un RFR 2018 et une application du versement libératoire en 2020, à :
27 519 € pour une personne seule (1 part) ;
55 038 € pour un couple (2 parts) ;
68 798 € pour un couple avec un enfant (2,5 parts) ;
82 557 € pour un couple avec deux enfants (3 parts).
Rappel : Avant d'être intégré à votre revenu fiscal de référence, un abattement forfaitaire pour frais professionnels est appliqué à votre CA d'auto-entrepreneur.
Condition n°2 : votre CA de l'année N-1 doit être inférieur aux plafonds auto-entrepreneur
Afin de pouvoir bénéficier du versement forfaitaire libératoire en N, votre chiffre d'affaires HT de l'année précédente (sur une période de 12 mois) ne doit pas être supérieur aux plafonds de CA du statut auto-entrepreneur. Ceux-ci s'élèvent, en 2021, à :
176 200 € pour des activités d'achat-revente, de restauration, ou de prestations d'hébergement (chambres d'hôtes, hôtels, gîtes ruraux, meublés de tourisme...) ;
72 500 € pour les professions libérales et les prestations de services.
Notez que vous n'êtes logiquement pas concerné par cette condition s'il s'agit de votre première année d'activité.
Vous exercez une activité mixte ? Dans ce cas, votre CA total doit rester inférieur à 172 500 €, tandis que votre CA lié aux activités de services ne doit pas dépasser le seuil des 72 500 €.
Si vous remplissez ces conditions, vous avez la possibilité de bénéficier du versement libératoire ! Mais nous verrons par la suite qu'il ne s'agit pas toujours de la solution la plus avantageuse...
Comment opter pour le versement libératoire auto-entrepreneur ?
Comme nous l’avons vu, le versement libératoire est optionnel.
Sous réserve du respect des conditions présentées ci-dessus, vous devez en faire expressément la demande :
Soit lors de la création de votre micro-entreprise
Cette demande peut être formulée lors de vote déclaration de début d'activité d'auto-entrepreneur, sur le site de l'Urssaf. Dans le cadre n°9 (options fiscales), au niveau de la case "Pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu calculé sur le chiffre d'affaires ou les recettes ?", vous sélectionnerez la réponse "Oui".
Bon à savoir : vous pouvez également choisir cette option sur les formulaires de déclaration de début d'activité P0 CMB (pour une activité commerciale et/ou artisanale, dans le cadre 16) ou P0 PL (pour une activité libérale, dans le cadre 8).
Vous le transmettrez ensuite à votre Centre de Formalités des Entreprises, qui vous permettra de bénéficier du versement libératoire dès le début de votre activité.
Soit au cours de la vie de votre micro-entreprise
Vous pouvez également, par la suite, demander à bénéficier du versement libératoire de l'impôt.
Pour une application immédiate : au plus tard le dernier jour du 3e mois suivant le début d'activité de votre micro-entreprise. Par exemple, si vous avez démarré votre activité le 10 juillet 2020, vous devez faire votre demande avant le 31 octobre 2020 ;
Pour une application dès le début de l'année suivante : au plus tard le 30 septembre de l'année. Par exemple, si vous souhaitez bénéficier du versement libératoire à partir du 1er janvier 2022, vous devez transmettre votre demande au plus tard le 30 septembre 2021.
Cette requête doit être transmise à votre caisse de Sécurité sociale des indépendants (ex RSI), ou à l'Urssaf si vous exercez une activité libérale. Pour une demande sur papier, il est préférable d'adresser un courrier recommandé avec accusé de réception.
N'hésitez pas à vous servir de nos modèles pour faire votre demande d'option :
Modèle de lettre : demande de l'option pour le versement libératoire de l'impôt auto-entrepreneur
Nous vous proposons deux modèles de courrier, en fonction du moment au cours duquel vous effectuerez votre demande.
Modèle de courrier pour une demande transmise en 2020, avant le dernier jour du 3e mois suivant le début d'activité :
Prénom et Nom Adresse Code postal Ville N° de Sécurité sociale N° de SIRET auto-entrepreneur
Adresse de votre agence (SSI ou Urssaf) Code Postal Ville
À … (lieu), le … (date),
Objet : demande d'option pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu
Madame, Monsieur,
Par la présente, et conformément aux dispositions de l'article 151-0 du CGI, je vous informe de mon souhait d'opter pour le versement libératoire dès que possible.
Je réponds bien aux conditions qui permettent de bénéficier de ce dispositif :
Le chiffre d'affaires de ma micro-entreprise pour l'année 2019 est inférieur à 176 200 € [ou à 72 500 € si vous exercez une activité de prestation de services ou une activité libérale] ;
Le revenu fiscal de référence de l'année 2018 de mon foyer est inférieur ou égal, pour une part de quotient familial, à la limite supérieure de la deuxième tranche du barème de l'impôt sur le revenu de l'année 2019.
Je vous remercie de bien vouloir m'accorder la possibilité de m'acquitter des impôts dus au titre de mon activité de micro-entrepreneur auprès de l'Urssaf, simultanément au paiement de mes charges sociales.
Dans l'attente de la prise en compte de ma demande, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes respectueuses salutations.
Prénom, Nom Signature
Modèle de courrier pour une demande postérieure, transmise avant le 30 septembre 2020 :
Prénom et Nom Adresse Code postal Ville N° de Sécurité sociale N° de SIRET auto-entrepreneur
Adresse de votre agence (SSI ou Urssaf) Code Postal Ville
À … (lieu), le … (date),
Objet : demande d'option pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu
Madame, Monsieur,
Par la présente, et conformément aux dispositions de l'article 151-0 du CGI, je vous informe de mon souhait d'opter pour le versement libératoire à partir de l'année 2021.
Je réponds bien aux conditions qui permettent de bénéficier de ce dispositif :
Le chiffre d'affaires de ma micro-entreprise pour l'année 2020 sera inférieur à 176 200 € [ou à 72 500 € si vous exercez une activité de prestation de services ou une activité libérale] ;
Le revenu fiscal de référence de l'année 2019 de mon foyer est inférieur ou égal, pour une part de quotient familial, à la limite supérieure de la deuxième tranche du barème de l'impôt sur le revenu de l'année 2020.
Je vous remercie de bien vouloir m'accorder la possibilité de m'acquitter des impôts dus au titre de mon activité de micro-entrepreneur auprès de l'Urssaf, simultanément au paiement de mes charges sociales.
