Auto-Entrepreneur et apprenti : peut-on cumuler les deux status ?
Peut-on être auto-entrepreneur et apprenti en même temps ? Un apprenti a-t-il la possibilité de créer sa micro-entreprise ? Quelles sont les limites de ce cumul ?
Réponse rapide : Oui, il est généralement possible d’être à la fois auto-entrepreneur et apprenti.
Par conséquent :
un apprenti peut créer son auto-entreprise ;
un auto-entrepreneur a la possibilité de signer un contrat d'apprentissage.
Cette possibilité de cumul est également valable pour un contrat de professionnalisation.
Pour pouvoir être à la fois étudiant en alternance et auto-entrepreneur, vous devrez toutefois respecter certaines règles :
Votre auto-entreprise ne doit pas concurrencer l'activité exercée par votre employeur ;
Vous ne devez ni profiter du matériel de votre employeur, ni utiliser vos heures de travail en tant qu'apprenti pour travailler sur votre projet indépendant ;
Votre contrat de travail est susceptible de contenir des clauses spécifiques, qui pourraient limiter votre liberté d'entreprendre.
Notez par ailleurs que le cumul auto-entrepreneuriat et apprentissage induit des conséquences en matière de prestations sociales :
Pour la maladie/maternité, vous ne bénéficiez que des prestations versées par le régime auquel est rattachée votre activité principale ;
Pour la retraite, vous bénéficiez des droits ouverts au titre des deux activités ;
Vous pouvez cumuler tout ou partie de vos allocations chômage avec vos revenus d'auto-entrepreneur.
L’apprenti étant un salarié, il peut donc parfaitement créer sa micro-entreprise. Il va ainsi pouvoir profiter de la forte liberté entrepreneuriale qui règne en France.
Plus largement, tout étudiant en alternance (comme par exemple un étudiant en contrat de professionnalisation) a la possibilité de devenir auto-entrepreneur.
Qu'est ce que l'apprentissage ?
L'apprentissage est un dispositif destiné à favoriser l'insertion des jeunes dans le monde du travail.
Il leur permet d'acquérir des compétences théoriques et pratiques, en suivant une formation en alternance :
Dans un centre de formation d'apprentis (CFA)
Dans une entreprise
L'apprenti sera suivi par un tuteur et un maître d'apprentissage. À l'issue de sa période d'apprentissage, il obtiendra un diplôme ou un titre professionnel.
Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail de type particulier, qui permet à l'apprenti de jouir des avantages d'un salarié.
Il porte sur une durée de 6 mois à 3 ans (jusqu'à 4 ans sous certaines conditions). Cette durée comprend une période d'essai de 45 jours durant laquelle l'employeur peut rompre le contrat, sans autorisation de l'apprenti.
La période d'apprentissage peut débuter au plus tôt 3 mois avant et au plus tard 3 mois après le début de la formation théorique de l'apprenti.
Quelles conditions pour devenir apprenti ?
L'intéressé doit être :
âgé de 16 à 29 ans au début de la période d'apprentissage ;
sur le point d'atteindre l'âge de 15 ans avant la fin de l'année civile (sous certaines conditions) ;
âgé de plus de 29 ans, sous certaines conditions (sportif de haut niveau, travailleur handicapé, individu souhaitant lancer son entreprise,...).
Pour devenir apprenti, il doit notamment s'engager à :
se rendre aux cours dispensés par son CFA ;
suivre les directives de son employeur et le prévenir en cas d'absence ;
se présenter aux épreuves académiques prévues dans son contrat d'apprentissage.
Si l'apprenti échoue à son examen, sa période d'apprentissage pourra être prolongée au maximum d'un an – soit en prorogeant son contrat initial, soit en signant un contrat avec un autre employeur.
Bon à savoir : L’aide à la recherche du premier emploi (Arpe), autrefois ouverte aux apprentis, a été supprimée à compter du 1er janvier 2019.
Contrat d'apprentissage et contrat de professionnalisation : quelles différences ?
Le contrat d'apprentissage permet d'obtenir un diplôme ou un titre professionnel. Il n'est ainsi pas rare que des étudiants complètent ensuite leur formation en poursuivant leurs études.
De son côté, le contrat de professionnalisation ne vise qu'à favoriser l'insertion des jeunes dans le monde de l'entreprise, et n'a pas été pensé pour être complété par d'autres études.