Dans l'attente de la prise en compte de ma demande, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes respectueuses salutations.
Prénom, Nom Signature
Bon à savoir : vous pouvez également faire votre demande en ligne, depuis votre compte personnel autoentrepreneur.urssaf.fr (en savoir plus).
Bon à savoir : l'option pour le versement libératoire sera reconduite automatiquement chaque année.
Auto-entrepreneur : comment annuler le prélèvement libératoire ?
Vous avez opté pour le versement libératoire, mais vous estimez qu’il est désormais moins intéressant pour vous ?
Rassurez-vous, vous avez la possibilité de changer d’avis et d’annuler l’option pour le versement libératoire ! La procédure est identique aux démarches à suivre pour pouvoir en bénéficier.
Ainsi, vous vous devez dénoncer cette option auprès de votre caisse de Sécurité sociale des indépendants (ou de l’Urssaf si vous exercez une activité libérale).
Cette requête doit être transmise au plus tard le 30 septembre, pour une application dès le 1er janvier de l’année suivante. Vous relèverez alors du régime d’imposition classique de la micro-entreprise.
Bon à savoir : Sans action de votre part, et si vous continuez à respecter les conditions pour en bénéficier, l'option pour le versement libératoire sera automatiquement reconduite d'une année sur l'autre.
Outre la dénonciation de l'option, il existe d'autres situations qui mettront fin (parfois de manière involontaire) au versement libératoire :
Votre revenu fiscal de référence d'il y a deux ans a dépassé le seuil de 27 519 € par part de quotient familial ;
Votre chiffre d'affaires de l'année précédente a dépassé les plafonds de la micro-entreprise ;
Vous décidez de basculer vers un régime réel d'imposition, et ne pouvez donc plus bénéficier du versement libératoire, réservé aux auto-entrepreneurs.
Même si vous décidez de renoncer au versement libératoire, vous pourrez continuer à bénéficier du régime micro-social (la seule condition est de ne pas dépasser les plafonds de la micro-entreprise pendant deux années consécutives).
En revanche, vos revenus seront désormais imposés selon le régime classique de la micro-entreprise. Après application d'un abattement forfaitaire, votre CA sera ajouté aux autres revenus de votre foyer fiscal. Le total sera alors soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu (à travers le calcul du quotient familial).
Modèle de lettre : dénonciation de l'option pour le versement libératoire de l'impôt auto-entrepreneur
Prénom et Nom Adresse Code postal Ville N° de Sécurité sociale N° de SIRET auto-entrepreneur
Adresse de votre agence (SSI ou Urssaf) Code Postal Ville
À … (lieu), le … (date),
Objet : demande d'option pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu
Madame, Monsieur,
Par la présente, et conformément aux dispositions de l'article 151-0 du CGI, je vous remercie de bien vouloir prendre en compte la dénonciation de mon option pour le versement libératoire à partir de l'année 2022.
Je vous prie ainsi de bien vouloir m'accorder la possibilité de m'acquitter des impôts dus au titre de ma micro-entreprise suivant l'imposition classique, et ce dès le 1er janvier 2022.
Dans l'attente de la prise en compte de ma demande, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes respectueuses salutations.
Prénom, Nom Signature
Avantages et inconvénients de ce dispositif fiscal
Si l'option pour le versement libératoire regorge d'atouts, elle peut s'avérer pénalisante !
Intéressons-nous aux principaux avantages et inconvénients de cette option fiscale.
Les avantages du versement libératoire
À première vue, l’option pour le versement libératoire semble être particulièrement avantageuse pour l’auto-entrepreneur.
Voici ses principaux atouts :
Les taux d'imposition sont faibles
Ils oscillent entre 1 et 2,2% de votre CA, selon l'activité que vous exercez.
Si vous réalisez un CA suffisamment élevé, le versement libératoire peut ainsi vous permettre de réaliser des économies d'impôt.
Le calcul est prévisible
Puisque le taux d'imposition est fixe, le montant de votre impôt est proportionnel à votre chiffre d'affaires. Pour le connaître, il vous suffit de multiplier votre chiffre d'affaires par un pourcentage fixe, connu à l'avance. Vous ne risquez pas d'avoir de mauvaise surprise !
Le versement libératoire vous permet d'éviter les effets de seuils, auxquels sont confrontés les auto-entrepreneurs relevant du régime normal.
Le paiement est simple
Un seul et unique versement vous permet de payer la quasi-totalité de vos charges fiscales et sociales d'auto-entrepreneur.
En effet, dans la foulée de votre déclaration de chiffre d'affaires, (mensuelle ou trimestrielle) vous paierez en même temps vos impôts et vos cotisations et contributions sociales. Ces charges correspondront à un pourcentage du CA encaissé au cours de la période précédente.
Votre imposition colle au plus près à votre activité
Vous payez tous les mois ou tous les trimestres les impôts de la période écoulée. Le versement libératoire vous permet ainsi d'effacer le temps de latence entre la perception de vos revenus et le paiement de l'impôt.
Il vous suffit de mettre de côté une partie de votre chiffre d'affaires afin de pouvoir vous acquitter de vos impôts (et de vos charges sociales).
Par ailleurs, vous ne serez soumis à aucun rattrapage, même en cas de variation importante de votre CA.
Ceci est particulièrement intéressant si vous exercez une activité à forte saisonnalité.
Les inconvénients du versement libératoire
Malgré tout, cette option n’est pas la plus judicieuse pour de nombreux auto-entrepreneurs !
Voici les principaux inconvénients du versement libératoire :
Une imposition dès le 1er euro de CA
C'est sans doute le principal inconvénient de ce dispositif : il pourrait vous contraindre à payer plus d'impôts que si vous aviez opté pour le régime normal.
Dans un premier temps, il convient de noter que les foyers les plus modestes ne sont pas imposables (c'est le cas de 56% des foyers français en 2020).
L'équation est alors très simple : si leurs revenus restent stables, l'imposition classique leur permet de ne pas avoir à payer d'impôt. Il n'est, dès lors, pas judicieux d'opter pour le versement libératoire.
Ensuite, même pour certains foyers des classes moyennes qui paient peu d'impôt, le versement libératoire peut également être moins intéressant que le régime normal.
En effet, ce dernier permet de "profiter" :
d'un abattement forfaitaire (de 71%, 50 ou 34%, selon la nature de l'activité exercée) ;
de la première tranche du barème à 0% (pour les 10 064 premiers euros de revenus) ;
puis de la deuxième tranche du barème, faiblement taxée (elle est passée de 14 à 11% pour les revenus de 2020).
En optant pour le versement libératoire, ces foyers devront payer des impôts dès le 1er euro de chiffre d'affaires. Ils n'auront pas la possibilité d'obtenir un remboursement.
Un impact sur les autres revenus de votre foyer fiscal
Même s'il vous libérera de votre fiscalité d'auto-entrepreneur, le versement libératoire pourra avoir un impact sur les autres sources de revenu de votre foyer fiscal.
La raison ? Il sera réintégré fictivement à votre revenu imposable. Ce dernier permettra de déterminer le taux d'imposition auquel seront soumis les autres revenus de votre foyer fiscal.
Du fait de cette complexité, il existe plusieurs situations dans lesquelles vous devrez impérativement effectuer des simulations afin de choisir l'option fiscale la plus intéressante
En conclusion : le versement libératoire ne représente pas toujours la solution la plus avantageuse d'un point de vue fiscal.
Il convient donc de voir si, dans votre situation (revenus d'auto-entrepreneur escomptés, ressources de votre famille), il semble judicieux ou non d'opter pour ce dispositif. On vous donne quelques clés dans la partie suivante !
Versement libératoire ou imposition classique : comment l'auto-entrepreneur peut-il choisir la meilleure option fiscale en 2021 ?
Le versement libératoire n’est pas toujours avantageux pour l’auto-entrepreneur : il peut parfois alourdir sa fiscalité.
D’où ces questions, que se posent les auto-entrepreneurs qui lancent leur activité :
Dois-je opter pour le versement libératoire ? Ce dispositif va-t-il me permettre de payer moins d’impôt qu’en étant assujetti au régime normal ?
Malheureusement, il est impossible d’y répondre en quelques lignes !
En effet, le meilleur choix fiscal va varier selon les contribuables. Il dépend de plusieurs paramètres :
votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur ;
votre situation familiale (célibataire, marié, avec enfants,...), qui va déterminer le nombre de parts de votre foyer fiscal ;
vos autres sources de revenus imposables (et celles, le cas échéant, de votre conjoint).
Bon à savoir : Le dispositif du prélèvement à la source n'aura pas d'impact sur les calculs que nous vous proposons.
Avant d'entrer dans les détails, rappelons ce que nous avons pu voir dans cet article :
Avec l'imposition classique, votre CA de l'année N-1 est pris en compte, après application d'un abattement forfaitaire (34%, 50% ou 71%) dans votre déclaration de l'année N. Il sera alors, avec une prise en compte du nombre de parts de votre foyer fiscal, soumis au barème de l'impôt sur le revenu (avec des tranches à 0%, 11%, 30%, 41% et 45%);
Avec le prélèvement forfaitaire libératoire, l'Urssaf prélèvera un pourcentage fixe (1%, 1,7% ou 2,2%) sur votre chiffre d'affaires du mois ou du trimestre. Petite difficulté : votre revenu d'auto-entrepreneur sera réintégré fictivement à vos autres revenus pour déterminer le taux d'imposition auquel ceux-ci seront soumis.
Il peut être compliqué, dans certains cas, de connaître la solution qui vous permettra de réaliser une économie d'impôt.
D'autant qu'il est bien souvent impossible de prédire son chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur !
Dans cette partie, nous allons toutefois tenter de vous donner quelques pistes pour vous aider à faire le meilleur choix.
Nous terminerons en vous expliquant pourquoi nous vous recommandons, en cas de doute, d'opter pour le versement libératoire.
Rappel : les paiements réalisés au titre du versement libératoire sont définitifs. Vous ne pourrez prétendre à aucun remboursement, même dans le cas où vous n'auriez pas été imposable en optant pour le régime normal.
Le cas le plus simple : vous êtes auto-entrepreneur célibataire, sans enfant, et sans autres sources de revenus
Pour commencer, prenons un cas simple :
Vous êtes auto-entrepreneur et célibataire sans enfant. Vos revenus d’indépendant constituent votre seule et unique source de revenus.
Selon nos calculs, le point d’équilibre correspond en 2021 à un revenu annuel (CA après abattement) pour 2020 d’environ 14 500 €. Ce seuil varie très légèrement en fonction de la nature de l’activité exercée.
Ainsi, le choix fiscal le plus optimal est le suivant :
Si vos revenus d'auto-entrepreneur sont inférieurs à 14 500 € par an, mieux vaut opter pour le régime normal. Vous profiterez ainsi pleinement de l'abattement forfaitaire pour frais professionnels et de la première tranche à 0% pour vos 10 064 premiers euros de revenus – le reste sera imposé à 11%.
Si vos revenus d'auto-entrepreneur sont supérieurs à 14 500 € par an, mieux vaut opter pour le versement libératoire. Il vous permettra de bénéficier d'une fiscalité plus attractive que le régime normal, grâce à un taux d'imposition relativement faible. Notez cependant que vos revenus ne devront pas être trop importants chaque année afin de continuer à respecter les conditions du versement libératoire.
Versement libératoire auto-entrepreneur : exemple chiffré d'un célibataire sans enfant
Il est célibataire et sans enfant à charge : son foyer fiscal comporte 1 part.
Il ne dispose pas d'autres sources de revenus.
D'après nos calculs, le point d'équilibre de Julien s'élève, en 2020, à 29 133 € de chiffre d'affaires (soit 14 566,50 € de revenus après abattement de 50%). Cela correspond approximativement au seuil de 14 500 € que nous vous avons présenté, et qui concerne également les auto-entrepreneurs effectuant d'autres types d'activités.
Il s'agit bien d'un point d'équilibre puisque l'impôt à verser est identique, quel que soit le choix fiscal de Julien :
Régime normal, CA de 29 133 € : 14 566,50 € de revenus (abattement de 50%), soit une imposition dans sa déclaration annuelle de 495 € ;
Versement libératoire, CA de 29 133 € : 29 133 € x 1,7% = 495 €.
Si le chiffre d'affaires de Julien augmente (il s'élève par exemple à 35 000 €), le versement libératoire deviendra plus intéressant :
Imposition classique, CA de 29 133 € : 17 500 € de revenus (abattement de 50%), soit une imposition dans sa déclaration annuelle de 818 € ;
Versement libératoire, CA de 29 133 € : 35 000 € x 1,7% = 595 €.