Il permet à l'étudiant en alternance d'obtenir, au minimum, les niveaux de salaire brut suivants :
Contrat de professionnalisation : salaire minimum de l'alternant en 2023
Âge de l'apprenti / Niveau de qualification
Moins de 21 ans
De 21 à 25 ans
26 ans et plus
Inférieur au bac professionnel
55% du SMIC (940,11 €/mois)
70% du SMIC (1 196,50 €/mois)
85% du SMIC (1 452,89 €/mois)
Égal ou supérieur au bac professionnel
65% du SMIC (1 111,04 €/mois)
80% du SMIC (1 367,43 €/mois)
85% du SMIC (1 452,89 €/mois)
Il existe d'autres différences entre contrat d'apprentissage et contrat de professionnalisation.
Elles concernent tout d'abord les charges sociales. Les apprentis bénéficient d'une exonération pour la part des rémunérations n'excédant pas 79% du SMIC (soit 1350,33 € en 2023). Ils sont par ailleurs intégralement exonérés de CSG et de CRDS.
De leur côté, les étudiants en contrat de professionnalisation ne peut bénéficier d'une telle exonération. Leur salaire net sera ainsi inférieur d'environ 22% à leur salaire brut.
Ensuite, la formation théorique d'un contrat d'apprentissage ne doit pas excéder 50% du temps de formation (avec un minimum de 150 heures). Pour un contrat de professionnalisation, davantage tourné vers le monde de l'entreprise, cette limite s'élève à 25%.
Par conséquent, bien souvent :
l'étudiant en contrat d'apprentissage alterne chaque semaine entre entreprise et CFA ;
celui en contrat de professionnalisation passe trois semaines en entreprise pour une semaine en CFA.
En quoi consiste le statut auto-entrepreneur ?
Le statut auto-entrepreneur est une forme simplifiée d'entreprise individuelle. Depuis le 1er janvier 2016, on doit parler de "micro-entrepreneur" – même si l'ancien terme continue d'être couramment utilisé.
Ce statut permet de bénéficier de démarches simples. Il suppose la tenue d'une comptabilité extrêmement allégée, ainsi que la déclaration du chiffre d'affaires de manière mensuelle ou trimestrielle.
L’administration appliquera à celui-ci un abattement (variable selon les activités) afin de prendre en compte des frais professionnels de l'auto-entrepreneur.
Notez que certains plafonds de chiffre d'affaires ne devront pas être dépassés pendant plus de deux années consécutives :
Étudiant en alternance et micro-entrepreneur : clauses, obligations et interdictions susceptibles de limiter ce cumul
Vous souhaitez cumuler apprentissage et auto-entrepreneuriat ? C’est généralement possible, mais vous allez devoir respecter certaines règles.
Pendant toute la durée de votre contrat de travail, vous devrez observer une obligation de loyauté vis-à-vis de l’entreprise qui vous embauche. Lorsque votre contrat arrivera à échéance, vous ne pourrez pas exercer de concurrence déloyale vis-à-vis de votre ancien employeur.
Par ailleurs, certaines clauses restrictives sont susceptibles de figurer dans votre contrat de travail. Elles sont susceptibles de vous empêcher de cumuler statut d’apprenti et exercice d’une activité auto-entrepreneuriale.
Pendant la durée du contrat d'apprentissage ou de professionnalisation
L'obligation de loyauté
Au même titre que tout salarié, l'apprenti se doit d'adopter un comportement loyal vis-à-vis de son employeur, en respectant plusieurs impératifs : discrétion, fidélité, réserve et non-concurrence.
C'est cette dernière obligation qui vous empêche d'exercer une activité indépendante si celle-ci est :
similaire à celle que vous exercez dans le cadre de votre apprentissage ;
similaire ou différente à celle que vous exercez dans le cadre de votre apprentissage en vous adressant aux clients de votre employeur.
En revanche, vous pouvez parfaitement créer une auto-entreprise ne s'adressant pas aux clients de votre employeur et exerçant une activité distincte de celle qui figure dans votre contrat d'apprentissage.