En choisissant le versement libératoire, Julien bénéficiera d'un gain fiscal de 223 €.
En revanche, si son CA diminue (il tombe par exemple à 25 000 €), c'est le régime normal qui lui permettra de payer moins d'impôts :
Imposition classique, CA de 25 000 € : 12 500 € de revenus (abattement de 50%), soit une imposition dans sa déclaration annuelle de 268 € ;
Versement libératoire, CA de 25 000 € : 25 000 € x 1,7% = 425 €.
En optant pour l'imposition classique, Julien profitera d'un gain fiscal de 157 €.
Plus généralement, vous retrouverez ci-dessous les seuils que nous avons pu déterminer pour un auto-entrepreneur célibataire, sans autres revenus, en fonction de la nature de leur activité.
Seuils de CA à partir desquels il devient intéressant d'opter pour le VFL en 2021 (cas d'un auto-entrepreneur célibataire sans autres sources de revenus)
Nature de votre activité
Votre chiffre d'affaires HT annuel
Choix optimal
CA maximal pour bénéficier du VFL en N+2 (27 519 € de revenus, chiffres 2018)
Vente de marchandises
CA < 50 556 €
Régime micro-fiscal
94 893 €
CA > 50 556 €
VFL
Prestations de services BIC
CA < 29 133 €
Régime micro-fiscal
55 038 €
CA > 29 133 €
VFL
Prestations de services BNC
CA < 21 878 €
Régime micro-fiscal
41 696 €
CA > 21 878 €
VFL
Ces seuils correspondent bien à un revenu annuel d'auto-entrepreneur (CA après abattement) d'environ 14 500 €.
Attention : N'oubliez pas que pour continuer à bénéficier du versement libératoire, vos revenus d'auto-entrepreneur (CA après abattement) de l'année N-2 devront être inférieurs à 27 519 €.
Problème : il est souvent difficile de prévoir son chiffre d'affaires annuel. Nous vous expliquerons dans la suite de l'article pourquoi il est parfois préférable d'opter pour le versement libératoire, même si vous pensez que vos revenus d'auto-entrepreneur seront légèrement inférieurs à 14 500 €.
Cas plus complexes : vous êtes auto-entrepreneur marié, avec des enfants et/ou avec d'autres sources de revenus
Vous n’êtes pas célibataire ? Vous avez des enfants ? Votre foyer fiscal dispose d’autres sources de revenu ?
Dans ce cas, le calcul risque d’être plus complexe !
La raison est simple : même si vous optez pour le versement libératoire et ne serez pas imposé deux fois sur vos revenus d’auto-entrepreneur, ceux-ci pourront avoir une incidence sur la fiscalité des autres revenus de votre foyer.
En effet, vos revenus d’indépendant seront intégrés fictivement à votre revenu imposable par l’administration fiscale. Ils permettront ainsi de déterminer le taux d’imposition appliqué à vos autres sources de revenus (ou à celles de votre conjoint).
Les revenus tirés de votre micro-entreprise risquent ainsi de “manger”, en totalité ou en partie, la première tranche du barème. Ils pourraient avoir un impact non négligeable sur la fiscalité de votre foyer.
Versement libératoire : exemple chiffré d'une salariée auto-entrepreneure
Prenons l'exemple de Michelle, qui est salariée et auto-entrepreneure. Elle est célibataire.
Sa rémunération annuelle, en tant que salariée, s'élève à 15 000 € par an.
Son chiffre d'affaires d'auto-entrepreneure s'élève chaque année à 20 000 €. Elle exerce une activité de prestations de services artisanales (et bénéficie donc d'un abattement forfaitaire de 50%).
Nous allons tenter de déterminer le régime d'imposition le plus favorable, compte tenu de sa situation :
Détermination de la meilleure option fiscale pour une auto-entrepreneure salariée
1,7% sur son CA d'auto-entrepreneur 6,3% sur son salaire
Impôt sur le revenu total en 2021
1 478 €
1190 €
-> 340 € au titre du VFL (20 000 € x 1,7%) -> 850 € au titre du salaire (13 500 € x 6,3%)
L'option pour le VFL est donc plus avantageuse pour Michelle : elle lui permet de réaliser une économie d'impôt de 288 €.
Si elle avait seulement perçu ses revenus d'auto-entrepreneur et n'avait pas été salariée, le régime normal lui aurait été plus favorable (elle n'aurait alors payé aucun impôt, contre 20 000 € * 1.7% = 340 € d'impôt avec le versement libératoire).
On peut ainsi constater l'influence des autres sources de revenus de l'auto-entrepreneur sur son choix fiscal optimal.
Simulation versement libératoire : la solution pour permettre à l'auto-entrepreneur de connaître le choix le plus avantageux selon sa situation personnelle
Vous pensez pouvoir anticiper, à quelques milliers d’euros près, votre CA annuel d’auto-entrepreneur ? Vous connaissez déjà le montant de vos autres sources de revenus ?
Afin de choisir l’option fiscale la plus avantageuse, plusieurs simulateurs sont à votre disposition. Voici la marche à suivre pour ne pas vous tromper !
Simulez votre fiscalité en cas d'imposition classique
Vous cliquerez ensuite sur le lien "Modèle complet (déclaration de base + complémentaire)" :
Vous préciserez notamment la composition de votre foyer, ainsi que :
le cas échéant, vos revenus salariés et ceux de votre conjoint (cases 1AJ et 1BJ, dans la rubrique "Traitements, salaires" ;
pour le régime micro-BIC : le chiffre d'affaires de votre micro-entreprise dans la rubrique "Revenus industriels et commerciaux professionnels" (case 5K0 pour de la vente de marchandises, 5KP pour des prestations services) ;
pour le régime micro-BNC : le chiffre d'affaires de votre micro-entreprise dans la rubrique "Revenus non commerciaux professionnels" (case 5HQ).
Ceci vous permettra de connaître le montant de l'impôt sur le revenu dont sera redevable votre foyer fiscal.
Nous désignerons ce montant par la lettre X.
Calculez votre imposition avec le versement libératoire
Ce calcul va être un peu plus complexe.
Dans un premier temps, vous allez utiliser le simulateur du site mon-entreprise.fr. Celui-ci va vous permettre de connaître en quelques clics le montant annuel de votre versement libératoire d'auto-entrepreneur.
Vous n'oublierez pas de préciser que vous bénéficiez du versement libératoire de l'impôt sur le revenu :
Nous appellerons le montant ainsi obtenu Y1. Il s'agit de la somme que vous verserez à l'Urssaf sur un an (de manière mensuelle ou trimestrielle) au titre du versement libératoire.
Vous allez ensuite à nouveau utiliser le simulateur fourni par Impots.Gouv.fr afin de connaître le montant de l'impôt de votre foyer fiscal si vous optez pour le versement libératoire.
Vous cliquerez à nouveau sur le lien "Modèle complet (déclaration de base + complémentaire)".
En dehors de vos autres revenus, vous mentionnerez votre CA d'auto-entrepreneur dans la rubrique "Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu" (dans la case 5TA, 5TB ou 5TE, selon la nature de votre activité).
Nous appellerons Y2 le montant d'impôt fourni par le simulateur.
Il ne vous reste plus qu'à additionner Y1 et Y2 pour obtenir Y. Cette lettre représente l'impôt total dont vous serez redevable si vous optez pour le versement libératoire.
Comparez les deux impositions
Enfin, vous n'avez plus qu'à comparer :
X : le montant de votre impôt si vous n'optez pas pour le versement libératoire ;
Y : le montant de votre impôt si vous optez pour le versement libératoire.
Attention : Si Y n'est que légèrement supérieur à X, il peut être tout de même préférable de prendre l'option pour le versement libératoire.
On vous dit pourquoi dans la suite de l'article.
Vous avez un doute sur vos revenus futurs ? Voici pourquoi il vaut mieux, dans certains cas, opter pour le versement libératoire
Vous n’avez aucune visibilité sur votre chiffre d’affaires ? Vous souhaitez minimiser votre prise de risque ?
Nous allons vous montrer la raison pour laquelle il est peut-être préférable d’opter pour le versement libératoire.
” /> Pour cela, prenons un exemple simple : celui d’un auto-entrepreneur célibataire, prestataire de services commerciaux, sans autres sources de revenus.
Le tableau ci-dessous nous donne son imposition en cas d’assujettissement au versement libératoire ou au régime normal :
Calcul de l'imposition en fonction du choix fiscal de l'auto-entrepreneur prestataire de services commerciaux
Chiffre d'affaires annuel
Impôt dû avec le versement forfaitaire libératoire (VFL)
Impôt dû avec le régime normal
Meilleur choix fiscal
Différence (impôt supplémentaire en cas de mauvais choix)
15 000 €
255 €
0 €
Régime normal
255 €
19 000 €
323 €
0 €
Régime normal
323 €
20 000 €
340 €
0 €
Régime normal
340 €
21 000 €
357 €
48 €
Régime normal
309 €
25 000 €
425 €
267 €
Régime normal
158 €
29 133 €
495 €
495 €
Équilibre
0 €
40 000 €
680 €
1 093 €
VFL
413 €
60 000 €
1 020 €
3 017 €
VFL
1 997 €
72 500 €
1 232 €
4 892 €
VFL
3 660 €
Si son CA est compris entre 0 et 29133 €, une erreur dans son choix fiscal (il opte pour le versement libératoire au lieu du régime normal) ne lui coûtera, au maximum, qu'environ 340 €.
Si son CA est compris entre 29 133 € et 72 500 €, une erreur dans son choix fiscal (il opte pour le régime normal au lieu de prendre le versement libératoire), pourra quant à elle lui coûter jusqu'à plus de 3 600 €.
Bon à savoir : Pour simplifier, nous avons considéré que son CA ne pouvait pas dépasser le plafond de 72 500 €. Dans les faits, il est possible de dépasser ce seuil une année et de continuer à bénéficier du versement libératoire (la perte de ce dispositif n'interviendra que l'année suivante).
L'impact important d'un "mauvais" choix pour le régime normal concerne également les auto-entrepreneurs exerçant d'autres types d'activités (achat-vente de marchandises, profession libérale,...), et s'applique aussi à des situations plus complexes (auto-entrepreneur marié, avec des enfants, disposant d'autres sources de revenus,...)
On peut en conclure que, quelle que soit votre situation :
Si vous vous "trompez" en choisissant le versement libératoire, l'impact fiscal de cette erreur ne vous coûtera, au maximum, que quelques centaines d'euros par an ;
Si vous vous "trompez" en choisissant le régime normal, l'impact fiscal de cette erreur sera conséquent : il pourra vous coûter plusieurs milliers d'euros par an.
C'est la raison pour laquelle nous vous conseillons, en cas de doute, d'opter pour le versement libératoire.
Auto-entrepreneur : comment faire ses déclarations de CA et d'impôt sur le revenu en cas d'option pour le versement libératoire ?
Vous avez opté pour le versement libératoire ?
Au même titre que tous les auto-entrepreneurs, vous devrez fournir périodiquement deux déclarations différentes :
Une déclaration de chiffre d'affaires à l'Urssaf (mensuelle ou trimestrielle) : vous indiquerez votre chiffre d'affaires encaissé sur la période ;
Une déclaration de revenus annuelle aux services fiscaux : vous indiquerez votre chiffre d'affaires encaissé au cours de l'année précédente, ainsi que les autres revenus de votre foyer fiscal.
Déclaration de chiffre d'affaires à l'Urssaf avec le versement libératoire
Selon la périodicité choisie, vous devez déclarer tous les mois ou tous les trimestres votre chiffre d'affaires.
Ceci permettra de déterminer le montant de vos cotisations sociales pour la période, mais également celui de votre impôt d'auto-entrepreneur.
Votre déclaration peut être transmise sur papier à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI). Elle peut également être réalisée sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr, ou sur l'application AutoEntrepreneur Urssaf (disponible sur Android ou iOS).
Déclaration de revenus annuelle aux impôts avec le versement libératoire
Comme vu précédemment, cela ne vous exonère pas de votre obligation de déclarer chaque année aux impôts votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur. Même si vos revenus d'indépendant ne seront pas à nouveau imposés, ils pourront avoir un impact sur la fiscalité appliquée aux autres revenus de votre foyer.
Vous devrez donc remplir deux formulaires :
Vous devez déclarer, le cas échéant, les revenus de votre foyer fiscal à l'aide du formulaire 2042 ;
Mais vous devez également, en tant que travailleur indépendant, remplir le formulaire de déclaration de revenus complémentaire des professions non salariées (2024-C-PRO), en y indiquant notamment votre CA de l'année.