En tant qu'apprenti auto-entrepreneur, vous devez toutefois respecter certaines règles. À moins d'avoir obtenu un accord, vous ne pouvez pas :
tirer profit du matériel ou de données appartenant à votre employeur pour en faire bénéficier votre auto-entreprise. Il est également interdit d'essayer de détourner sa clientèle ;
travailler sur votre auto-entreprise pendant vos heures de travail d'apprenti. Par ailleurs, le cumul de ces deux activités ne doit pas non plus nuire à votre productivité (fatigue, retards,...) ;
tenter de faire croire que l'activité de votre auto-entreprise est liée à celle de votre employeur.
Bon à savoir : il est nécessaire de respecter ce devoir de loyauté même après la rupture du contrat d'apprentissage.
Exemples
Julien est ingénieur commercial en apprentissage. Il souhaite lancer son auto-entreprise pour offrir des services de coaching en communication.
Ces deux activités étant de nature différente, Julien peut parfaitement créer son auto-entreprise – à condition de ne pas s'adresser aux clients de son employeur.
Il devra toutefois s'efforcer de ne pas utiliser son matériel ou ses données dans le cadre de son activité indépendante.
Sandrine est apprentie au sein d'une agence de rédaction. Elle souhaite proposer parallèlement des services de rédaction à des entreprises, en tant qu'auto-entrepreneure.
Elle devra pour cela obtenir l'accord de son employeur, puisqu'il s'agit d'une activité similaire à celle qu'elle exerce déjà en tant qu'apprentie. Elle ne devra pas s'adresser aux clients de son employeur.
Marie est apprentie dans un centre d'esthétique. Elle aimerait proposer des services de coiffure à domicile à des particuliers, en tant qu'auto-entrepreneure. Si elle souhaite pouvoir présenter ses services aux clients du centre, elle devra obtenir l'autorisation de sa hiérarchie.
Quelles sanctions ? Si vous ne respectez pas votre obligation de loyauté, vous risquez d'être licencié pour faute grave.
La clause d'exclusivité : l'interdiction d'exercer une autre activité professionnelle
Votre contrat d'apprentissage (ou de professionnalisation) est susceptible de contenir une clause d'exclusivité.
La conséquence ? Vous ne pouvez pas cumuler votre poste d'apprenti avec une autre activité professionnelle.
Impossible donc de lancer votre auto-entreprise, et ce même si vous y exercez une activité différente de celle de votre employeur.
Bon à savoir : Vous bénéficiez d'une période de tolérance (3), qui s'étend pendant l'année suivant la création de votre entreprise – vous pouvez donc parfaitement devenir micro-entrepreneur.
Au bout d'un an, vous devrez, sauf autorisation, faire un choix : poser votre démission ou cesser votre activité indépendante.
Conditions de validité
Pour être valable, la clause d'exclusivité figurant sur votre contrat d'apprentissage doit être :
justifiée par la nature des tâches que vous exercez ;
indispensable pour protéger les intérêts légitimes de votre employeur ;
équilibrée : elle ne peut être disproportionnée et ne doit pas porter atteinte à la liberté du travail.
Quelles sanctions ?
L'apprenti qui ne respecte pas cette clause d'exclusivité est susceptible de faire l'objet d'un licenciement pour motif disciplinaire.
Après la fin du contrat d'apprentissage ou de professionnalisation
Clause de non-concurrence : l'interdiction de mener une activité concurrente suite à la rupture du contrat de travail
Conformément à la jurisprudence, une clause de non-concurrence peut figurer dans un contrat d'apprentissage (1).
Celle-ci va permettre à votre ancien employeur de vous interdire d'exercer, après la rupture de votre contrat de travail, une activité concurrente. Il va ainsi pouvoir se protéger en vous empêchant notamment de créer une auto-entreprise pour exercer une activité similaire à la sienne.
Bon à savoir : il s'agit d'une clause peu répandue, qui ne concerne que certains postes stratégiques. Il est peu probable qu'elle figure dans votre contrat d'apprentissage ou de professionnalisation.
Conditions de validité
Pour qu'une clause de non-concurrence soit valable, il faut que la période d'apprentissage ait permis à l'apprenti d'acquérir un savoir-faire bien précis. Capté par la concurrence, il pourrait nuire aux intérêts de l'ex-employeur.
Par ailleurs, cette clause ne doit pas être trop restrictive :
elle ne doit concerner qu'une durée limitée et un secteur géographique précis ;
elle doit être nécessaire pour protéger les intérêts légitimes de l'ex-employeur ;
elle doit impérativement faire l'objet d'une contrepartie financière.
Quelles sanctions ?
L'ex-apprenti qui ne respecte pas cette clause de non-concurrence peut être contraint :
de cesser l'activité concernée ;
de rembourser l'indemnité compensatrice dont il a bénéficié ;
de verser des dommages et intérêts à son ancien employeur.
L'interdiction de concurrence déloyale
Après la fin de votre contrat d'apprentissage, vous êtes également tenu(e) de ne pas adopter un comportement fautif déloyal vis-à-vis de votre employeur.
Si vous avez la possibilité de lancer une auto-entreprise concurrente après votre période d'apprentissage, vous devrez le faire de manière honnête. Il vous sera ainsi interdit d'imiter les signes distinctifs de votre ancienne entreprise, d'essayer de profiter de sa notoriété, de vous livrer à des actes de dénigrement,...
Quelles sanctions ?
L'ex-apprenti qui ne respecte pas cette clause de non-concurrence peut être contraint :
de cesser son activité auto-entrepreneuriale ;
de rembourser l'indemnité compensatrice dont il a bénéficié ;
de verser des dommages et intérêts à son ancien employeur.
En résumé : s'il est possible de cumuler apprentissage et statut d'auto-entrepreneur, certaines règles doivent être respectées.
Nous vous invitons notamment à consulter attentivement votre contrat d'apprentissage ou de professionnalisation pour voir si celui-ci ne contient pas des clauses restrictives. N'hésitez pas également à discuter avec votre employeur du cumul de votre alternance avec le statut d'auto-entrepreneur.
Quel est le salaire d'un apprenti auto-entrepreneur en 2021 ?
En contrepartie des services qu’il rend à son employeur, l’apprenti (qu’il soit auto-entrepreneur ou non) va percevoir un salaire.
Son salaire minimum va dépendre de deux critères :
son âge ;
l'année de son contrat.
Retrouvez ci-dessous la grille de salaire minimum de l'apprenti en 2021 :
Salaire minimum brut en contrat d'apprentissage en 2021
Âge de l'apprenti / Année du contrat
De 16 à 17 ans
De 18 à 20 ans
De 21 à 25 ans
25 ans et plus
1ère année
27% du SMIC (461,51€/mois)
43% du SMIC (734,99 €/mois)
53% du SMIC* (905,92 €/mois)
SMIC* (1 709,28 euros)
2ème année
39% du SMIC (666,62 €/mois)
51% du SMIC (871,73 €/mois)
61% du SMIC* (1 042,66 €/mois)
SMIC* (1 709,28 euros)
3ème année
55% du SMIC (940,11 €/mois)
67% du SMIC (1 145,22 €/mois)
78% du SMIC* (1 333,24 €/mois)
SMIC* (1 709,28 euros)
* ou salaire minimum conventionnel correspondant à l'emploi occupé, si celui-ci est plus élevé
Bon à savoir : Le salaire minimum de l'apprenti augmente le premier jour du mois suivant le jour où il a atteint l'âge de 18, 21 ou 26 ans.
Par ailleurs, l'apprenti :
n'est pas imposable si son salaire en dépasse pas le SMIC annuel (19 747 € en 2023). Dans le cas contraire, seul l'excédent est soumis à imposition. Néanmoins, la part (ou demie-part) dont bénéficie son foyer fiscal reste acquise ;
bénéficie d'une exonération de cotisations sociales pour la part de sa rémunération qui ne dépasse pas 79% du SMIC (1 350,33 € en 2023). Son salaire brut est alors égal à son salaire net. S'il dépasse ce seuil, l'apprenti restera toutefois intégralement exonéré de CSG/CRDS.
Bon à savoir : l'apprenti (auto-entrepreneur ou non) majeur peut bénéficier d'une aide au permis de conduire de 500 euros. Il doit en faire la demande auprès de son CFA.
Quelles sont les conséquences sociales et fiscales du cumul apprenti et auto-entrepreneur ?
Comme nous avons pu le voir, il est possible d’être à la fois apprenti et auto-entrepreneur.
Mais quels sont les impacts sociaux et fiscaux de ce cumul ?
Rappel : l'auto-entrepreneur doit déclarer son chiffre d'affaires chaque mois ou chaque trimestre, sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr ou sur l'application du même nom.
Afin de déterminer ses revenus d'indépendant, l'URSSAF appliquera un abattement forfaitaire au chiffre d'affaires déclaré.