Attention : Hormis quelques exceptions (vous résidez en "zone blanche", vous êtes une personne âgée,...), vous êtes tenu de réaliser votre déclaration annuelle de revenus en ligne.
Attention : Vous pouvez, dans certains cas, être soumis à un double prélèvement. Afin de l'éviter, rendez-vous sur votre espace particuliers impôts.gouv.fr. Sélectionnez "gérer mon prélèvement à la source", puis "gérer mes acomptes", et enfin "supprimer".
Identification du micro-entrepreneur
Dans un premier temps, vous allez devoir fournir certaines informations personnelles aux services fiscaux :
Votre nom et votre prénom ;
L'adresse à laquelle votre micro-entreprise est domiciliée ;
Le numéro SIRET de votre micro-entreprise ;
La nature des revenus perçus au cours de l'année : il s'agit de bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou de bénéfices non commerciaux (BNC).
Déclaration de revenus
Vous réalisez votre déclaration en ligne ? Dans l'étape 3 ("Revenus et charges"), vous devrez sélectionner les rubriques que vous désirez faire apparaître.
En plus des cases qui concernent votre foyer fiscal ("traitements et salaires", "pensions, retraites et rentes",...), cochez la case "Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu".
Ensuite, dans le cadre "Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu", vous devez indiquer votre chiffre d'affaires total de l'année précédente dans la case correspondant à votre activité :
5TA (rose), si vous exercez une activité de ventes de marchandises et assimilées ;
5TB (bleu), si vous exercez des prestations de services commerciales ou artisanales, ou de la location meublée ;
5TE (vert), si vous exercez une activité libérale ou une activité de prestations de services relevant des BNC.
Attention : Vous devez déclarer votre chiffre d'affaires ou vos recettes HT, sans abattement. Ce sont les services fiscaux qui appliqueront eux-mêmes l'abattement fiscal forfaitaire correspondant à l'activité que vous exercez.
Même si cette déclaration n'aura pas d'impact sur votre fiscalité d'auto-entrepreneur (votre activité a déjà été imposée via le versement libératoire), elle permettra de déterminer votre revenu fiscal de référence, ainsi que l'imposition appliquée à vos éventuelles autres sources de revenus.
Bon à savoir : dès le mois de février, une attestation fiscale est mise à votre disposition dans votre espace en ligne d'auto-entrepreneur. N'hésitez pas à l'utiliser afin d'éviter toute erreur dans votre déclaration de chiffre d'affaires.
Prélèvement à la source et versement libératoire
Prélèvement à la source : un impact pour les auto-entrepreneurs soumis au régime normal
Vous n’avez pas pu passer à côté : le dispositif du prélèvement à la source est entré en vigueur en 2019.
Il concerne la majorité des revenus : les salaires, mais également les pensions, les revenus fonciers, les allocations chômage ou encore les revenus des indépendants.
Ainsi, le prélèvement à la source s’applique pour les auto-entrepreneurs qui n’ont pas choisi de bénéficier du versement libératoire. Ils doivent donc verser des acomptes chaque mois (ou sur option chaque trimestre). Ceux-ci sont calculés en fonction de leur dernier chiffre d’affaires déclaré, mais également des autres revenus et de la composition de leur foyer fiscal.
Ces acomptes sont réactualisés tous les ans en septembre, une fois leur nouvelle déclaration de revenus prise en compte. Par exemple, ils sont réactualisés en septembre 2021 avec prise en compte de la déclaration de revenus 2020, réalisée au printemps 2021.
Bon à savoir : Le prélèvement à la source n'a aucune incidence sur la façon dont est calculé l'impôt dont est redevable le contribuable
Versement libératoire : pas concerné par le prélèvement à la source ?
En revanche, les auto-entrepreneurs ayant opté pour le versement libératoire ne sont pas soumis au prélèvement à la source pour leurs revenus de travailleur indépendant.
C’est assez logique : ils ont été “libérés” de leur fiscalité, puisqu’ils ont déjà versé à l’Urssaf des impôts sur leur chiffre d’affaires. Leur imposition a déjà été prélevée, quasiment en temps réel, sur leur chiffre d’affaires.
Comme vu précédemment, leurs revenus d’auto-entrepreneur pourront néanmoins avoir un impact sur le taux d’imposition auquel seront soumis les autres revenus du foyer fiscal.
Notre conseil : Vous avez récemment opté pour le versement libératoire ? Afin d'éviter un double prélèvement, nous vous invitons à annuler le versement de votre acompte au titre de vos revenus d'auto-entrepreneur.
Pour cela, rendez-vous dans votre espace particulier impots.gouv.fr. Cliquez sur "Gérer mon prélèvement à la source", puis sur "Gérer vos acomptes". Afin, sélectionnez l'acompte qui concerne votre activité d'indépendant et cliquez sur "Supprimer".
Des zones d’ombres subsistent au sujet du versement fiscal libératoire de l’auto-entrepreneur ?
N’hésitez pas à consulter nos réponses aux questions fréquemment posées !
Présentation du versement libératoire
Qu'est-ce que le versement libératoire de l'auto-entrepreneur ?
Le versement libératoire est un dispositif qui permet à l'auto-entrepreneur de régler simultanément ses impôts de travailleur indépendant et ses cotisations sociales.
Afin de calculer sa fiscalité, un pourcentage fixe est appliqué à son chiffre d'affaires.
Taux du versement libératoire auto-entrepreneur : à combien s'élèvent-ils ?
Les taux du versement libératoire vont dépendre de la nature de l'activité exercée au sein de votre micro-entreprise.
Ils s'élèvent à :
1% de votre CA pour des activités d'achat-revente ;
1,7% de votre CA pour des prestations de services artisanales ou commerciales ;
2,2% de votre CA pour des activités libérales ou des prestations de services relevant des BNC.
Auto-entrepreneur : quels sont les avantages et les inconvénients du versement libératoire ?
Les principaux avantages du versement libératoire sont les suivants :
L'auto-entrepreneur bénéficie d'un faible taux d'imposition (entre 1 et 2,2% de son chiffre d'affaires). Il peut parvenir, dans certains cas, à réduire sa pression fiscale ;
Le calcul est simple : il suffit de multiplier son CA par ce taux pour connaître sa fiscalité ;
Le versement libératoire permet de "lisser" et de simplifier le paiement de l'impôt. Celui-ci est réglé tous les mois ou tous les trimestres, en même temps que les cotisations sociales.