À quel régime social l'apprenti auto-entrepreneur est-il affilié ?
Une affiliation au régime général
En étant à la fois auto-entrepreneur et apprenti, vous êtes rattaché, depuis 2020, à un seul régime de couverture santé : le régime général de la Sécurité sociale.
Ainsi, la CPAM sera votre seul et unique interlocuteur : vous lui transmettrez vos certificats d'arrêt de travail, vos feuilles de soin, mais également vos éventuelles déclarations de grossesse.
Vous allez toutefois devoir cotiser "deux fois", et verser des cotisations sociales :
au titre des salaires que vous recevez dans le cadre de votre contrat d'apprentissage ;
au titre des revenus générés par votre auto-entreprise.
Qui assure la couverture sociale de l'apprenti auto-entrepreneur ?
Votre couverture maladie sera assurée par le régime social de votre activité principale. C'est cet organisme qui vous versa vos prestations maladie-maternité.
Mais quelle est mon activité principale ?
En tant qu'apprenti et auto-entrepreneur, votre activité principale correspond à votre activité la plus "ancienne". Il s'agit donc :
de votre activité d'auto-entrepreneur si vous étiez apprenti avant de devenir auto-entrepreneur ;
de votre activité d'apprenti dans le cas contraire.
Exemple
Anaëlle est conseillère financière en apprentissage depuis 6 mois. Pour générer des revenus complémentaires, elle a décidé de lancer un site e-commerce de produits high-tech en tant qu'auto-entrepreneure.
Elle va être soumise à un double prélèvement : elle cotisera auprès du régime général de la Sécurité sociale à la fois en tant qu'apprentie et en tant qu'auto-entrepreneure.
Le remboursement de ses frais de santé sera pris en charge par la CPAM au titre de son activité d'apprentie. En effet, il s'agit de son activité principale, puisque c'est celle qu'elle effectuait avant de se trouver dans une situation de cumul.
Auto-entrepreneur et apprenti : l'ouverture de droits à la retraite
Les statuts d’auto-entrepreneur et d’apprenti vont tous deux vous faire bénéficier de droits à la retraite.
Depuis le 1er janvier 2014, chaque trimestre d’apprentissage permet de valider automatiquement un trimestre de retraite. Si votre salaire n’est pas suffisant pour valider 4 trimestres de retraite au titre d’une année civile, c’est l’État qui réglera les cotisations manquantes. Vous n’avez aucune démarche à effectuer pour en bénéficier.
Bon à savoir : Depuis 2017, le dispositif de Liquidation Unique des Régimes Alignés (LURA) vous permet, sous certaines conditions, de bénéficier de l'alignement des régimes de retraite au titre desquels vous avez cotisé (2).
Ainsi, lorsque vous liquiderez votre retraite, vous pourrez bénéficier des droits ouverts dans les deux régimes.
En tant qu'apprenti auto-entrepreneur, vous pourrez ainsi profiter du cumul :
des trimestres validés dans le régime général et le régime des travailleurs non salariés. Vous ne pourrez toutefois pas valider plus de 4 trimestres de retraite par an.
des revenus perçus pour déterminer le Salaire Annuel Moyen (SAM) de vos 25 "meilleures années". Vos revenus en tant qu'apprenti et auto-entrepreneur seront ainsi additionnés afin déterminer votre salaire annuel moyen sur les 25 meilleures années.
Chômage de l'apprenti auto-entrepreneur : ouverture de droits et maintien de l'allocation
Vous êtes auto-entrepreneur, et vous avez récemment été licencié de votre poste d’apprenti ?
Bonne nouvelle : vous avez la possibilité de cumuler votre allocation chômage avec les revenus générés par votre auto-entreprise.
Rappel : le chiffre d'affaires généré par votre auto-entreprise ne vous permet pas de bénéficier de droits au chômage supplémentaires.
Conditions
À la fin de votre contrat d'apprentissage ou de professionnalisation, vous pouvez bénéficier d'une allocation chômage d'aide au retour à l'emploi (ARE). Pour cela, vous devez toutefois respecter certaines conditions :
avoir travaillé pendant au moins 6 mois (soit 130 jours ou 910 heures) sur les 24 derniers mois (il est possible de répondre à cette condition auprès de plusieurs employeurs) ;
ne pas avoir quitté volontairement l'entreprise qui vous a accueilli ;
vous inscrire à Pôle Emploi dans les 12 mois suivant la perte de votre emploi, et être en recherche active.
Attention : Vous ne pourrez pas prétendre à la moindre allocation si vous avez démissionné, ou si votre contrat en alternance a été rompu au cours de votre période d'essai.
Lorsque votre contrat d'alternance prend fin, votre employeur est tenu de vous remettre une attestation, sur laquelle figureront les mentions "fin de contrat" ou "rupture amiable". Dans le cas contraire, l'administration considérera que cette perte d'emploi n'est pas involontaire, et vous ne pourrez prétendre à aucune allocation chômage au titre de votre période d'apprentissage.
Notre conseil : il est judicieux de vous inscrire à Pôle Emploi dès le premier jour qui suit la fin de votre contrat en alternance.
Durée d'indemnisation
La durée de votre indemnisation va dépendre de la durée de vos derniers emplois salariés (notamment de celle de votre période d'apprentissage).
Afin de la déterminer, votre agence Pôle Emploi calculera le nombre de mois pendant lesquels vous avez travaillé au cours des 24 derniers mois. Notez toutefois que votre durée d'indemnisation ne pourra être inférieure à 6 mois.
Pour obtenir une estimation de vos allocations, n'hésitez pas à utiliser ce simulateur proposé par Pôle Emploi.
Montant de votre allocation chômage
En tant qu'auto-entrepreneur ex-apprenti, le calcul de votre allocation chômage va dépendre de la date de création de votre auto-entreprise.
Vous avez créé votre auto-entreprise :
Après la rupture de votre contrat d'apprentissage
Vous êtes alors considéré comme étant un créateur d'entreprise.
Ceci va vous permet de percevoir des allocations chômage, de manière totale ou partielle en fonction des revenus générés par votre auto-entreprise :
ARE de l'auto-entrepreneur ex-apprenti = montant calculé de l'ARE - 70% des revenus de l'auto-entreprise
Par revenus de l'auto-entreprise, on entend le chiffre d'affaires diminué d'un abattement (34% pour des activités libérales, 50% pour des activités de prestations de services, 71% pour des activités commerciales).
Vous recevrez chaque mois une avance de paiement, qui fera ensuite l'objet d'un nouveau calcul. Celle-ci s'élèvera à :
80% de votre nouvelle ARE si vous pouvez déclarer et justifier chaque mois votre chiffre d'affaires ;
70% de votre ARE initiale sinon.
Enfin, notez que les sommes qui seront amputées de votre ARE donneront lieu à des jours supplémentaires d'indemnisation.
Exemple : sur un mois donné, votre ARE est diminuée de 150 € du fait de vos revenus d'auto-entrepreneur. Par ailleurs, le montant journalier théorique de votre ARE est de 30 €. Vous allez pouvoir bénéficier de 150/30 = 5 jours supplémentaires de droits au chômage.
Avant la rupture de votre contrat d'apprentissage
Vous pouvez ainsi percevoir à la fois :
l'intégralité de vos allocations chômage, calculées notamment sur la base de votre activité d'apprenti ;
les revenus que vous générez en tant qu'auto-entrepreneur.
Vous devrez toutefois déclarer vos revenus d'auto-entrepreneur (tous les mois ou tous les trimestres) et vous actualiser tous les mois auprès de Pôle Emploi afin de continuer à bénéficier de votre allocation chômage.
En cumulant les statut d’auto-entrepreneur et d’apprenti, vous devez chaque année déclarer au fisc :
votre salaire d'apprenti, dans la catégorie "traitements et salaires" de la déclaration de revenus 2042. Vous devrez ainsi payer des impôts au titre de votre période d'apprentissage ;
le chiffre d'affaires généré par votre micro-entreprise sur la déclaration 2042-C-PRO, dans la catégorie micro BIC ou micro BNC. Un abattement forfaitaire lui sera appliqué avant d'être ajouté à vos autres revenus.Vous devrez ainsi également payer des impôts sur vos revenus d'auto-entrepreneur.
Bon à savoir : En deçà d'un certain niveau de chiffre d'affaires et de revenus au sein de votre foyer fiscal, vous pourrez opter pour le prélèvement fiscal libératoire. Ce dispositif vous permettra de vous acquitter simultanément de l'impôt et des charges sociales dus au titre de votre activité indépendante.
Auto-entrepreneur et apprenti : questions fréquentes
Vous souhaitez en savoir plus ?