Et voici ses principaux inconvénients :
Avec le versement libératoire, vous êtes imposé dès le premier euro de chiffre d'affaires – et ce même si vous n'étiez pas imposable en étant assujetti au régime normal. Plus généralement, cette option fiscale peut vous amener à payer plus d'impôts ;
Même s'il est libératoire, ce dispositif suppose une réintégration fictive de vos revenus d'auto-entrepreneur à votre revenu net imposable. Ainsi, il est susceptible d'avoir une influence sur le taux d'imposition appliqué aux autres revenus de votre foyer fiscal.
Dois-je opter pour le versement libératoire ?
L'option pour le versement libératoire n'est pas toujours avantageuse !
Il existe de nombreux cas dans lesquels il est plus intéressant de conserver le régime normal d'imposition – sont notamment concernés les auto-entrepreneurs non imposables, qui seraient alors taxés dès le premier euro de chiffre d'affaires avec le versement libératoire.
Pour un auto-entrepreneur célibataire, sans autres sources de revenus, nous avons calculé que le versement libératoire n'était intéressant qu'à partir d'environ 14 500 € de revenus (il s'agit du CA après abattement).
Plus généralement, pour connaître l'option fiscale la plus intéressante pour vous, plusieurs éléments doivent entrer en ligne de compte :
votre CA d'auto-entrepreneur ;
vos autres revenus, ainsi que ceux de votre conjoint et de votre conjoint ;
la composition de votre foyer fiscal.
Il vous appartient d'effectuer des simulations afin de connaître la solution qui vous sera la plus avantageuse d'un point de vue fiscal.
Je suis auto-entrepreneur et rattaché au foyer fiscal de mes parents. Vont-ils être impactés par mon activité ?
Deux cas doivent être distingués :
Vous n'avez pas opté pour le versement libératoire : vos parents déclarent vos revenus d'auto-entrepreneur dans leur déclaration 2042-C-PRO. Ceci va permettre de déterminer le montants des acomptes qu'ils devront payer chaque mois au titre de votre activité indépendante.
Vous avez opté pour le versement libératoire : c'est vous qui devez payer des impôts sur votre CA d'auto-entrepreneur. Vous les versez chaque mois ou chaque trimestre à l'Urssaf, en même temps que vos cotisations sociales.
Vos parents devront toutefois mentionner votre chiffre d'affaires dans leur déclaration complémentaire 2042-C-PRO. Même s'il ne sera imposé une deuxième fois, ce montant pourra avoir un impact sur le taux d'imposition appliqué à leurs propres revenus.
Attention : En étant rattaché fiscalement à vos parents, vos revenus d'auto-entrepreneur peuvent potentiellement les empêcher de bénéficier de certaines aides sociales.
Notez enfin que, pour vous détacher du foyer fiscal de vos parents avant de dépasser l'âge limite, il vous suffit d'établir une première déclaration de revenus distincte de la leur.
Modalités de l'option pour le versement libératoire
Quand et comment opter pour le versement libératoire auto-entrepreneur ?
Afin de bénéficier du versement libératoire, vous devez en faire la demande :
Soit lors de la création de votre auto-entreprise : vous préciserez dans votre déclaration de début d'activité votre volonté de bénéficier de cette option ;
Soit pendant la vie de votre auto-entreprise : vous pouvez en faire la demande à la Sécurité Sociale des Indépendants (ou à l'Urssaf si vous êtes professionnel libéral) avant le dernier jour du 3ème suivant votre début d'activité, pour une application immédiate. Par la suite, votre requête devra être transmise au plus tard le 30 septembre de l'année en cours pour une application dès le début de l'année suivante.
Versement libératoire ou imposition classique : peut-on changer de choix au cours de la vie de sa micro-entreprise ?
Oui, vous avez la possibilité, chaque année, de demander à changer d'option.
Vous devrez transmettre votre demande à la Sécurité sociale des Indépendants (ou à l'Urssaf si vous êtes professionnel libéral) avant le 30 septembre, pour une prise d'effet dès le début de l'année suivante.
Comment annuler le versement libératoire dans ma micro-entreprise ?
Afin d'annuler le versement libératoire, vous devez en faire la demande auprès de la Sécurité sociale des indépendants (SSI), ou de l'Urssaf si vous êtes un professionnel libéral.
Cette dénonciation de l'option doit être envoyée avant le 30 septembre, pour une prise en compte dès le 1er janvier de l'année suivante. Vous relèverez alors de l'imposition classique, et le dispositif du prélèvement à la source (via des acomptes) s'appliquera pour le paiement de vos revenus d'auto-entrepreneur.
Comment savoir si j'ai opté pour le versement libératoire ?
Vous ne savez plus si vous relevez du régime normal ou du versement forfaitaire libératoire ?
J'ai dépassé les seuils de franchise de TVA : puis-je toujours opter pour le versement fiscal libératoire ?
Oui : même si vous êtes assujetti à la TVA, vous avez la possibilité de bénéficier du versement libératoire. Vous devrez toutefois veiller à réaliser des déclarations de chiffre d'affaires hors taxes.
Mais attention : si votre CA dépasse les plafonds de la micro-entreprise au cours de l'année N-1 (72 500 € pour une activité de prestations de services ou une activité libérale, 176 200 € pour une activité d'achat-revente), vous ne pourrez plus bénéficier du versement libératoire au cours de l'année N.
Parallèlement, votre revenu fiscal de référence de l'année N-2 ne devra pas dépasser 27 519 € par part de quotient familial pour pouvoir bénéficier du versement libératoire lors de l'année N.
J'ai opté pour le versement libératoire : suis-je concerné par le dispositif du prélèvement à la source ?
Non : entré en vigueur en 2019, le dispositif du prélèvement à la source n'aura aucun impact sur les auto-entrepreneurs ayant opté pour le versement libératoire – du moins en ce qui concerne leurs revenus d'indépendants.
Ils paieront chaque mois ou chaque trimestre leurs impôts d'auto-entrepreneur à l'Urssaf, en fonction du chiffre d'affaires déclaré sur la période. Leurs revenus d'auto-entrepreneur sont déjà, en quelque sorte, soumis à un prélèvement à la source.