Voici nos réponses aux questions fréquemment posées au sujet du cumul des statuts auto-entrepreneur et apprenti :
Peut-on être à la fois apprenti et auto-entrepreneur ?
Oui, il est possible d'être simultanément apprenti dans une entreprise et d'exercer une activité d'auto-entrepreneur.
Vous devrez toutefois respecter certaines règles : ne pas concurrencer votre employeur, ne pas profiter de vos heures de travail pour avancer sur votre projet entrepreneurial,...
En tant qu'auto-entrepreneur, suis-je redevable de la taxe d'apprentissage ?
Non : les auto-entrepreneurs sont exonérés du paiement de la taxe d'apprentissage.
Peut-on cumuler contrat de professionnalisation et statut auto-entrepreneur ?
Oui, il est possible de signer un contrat de professionnalisation tout en étant auto-entrepreneur.
Les règles sont identiques à celles du cumul des statuts auto-entrepreneur et d'apprenti, présenté dans cet article.
Est-ce qu'un apprenti auto-entrepreneur peut toucher la prime d'activité ?
Vous êtes à la fois apprenti et auto-entrepreneur ?
Vous avez la possibilité de bénéficier de la prime d'activité sous certaines conditions :
Être majeur ;
Gagner moins de 1885 € nets par mois (si vous êtes célibataire et sans enfant) ;
Gagner au moins 78% du SMIC net en tant qu'apprenti (soit 1055,39 € mensuels en 2021). Sont donc concernés, si l'on se base sur le salaire minimum légal, les étudiants âgés de 18 à 20 effectuant leur 2ᵉ année d'apprentissage, ainsi que les étudiants âgés de plus de 21 ans effectuant leur 2ᵉ ou 3ᵉ année d'apprentissage ;
Avoir travaillé pendant au moins trois mois (la CAF calculant la prime d'activité pour une période de trois mois).
En conclusion, retenez que vous avez généralement la possibilité d'être à la fois auto-entrepreneur et apprenti. Vous pourrez ainsi conserver votre emploi d'apprenti, poursuivre votre formation théorique en CFA, tout en générant des revenus annexes à travers une activité indépendante.
Le statut d'apprenti reste toutefois chronophage, et vous ne disposerez sans doute que d'un temps limité à consacrer à votre auto-entreprise.
Même si ce n'est pas obligatoire, nous vous invitons à vous rapprocher de votre employeur avant de lancer votre auto-entreprise. Vous pourrez discuter avec lui des clauses susceptibles de figurer dans votre contrat d'apprenti, et des règles à suivre pendant cette période de cumul.
Vous souhaitez obtenir des éclaircissements au sujet du cumul auto-entrepreneuriat et apprentissage (ou contrat de professionnalisation) ? N'hésitez pas à nous solliciter à l'aide de l'espace commentaires ci-dessous !
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2 réflexions sur “Auto-Entrepreneur et apprenti : peut-on cumuler les deux status ?”
Cohen Noah
Bonjour ,
Au niveau des impôts si je cumule apprentissage et micro entreprise comment ça se passera pour mes revenus en apprentissage et mes revenus avec l’entreprise ?
– votre salaire d’apprenti dans la catégorie “traitements et salaires” (uniquement pour le montant qui excède le seuil d’exonération, qui s’élève à 18 655 € au titre des revenus perçus en 2021). Pour en savoir plus : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11249
– vos revenus d’auto-entrepreneur (dans la catégorie revenus industriels et commerciaux professionnels ou revenus non commerciaux professionnels). Pour en savoir plus : https://www.creago.fr/impots-auto-entrepreneur/
Bonjour ,
Au niveau des impôts si je cumule apprentissage et micro entreprise comment ça se passera pour mes revenus en apprentissage et mes revenus avec l’entreprise ?
Bonjour,
Vous devez déclarer vos deux sources de revenus :
– votre salaire d’apprenti dans la catégorie “traitements et salaires” (uniquement pour le montant qui excède le seuil d’exonération, qui s’élève à 18 655 € au titre des revenus perçus en 2021). Pour en savoir plus : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11249
– vos revenus d’auto-entrepreneur (dans la catégorie revenus industriels et commerciaux professionnels ou revenus non commerciaux professionnels). Pour en savoir plus : https://www.creago.fr/impots-auto-entrepreneur/
Cordialement,
David