Les auto-entrepreneurs ayant opté pour le versement libératoire seront toutefois concernés par le prélèvement à la source s'ils disposent de sources de revenus relevant de ce dispositif : salaires, revenus fonciers, pensions alimentaires,...
Quelle est la différence entre le versement libératoire et le prélèvement à la source ?
Versement libératoire et prélèvement à la source permettent tous deux de payer ses impôts au fur et à mesure, chaque mois ou chaque trimestre.
Mais leur fonctionnement est très différent :
Le versement libératoire consiste à retenir un taux fixe à votre chiffre d'affaires au titre de votre fiscalité. Vous vous acquittez ainsi simultanément de l'ensemble de vos impôts et de vos cotisations sociales auprès de l'Urssaf ;
Le prélèvement à la source consiste quant à lui à calculer les acomptes que devra verser l'auto-entrepreneur aux services fiscaux – des acomptes déterminés selon sa dernière déclaration de revenus. Leur montant va dépendre de son CA, mais également des autres sources de revenus de son foyer fiscal, ainsi que de sa composition.
Versement libératoire et déclaration de revenus
J'ai opté pour le versement libératoire auto-entrepreneur : dois-je tout de même remplir une déclaration de revenus 2042-C-PRO ?
Oui : même si avez opté pour le versement libératoire de l'impôt, vous devrez indiquer votre chiffre d'affaires d'auto-entrepreneur dans votre déclaration complémentaire de revenus (formulaire 2042-C-PRO).
Vous indiquerez votre CA hors taxes (sans appliquer d'abattement), dans le cadre "Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu".
Dans la mesure où vous aurez déjà versé un impôt libératoire sur votre chiffre d'affaires, ce montant ne sera pas imposé une deuxième fois.
En revanche, vos revenus d''auto-entrepreneur permettront de déterminer le revenu fiscal de référence de votre foyer, ainsi que son taux d'imposition moyen. Ils pourront donc avoir un impact sur la taxation des autres sources de revenus de votre foyer.
Je suis en train de réaliser ma déclaration de revenus, et les services fiscaux me demandent de choisir un taux personnalisé. Que dois-je faire ?
Depuis la mise en place du prélèvement à la source, les contribuables sont invités à choisir un taux personnalisé. Celui-ci correspond au pourcentage qui sera retenu sur votre CA au titre du paiement de l'impôt à la source.
Vous bénéficiez du versement libératoire ? Vous ne devez pas en tenir compte. En effet, votre impôt d'auto-entrepreneur est déjà prélevé par l'Urssaf, chaque mois ou chaque trimestre.
J'ai opté pour le versement libératoire. Si j'ai bien compris, je ne bénéficie plus de l'abattement forfaitaire ?
Non, vous ne bénéficiez plus de l'abattement forfaitaire pour frais professionnels de l'auto-entrepreneur.
Néanmoins, les taux du versement libératoire sont extrêmement faibles (entre 1 et 2,2% de votre CA). On peut donc supposer que l'administration fiscale tient déjà compte de vos dépenses présumées d'auto-entrepreneur pour établir ces taux.
Notez toutefois que l'abattement forfaitaire reste d'actualité, même si vous avez opté pour le versement libératoire. En effet, il sera appliqué à votre chiffre d'affaires afin de déterminer vos revenus d'auto-entrepreneur.
Ceux-ci seront ajoutés aux autres revenu de votre foyer fiscal, afin de calculer votre revenu fiscal de référence, mais également votre taux d'imposition moyen.
Auto-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire : comment faire une simulation d'impôt en 2020 ?
Afin de déterminer le montant de votre imposition, vous pouvez vous appuyer sur deux simulateurs :
Le simulateur de mon-entreprise.fr va vous permettre de connaître le montant de votre impôt libératoire, en fonction de votre chiffre d'affaires prévisionnel ;
Le simulateur d'impots.gouv.fr vous permettra quant à lui de simuler le montant de votre impôt sur le revenu, en fonction des revenus de votre foyer fiscal.
Conclusion
C'est fini pour notre article dédié au versement libératoire de l'auto-entrepreneur !
Nous espérons avoir su vous aiguiller au mieux pour bien comprendre son mécanisme, et avoir toutes les cartes en main pour choisir l'option fiscale qui vous permettra de réaliser des économies d'impôt.
Voici les principaux points à retenir :
Si vous êtes célibataire et n'avez pas d'autres sources de revenus, c'est simple : le versement libératoire n'est intéressant en 2021 que pour un revenu d'auto-entrepreneur (CA après abattement) supérieur à 14 500 € par an. Par exemple, en cas de CA très faible, cette option vous fera payer des impôts – alors que vous n'étiez normalement pas imposable.
Si votre situation est plus complexe, vous avez besoin de réaliser des simulations afin de connaître la meilleure option fiscale. Vous pouvez simuler l'impôt de votre foyer fiscal en cliquant ici, et prévoir, le cas échéant, le montant de votre versement libératoire en cliquant ici.
En cas de doute entre les deux modes d'imposition, mieux vaut opter pour le versement libératoire. Prendre cette option quand elle n'est pas la plus avantageuse ne vous coûtera "que" quelques centaines d'euros par an. À l'inverse, opter pour le régime normal alors que le versement libératoire était plus judicieux pourrait vous faire perdre plusieurs milliers d'euros chaque année.
Si vous estimez ne pas avoir choisi la meilleure solution, n'attendez pas : vous avez jusqu'au 30 septembre de l'année en cours pour pouvoir bénéficier d'un changement dès le début de l'année suivante.
Enfin, notez qu'il existe d'autres solutions pour tenter de diminuer votre pression fiscale d'auto-entrepreneur, comme par exemple :
opter pour certaines stratégies de défiscalisation : épargne retraite, investissement dans des FIP / FCPI, immobilier Pinel,...
fermer votre micro-entreprise pour lancer une "véritable" société, dont les bénéfices seront soumis à l'impôt sur les sociétés.
(4) : Article 151-0 du Code Général des Impôts - Legifrance : les différents taux du versement forfaitaire libératoire en fonction de la nature de l'activité exercée par l'auto-entrepreneur, ainsi que les dates limites pour en bénéficier
Il vous reste des questions au sujet du versement libératoire de l'auto-entrepreneur ? Vous vous demandez toujours si celui-ci serait, dans votre cas, plus intéressant que l'imposition classique ?
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